Forêt d'Antinéor
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Dans cette grande forêt obscure et inquiétante vivent de nombreux de peuples (humains, nains, elfes, orques, gnomes, hobbits...) Certains ont fondé des villes, d'autres se sont enterrés sous terre, et les derniers sont allés vivre dans les arbres.
 
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 2004-DESTINATION SALNIUM

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MortCroc

MortCroc


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MessageSujet: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:45 pm

De : Maître du jeu (Message d'origine)
Envoyé : 2004-03-22 06:01
Méséon laisse donc le paladin d’Angecourt aller se jeter dans le brasier pour expier ses fautes. Se retournant dans la direction du soleil levant, indiquée quelques instants plus tôt pour la route de Salnium, le roublard parvient à distinguer entre les taillis et les bas buissons une sente serpentant dans la végétation et s’enfonçant dans les sous-bois.
Bientôt les bois de charmes, chênes, frênes et châtaigniers laissent la place à un boisement parsemé de bouleaux et de résineux. Les ronciers se font plus rares au profit des fougères et des touffes d’herbes hautes. Le sol devient un peu plus sec, drainant mieux l’eau de part sa nature plus sablonneuse. Les fûts blancs des bouleaux triés de bruns tranchent avec l’obscurité relative créée par la voûte des résineux.
Des rochers de silicate, couverts de lichens secs sont éparpillés dans ces bois, comme si une pluie de ces gros cailloux était tombée il y a bien des années. Certains monolithes ont des formes originales, rappelant des oiseaux, des champignons ou encore des visages, mais la plupart ont un aspect lisse, les angles et les arrêtes autrefois vives ayant été arrondis par les usures du temps et du climat.
Parfois, les roches forment de petits amas, laissant une ouverture au creux de ceux-ci. Ces cavités semblent avoir toutes été colonisées par la faune. Méséon remarque que cet endroit doit être le fief de lapins ou de lièvres tant leurs petits excréments ronds comme des billes jonchent le sol.
Là, entre les roches entassées culminant à une dizaine de mètres, le roublard distingue ce qui ressemble à une habitation. Rustique et dénuée de commodités, certes, mais une habitation tout de même. Les rochers ont été creusés pour pouvoir supporter des poutres taillés dans les troncs des sapins bois rouge, un toit a été confectionné à l’aide de branchages et de roseaux tressés et une grande laie de tissu épais de couleur sable a été tendue jusqu’au sol. Un mince filet de fumée s’élève lentement dans les airs s’échappant par une fissure laissée volontairement entre la toiture et la roche.
Une voix féminine qui chantonne se fait entendre en provenance de l’autre coté de la tenture et un fumet appétissant vient chatouiller les narines du roublard en cette fin d’après midi.
(hors jeu : J'ai tenté dans ma description de rappeler, pour ceux qui connaissent, une zone située dans les bois de Fontainebleau, lieu apprécié pour les ballades et les escalades. Peut être une photo viendra en renfort un jour)





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De : Méséon
Envoyé : 2004-03-22 23:26
( Hors-jeu : Bravo Nathalie pour ton très beau texte. Il m’a beaucoup plu. Je me sentais facilement dans les bois que je visitais, sans pourtant m’y être promené réellement. Je devrai à l’avenir me surpasser. Merci pour le défi à relever! )

Laissant le Paladin seul face à son destin, le voleur se retourna nonchalamment vers l’est, là où Guillaume lui indiqua la direction de Salnium. Scrutant minutieusement l’espace se présentant devant lui, il crut reconnaître le petit sentier qui dessinait des méandres, pour finalement se perdre jusque dans les sous-bois. Empruntant celui-ci, il avança lentement sur le terrain inégal et vallonné, puis arriva bientôt sous le couvert des arbres.

La magnifique forêt aux essences variées et généreuses, foisonnait en cette période de l’année de fenaison extraordinaire. Dans leurs tailles majestueuses, les arbres projetaient un ombrage recherché en cette journée de chaleur accablante. La vie qui s’y ébattait, plaisait énormément au regard et à l’ouie de Méséon. Il en ressentit alors un bien-être tout à fait particulier, situé dans son plexus solaire, pareille à une merveilleuse caresse, offerte par une main généreuse. Il y sentit se répandre une agréable et chaude chaleur, ce qui eut pour effet d’apaiser et de faire taire les drôles de sensations qui s’y débattaient depuis l’abandon du Paladin.

Continuant sa marche dans le calme et la paix, entouré de tant de beauté, il ne cessait d’admirer tout ce que lui offrait cette nature sauvage. Alors, comme bien souvent dans de pareils instants, Méséon entendit la petite voix intérieure devenue si familière à son oreille, lui faire de nouveaux reproches:
« Méchant garnement, tu as encore failli à ta tâche de remettre à la vie ce qu’elle t’a si généreusement donnée! Pourquoi abandonner ainsi un homme d’une grande droiture, seul et qui plus est, sans arme pour se protéger? Quelle était ton dessein, en le suppliant de te remettre cette lame, son unique moyen de défense? Es-tu si mesquin, si radin, que tu ne puisses t’empêcher de prendre ce qui ne t’appartient pas? La vie ne t’offre point d’autres plaisirs et consolations, qu’il te soit impossible de faire autre chose que ton sale boulot de voleur? »

Du moins, est-ce en ces termes que le voleur se parlait intérieurement. Une ombre reflétant un squelette narquois et pourtant bien connu, le visitait régulièrement. Cette légende d’un vieil homme nommé culpabilité et cupidité, le hantait trop souvent à son goût. Il ne savait quoi faire pour s’en débarrasser. Il essaya maintes et maintes fois, de la faire taire. Hélas, ce fut peine perdue! Car en effet, depuis sa tendre enfance, elle l’accompagnait telle une amante fidèle. Lui, faisait semblant de ne point l’entendre, mais sans résultat. Elle revenait inlassablement à la charge le visitant, le hantant comme un rêve résurgent et récurrent. Il ne comprenait pas! Rien ne changeait en lui! Malgré les années qui passaient, il demeurait identique face à lui-même.

Puis sans se lasser, il continua sa lente progression dans ce site enchanteur. Partout où portait son regard, il ne voyait que beauté et plaisir de l’œil. Jamais décor ne fut si débordant de couleurs vives et de sérénité.

Malgré cela, un événement banal et inopportun vint ternir l’état d’extase que le roublard vivait. En effet, portant ses yeux vers un oiseau aux coloris chatoyants, perché sur une haute branche, il mit les pieds par mégarde sur quelques choses de mous. Un amoncellement de matière glissante et puante se retrouva sous ses bottes de cuir, ce qui le fit glisser et perdre l’équilibre.

Dans sa vaine recherche de conserver la station debout, il vacilla et malgré ses efforts, il atterrit les deux mains sur le sol parsemé de petites crottes de lapins ou de lièvres. Quelle malchance, voilà le voleur dans un bien triste état :
« Zut de merde… de la fiente! … Je ne sais quelle sale bête a osé se délester ainsi, et juste sur mon chemin! »

Heureusement, que sur les rochers environnant, trouva-t-il suffisamment de lichens secs, afin de pouvoir se nettoyer les mains et ses hardes bien nauséabondes. Puis, poursuivant sa marche solitaire, il voit le jour s’estomper doucement, grâces aux ombres qui s’allongent et à la chaleur qui effleure plus difficilement sa peau cuivrée.

Finalement, il aperçoit à une dizaine de mètres, là où le soleil peut pénétrer le sous-bois, sise à découvert entre des amas de rocher, une très petite maisonnette. D’aspect rudimentaire, simple et fragile, elle laisse s’échapper une légère fumée. S’avançant de plus en plus doucement, pour ne pas dévoiler sa présence, le roublard marqua un temps d’arrêt au près d’un rocher.

Bien cacher à l’ombre de ce dernier, il observe et écoute attentivement au cas ou quelqu’un remarquerait sa présence en ce lieu perdu. Alors q’une voix d’une grande douceur, comme par magie s’élève suave, chantant une berceuse enfantine qu’il reconnaît pour l’avoir entendu souvent dans son enfance, le nez de Méséon se laisse titiller par un fumet savoureux. Merveilleux plaisirs des sens et véritable expérience alléchante, que ses papilles se mettent à secréter sur-le-champ une quantité de salive phénoménale. La faim le tenaillant, ainsi qu’un grand besoin de laver ses vêtements défraîchis, il décide de sortir au soleil et se dirige d’un pas ferme vers un repas bien mérité. Du moins est-ce ce qu’il désire le plus au monde. Rapidement, il lance à l’inconnue :
« Oh! Hé du logis! De peur que je meure, devant vous en infâme et que l’on dise de la douce dame! Elle fut chiche, radine ou ingrate dans son âme, alors qu’elle aille brûler en enfer chez les impies. »

Faisant un autre pas, il souleva la toile de lin et de chanvre de sa main gauche, serrant fortement de sa main droite, la garde de la lame de Guillaume, en guise de protection.
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:46 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-03-23 12:08
(Hors jeu : Hihi, pour information, les crottes de lapins sont sèches, rondes comme des billes et dures. On dira que Méséon a glissé sur une défection de troll )
Lorsque le roublard se met à parler, la chansonnette cesse tout de go. Entrouvrant la lourde tenture, le petit gaillard découvre un intérieur des plus simples. Un âtre a été aménagé au creux de la roche et un feu de bois y brûle. Une petite marmite en fonte, dans laquelle bouillonne un ragoût de viande est suspendue au dessus des braises. Là, contre la roche, une paillasse constituée d’herbes sèches et de mousse doit servir de couche. Elle est située dans un renfoncement de la pierre, suffisamment important pour ne pas ressentir les courants d’airs qui pourraient être frais. Un natte de roseaux tressés recouvre une partie du sol.
Debout devant l’âtre, une cuillère en bois dans la main, se tient une femme. Elle est vêtue d’une robe de peaux fendue jusqu’en haut de sa cuisse gauche. De longs cheveux couleur fauve coulent en une cascade rebondissante sur ses épaules et prenant fin sur ses reins cambrés. Son teint est hâlé, marqué par une exposition au soleil régulière, et laisse voir de nombreuses taches plus sombres sur son nez et sur ses joues. Au coin de ses yeux, de petites stries plus blanches sont visibles, témoignant d’une de ses expression faciale qui a creusé sa place au fil du temps.
Elle regarde Méséon de ses yeux bleus, presque translucides avec une expression de surprise. Elle ouvre la bouche et toise l’étranger puant et crotté qui vient faire irruption dans sa demeure. Elle fait quelques pas en direction du roublard, foulant de ses pieds nu le sol sableux et s’arrêtant sur la natte de roseaux.
Son regard azur s’arrête sur la main du jeune homme posée sur la garde de l’arme. Les sourcils de la demoiselle sont immédiatement froncés, en une expression de mécontentement visible et non feinte. Elle déclare alors de sa voix cristalline sur un ton autoritaire :
- Je ne suis ni chiche, ni radine, ingrate ou gourgandine ! Mais s’il y a une chose que je ne tolère pas, ce sont les armes en ma maison ! Veuillez vous en délester à l’entrée ou dehors rester !


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De : Méséon
Envoyé : 2004-03-23 17:46
( Hors-jeu: Zut, moi qui croyais qu’elles étaient encore bien chaudes et fraîches! Cela m’aurait sans aucun doute permis de trouver le terrier, certainement tout proche, où leurs propriétaires se terraient! J’espère que je n’ai pas loupé le repas du lendemain?)

Retenant encore dans les airs, avec sa main gauche, le lourd morceau de tissu opaque servant de porte, ainsi que son bâton de marche, Méséon ne fut point surpris par l’intérieur de la frêle mansarde. Elle reflétait avec fidélité, l’image qu’il se fit d’elle en voyant du dehors, la construction rudimentaire et son décor naturel. Dans ses moindres détails, la simplicité et la précarité de la maisonnette, devait certainement représenter ses occupants.

Conservant toujours la paume de sa main droite refermée sur la garde de sa courte épée, comme pour se donner davantage de contenance, il jette un regard semi-circulaire à l’intérieur et remarque ainsi les moindres détails de la construction et de l’ameublement. L’essentiel semble faire partie intégrante de cette pauvre et sobre demeure. Tout lui parait fonctionnel, utilitaire et malgré la grande rareté d’objet, rien n’est superflu et tout est à sa place.

Puis, doucement comme pour fixer l’instant, je laissai mes yeux se porter sur la femme devant sa marmite. Belle encore d’une jeunesse prolongée malgré les ans et l’exposition quotidienne au soleil, elle dégageait un air de sourire et de rire. Des taches de rousseurs s’amusaient sur son beau visage et des petites pattes d’oies qui se dessinaient aux coins de ses yeux rieurs, certifiaient sa disposition aux plaisirs de la vie. Pour Méséon, elle se devait certainement d’être une bonne vivante.

Son vêtement fabriqué de belles fourrures et sa magnifique chevelure rivalisaient de grâce avec la cuisse dégagée et la forme de ses reins bien arqués. Elle laissait ainsi imaginer le galbe délicieux de ses muscles fessiers; ce qui ne laissa pas le roublard indifférent.

Lorsque cette inconnue s’avance les pieds nus vers moi et me regarde de ses magnifiques yeux d’un bleu si pure et si profond, je me sens touché et ému de tant de grâce. J’ai bien peur qu’elle perçoive mon malaise. Ressentant alors une forte chaleur m’envahir et le sang affluer à la surface de mon visage, je me trouve bien nigaud de rougir. Malgré l’apparence téméraire et hardie que je me donne en maintes occasions, je suis et demeure pourtant bien timide.

S’arrêtant alors sur la natte, elle jette un regard inquisiteur sur mes armes, dans une mimique et une gestuelle qui en dit long sur ses intentions et ses valeurs. Ce qui a pour effet immédiat que je retire sur-le-champ ma main sur le pommeau de ma courte épée.

Puis, suite à ce que me dit la femme d’une voix forte et limpide:
« Je ne suis ni chiche, ni radine, ingrate ou gourgandine ! Mais s’il y a une chose que je ne tolère pas, ce sont les armes en ma maison ! Veuillez vous en délester à l’entrée ou dehors rester! »,
je retire ma rapière, ma courte épée, ainsi que mon bâton de marche et les déposes avec précaution et grand soin, à droite de la taie, le long du rocher servant de mur et d’assise à la toiture.

Finalement, j’ose dire à la femme de ma voix suave, afin de lui plaire et d’apaiser sa colère possible :
« Diantre! Tant d’éclat dans votre voix charmante demoiselle, est-il gage d’une crainte ou de rage? Loin de moi l’intention de prédire et de vouloir médire de votre si plaisante nature! Ces mots fusaient de ma gorge, ne vous en déplaise et que vous en deveniez forte aise, afin d’accompagner votre douce voix qui chantonnait, je vous le jure, il y a bien peu de temps. Ce fut pour moi l’occasion de vous faire connaître ma présence, de peur que vous ne vous fassiez du mauvais sang. Et soyez rassurée, loin de moi depuis bien longtemps, ce goût et ces désirs de canailles. Tout ce que je souhaite, serait une miche de pain et une quelconque victuaille, afin d’apaiser ma faim, et peut-être un peu d’eau ou de vin pour me désaltérer. En guise de bonne foi, voilà ma foi que j’abandonne à vos pieds, mes armes et mon bâton. Et demeure à vos pieds, Méséon votre tout dévoué. »

Enfin, dans l’attente d’une réponse qu’il espérait plus que positive, Méséon se releva et sourit à la vaillante et pétillante femme, lui demandant :
«Puis-je connaître votre nom, afin que nous puissions faire davantage connaissance.»


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-03-24 11:24
La femme regarde le jeune homme se défaire de ses atours de guerriers sans effectuer un seul mouvement. Son regard bleu est toujours fixé sur Méséon, cherchant à détecter une arme laissée par mégarde sous ses vêtements. Elle l’écoute se justifier et peu à peu son visage se détend, adoucissant son expression.
L’humaine aux cheveux d’automne lui répond alors :
- Ceux qui ont faim et soif et qui viennent l’esprit en paix sont toujours les bienvenus chez Hélène. Vous partagerez donc mon ragoût Méséon, mais pas sans avoir ôté la crasse qui vous accable. Suivez-moi.
Elle prend un morceau de peau pour faire pivoter le chaudron le long de la tige métallique qui le retient de façon à ce qu’il ne soit plus sur le feu vif afin d’éviter que le repas ne brûle, puis prend un bâton posé au sol duquel pendent deux outres de peau vides. Le posant sur ses épaules, elle passe alors devant le roublard et quitte la maisonnette.
Ondulant des hanches, foulant le sol de ses pieds nus, elle ouvre le chemin pour le contournement de l’amas rocheux. Ses cheveux volent au vent et sont traversés par les derniers rayons du soleil ce qui les rend encore plus flamboyants. Là à quelques mètres, dans la roche, une cavité sombre se trouve. Hélène, y pénètre en scrutant le sol sur lequel une multitude d’empreintes animales se trouvent.
Elle guide Méséon dans un petit boyau rocheux sur une dizaine de mètres et bientôt parviennent dans une sorte de patio naturel à ciel ouvert. La disposition aléatoire de la roche a créé un petit cirque au centre duquel une rivière souterraine a décidé d’affleurer la surface. Une végétation luxuriante et d’un vert intense pousse tout autour de la nappe d’eau et grimpe sur les paroi rocheuses colonisées même par des fougères.
La jeune femme se baisse alors, entrouvrant sa robe pour se mettre à genoux plus aisément et rempli ses deux outres dans l’onde frémissante. Une fois que cela est fait, elle se retourne vers l’étranger et lui sourit en lui déclarant :
- Revenez partager mon repas lorsque vous vous serez trempé dans cette onde rafraîchissante. Je vous attendrais.
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:47 pm

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De : Méséon
Envoyé : 2004-03-24 22:22
Toujours debout dans l’embrasure de ce qui servait de porte à la frustre maisonnette, et dans l’attente d’une réponse qui tardait à son goût, car la soif et la faim le tenaillait de plus belle, Méséon sentit davantage le regard azuré de la jolie demoiselle poser sur lui. Il eut alors la vague impression, l’étrange sentiment qu’elle le scrutait, lui et ses vêtements, à la recherche de quelque chose d’inhabituel.

Il se dit alors:
« Cette femme a certainement une intuition très développée ou bien elle possède de don de la double vue! Ce peut-il réellement qu’elle se doute que je cache ma dague dans une poche intérieure de mon pantalon?

Alors, voyant les expressions contractées et un peu dures de son visage se transformer et devenir plus affable et légèrement souriant, il se dit qu’elle n’avait rien remarquée ni trouvée de particulier ou de suspect.

Puis, suite à la réponse positive de la demoiselle:
«- Ceux qui ont faim et soif et qui viennent l’esprit en paix sont toujours les bienvenus chez Hélène. Vous partagerez donc mon ragoût Méséon, mais pas sans avoir ôté la crasse qui vous accable. Suivez-moi. », le roublard fut envahi d’un grand bien-être. Il n’en espérait pas autant et surtout pas si rapidement. La vie lui redonnait ce qu’il volait aux riches, la vie était bonne pour lui, et lui, remettait aux pauvres, aux plus démunis!

Bien heureux du changement d’attitude de la belle demoiselle, et dans sa hâte de faire bonne figure au ragoût si gentiment offert, il lui retourna un large sourire et de sa voix chaleureuse, il ajouta:
« Il me fait grandement plaisir d’accepter votre hospitalité et de partager votre repas, qui m’a l’air du moins à l’odeur que je hume, fort délicieux. Et si tant d’abondance ne tient qu’au fait de vous suivre afin de faire peau neuve, et que cette crasse fuit de mes habits, j’obtempère immédiatement à votre demande et j’en suis bien réjoui! »

Le voleur s’écarta d’un pas afin de laisser passer la femme, portant deux outres vides fabriquées de peaux évidées, raclées, nettoyées et probablement longuement séchées au soleil. Examinant rapidement le travail artisanal des contenants flasques qu’elle portait sur ces épaules, il se dit que le merveilleux résultat dépendait certainement de l’habilité et de l’agilité des doigts d’Hélène à réunir et à coudre les peaux entre elles, afin d’en faire de solides récipients.

Lentement, Méséon suivit Hélène à la fois du regard et de ses pas nonchalants, se demandant comment fera-t-il pour cacher à la belle inconnue, la présence de sa dague. Et si elle venait à la découvrir, comment se sortira-il de cette situation délicate? Comment pourra-t-il expliquer à la charmante et généreuse Hélène, qui il était véritablement! Enfin, comme l’on traverse le pont arriver à la rivière, il se dit qu’il se débrouillerait le moment venu. Cela ne lui servait à rien de se ronger les méninges!

Hélène ouvrait la marche, ce qui permit au roublard de l’observer sans qu’elle s’en aperçoive, ou bien est-ce ce qu’elle désirait inconsciemment? Il ne pouvait le dire ou l’affirmer totalement, car un doute persistait dans son esprit. Sa démarche lente et gracieuse, sa façon bien naturelle et naïve de se mouvoir, de se déhancher en une suite ininterrompue de larges balancements ondulatoires et langoureux, devenaient quelque peu provocant pour le regard et les sens de ce dernier.

Ralentissant le rythme de ses pas, il peut savourer à loisir, la demoiselle dans sa progression. Marchant allègrement entre les rochers, ces cheveux dénoués et en broussailles, elle jette continuellement des regards aux alentours, et qui me semble inquiets. Puis en abaissant régulièrement la tête vers le sol, comme pour assurer et garantir ses pas sur le sol aux nombreuses dénivellations et obstacles de tous genres, elle poursuit doucement sa marche.

Sa généreuse chevelure voltige librement par la bise soudaine, et se pare de délicieux éclats radieux, lorsque les derniers soubresauts du soleil s’amusent à y dessiner de rutilants jeux d’ombre et de lumière.

Quelques enjambées encore et des détours soudains, puis ils arrivent sur le bord d’un charmant bassin, formé sans doute par la résurgence d’une source souterraine. Cet espace est une bénédiction pour l’œil. Bordé de fougères, ce havre de paix accueil de nombreux nénuphars et des plantes aquatiques aux couleurs enivrantes. La nature en cet endroit privilégié, se pare de multiples tons de vert, en préférant le vert émeraude et le vert jade. Il s’y dégage une aura de guérison et de calme, que l’homme ressent très rapidement.

Méséon fait halte, et laisse Hélène s’avancée seule près de l’étang. Dégageant sa robe de peaux de fourrures soyeuses, montrant ainsi ses genoux et ses cuisses gracieuses au grand jour, elle s’incline et fléchit les genoux, afin de prendre appuie sur le sol où des mousses et des herbes fleuries abondent. Soulevant de ses deux mains le bâton appuyé sur ses épaules, elle baisse la tête et plongeant le bout de bois dans l’onde cristalline, elle puise ainsi de l’eau fraîche, remplissant les contenants. Les deux outres en forme de poche oblongue, se gonflent rapidement, et la demoiselle peut fermer les ouvertures avec de simples bouchons d’écorce, qui ressemblent étrangement à du liège.

Puis, soulevant lentement sa réserve d’eau, elle jette son carcan utilitaire sur ses épaules et lance un regard pétillant accompagné d'un sourire à Méséon en lui disant:
« - Revenez partager mon repas lorsque vous vous serez trempé dans cette onde rafraîchissante. Je vous attendrais. »

Sur ce, je laisse la belle demoiselle me contourner, ce qui me permet de sentir de plus près son parfum de lavande et de thé des bois, et la regarde retourner à la mansarde accueillante, en lui lançant naïvement:
« Je suis à vos ordres belle demoiselle. Je savoure déjà le plaisir de me jeter dans l’eau clair de votre charmant étang. Et reviendrai rapidement à votre plaisant logis, afin de déguster votre ragoût qui m’a paru tantôt si alléchant. »

Finalement, je me dévêtis de mes hardes crottées et nauséabondes, en ayant soin de me pencher derrière un petit rocher, et de retirer ainsi à l’abri des regards inopportuns, la dague précieuse que j’y avais cachée.

Après une baignade merveilleuse dans l’onde rafraîchissante, et m’être bien nettoyé et frotté la peau avec le sable fin et des herbes arrachées au fond du petit lagon, je sortis ravigoté de l’eau, et ramassant mes vêtements trempés, je m’en sers pour cacher mes attributs intimes et me présenter ainsi vulnérable, à la porte de la belle Hélène.

Dans cette posture des plus délicates, je lance à la propriétaire cette supplication d’un ton doucereux, en me raclant la gorge afin qu’elle soit consciente de ma présence:
« Bonne amie, auriez-vous l’obligeance je vous en prie, de me prêter quelques vieux haillons, afin de couvrir ma nudité. Mes hardes étant tellement sales, je n’ai point osé les remettre, de peur d’offusquer votre odorat et de manquer aux bonnes manières. »

Dans ce fâcheux et ridicule état, le roublard attendit patiemment le bon plaisir de la dame.

( Hors-jeu : J’espère que tu ne me feras pas trop attendre, je suis légèrement frileux, et nu comme un ver, je me sens en bon joual vert, donc je tempête de me retrouver dans cette délicate situation. Ai-je couru après? Je crois bien qu’oui! Enfin, qui ne risque rien n’a rien! )

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-03-25 12:22
(Hors jeu : Ca alors, j’aurais tout imaginé, sauf cette situation pour le moins inhabituelle ! Attention à ne pas prendre froid, gentil gaillard, il parait que cela n’est pas très flatteur pour vous les garçons.
Dis au sujet du vocabulaire, j’ai besoin d’un éclaircissement pour le mot « joual » car la définition de mon dico est plutôt succincte. « Prononciation canadienne de cheval : parler populaire québécois à base de français fortement anglicisé ». Tu comparerais-tu à un étalon ? )
Hélène laisse Méséon se nettoyer comme il le faut, et regagne sa masure sans se retourner.
Lorsque le gaillard réapparaît, nu comme au premier jour de sa vie, cachant ses atours masculins derrière ses guêtres crottées, la jeune femme a déjà préparé sur la natte deux jattes creusées dans du bois rouge, ainsi que deux cuillères du même bois.
Les outres de peau pleines sont suspendues entre les deux roches et l’hôtesse du roublard est tournée affairée à remuer le ragoût qui termine de cuire. Au moment, où elle jette à l’intérieur de la marmite une poignée d’herbes composées d’extrait de thym et de romarin, elle entend son invité revenir du bain et se retourne l’accueillant avec un large sourire.
Le sourire se fige sur ses lèvres lorsqu’elle constate l’appareil dans lequel se présente l’homme qui est arrivé quelques minutes plus tôt. Ses paupières découvrent le blanc de ses yeux, les arrondissants de stupeur alors que sa bouche se déride et vient former un joli « O ». Ses doigts en laissent même échapper sa spatule de bois qui tombe à même le sol.
Bien vite la surprise laisse la place à un instant d’interrogation quant-aux projets de cet homme. Le visage d’Hélène devient éclairé par une pointe de méfiance avant de se déformer à nouveau. Ses yeux se plissent, son nez se retrousse et la belle part dans un rire cristallin et franc. Entre deux rires, elle parvient à s’exprimer, la voix secouée de soubresauts :
- Manquer de bonnes manières !
Elle repart dans son rire, passant un bras sur son ventre plat secoué par cet instant. Peu à peu, elle reprend un peu d’empire sur elle, et parvient à se calmer. Le regard malicieux elle se dirige vers sa couche et s’empare de la couverture de fourrure qui la recouvre. Elle déclare alors au gaillard :
- Je n’ai point d’autres hardes, Méséon aussi devrez-vous vous contenter de cette peau.
Elle lui lance la peau sans faire un pas de plus, des étoiles filant dans son regard bleu et ajoute :
- Le temps est beau et l’air est sec, vous pourrez faire votre lessive après le souper, vos vêtements seront secs demain matin.
(Hors jeu : Qui ne risque rien, ne récolte pas de coups de pieds dans l’arrière train. J’ai été un moment tentée de faire rentrer un grand et fort mari à l’Hélène. Cela aurait été cocasse comme situation, non ? Imaginons, Méséon courant entre les fougères, nu comme un vers, afin d’éviter les coups du mari jaloux … )



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De : Méséon
Envoyé : 2004-03-26 00:29
( Hors-jeu: J’y songeais justement avant d’imaginer faire laver par la belle Hélène, les frocs dégueulasses de Méséon. Ce que je n’ai pas encore fait d’ailleurs! Et si ce fut le cas, pour le mari costaud et jaloux, je lui réservais une surprise de mon cru! En passant, as-t-on déjà vu un voleur gaillard aimant bien le lait cru, quoi qu’au Québec, qui l’aurait cru! La loi étant ainsi faite chez nous, que nous ne puissions faire de bons fromages de lait cru comme il s’en fabrique si bien chez vous! Petite prose rimante de mon cru! )

Méséon osa pénétrer à l’intérieur de l’attrayante mansarde par sa simplicité naturelle, dans sa tenue d’adam. Cachant son attirail sous ses vêtements encore mouillés, il regarde la belle se retourner et lui jeter un regard de surprise. Stupéfaite, presque offusquer sans doute de le voir ainsi dévêtu, elle échappe son ustensile de bois servant à brasser le ragoût, en retenant un son qui fait dessiner un rond à sa bouche mignonne.

N’en revenant tout simplement pas de l’attitude saugrenue et décontractée de Méséon, ainsi que de ces manières quelque peu rustre et sans gêne, la charmante Hélène n’en pouvant plus de se retenir; se laisse aller et pouffe alors d’un rire incontrôlable.

Puis, d’une voix saccadée, elle dit pour elle-même:
- Manquer de bonnes manières! , pour ensuite continuer à s’esclaffer de plus belle et finalement poursuivre en disant:
- Je n’ai point d’autres hardes, Méséon aussi devrez-vous vous contenter de cette peau.
Elle lance alors la peau au roublard, en rajoutant:<o:p></o:p>
- Le temps est beau et l’air est sec, vous pourrez faire votre lessive après le souper, vos vêtements seront secs demain matin.

Ce dernier reste bouche bée devant la rapidité du geste et de tant d’esclandre de la part de la demoiselle. Il n’a d’autre solution pour l’instant, que d’attraper au vol de sa main libre, la couverture de fourrure. Son autre main tenant toujours ses hardes afin de cacher son entrejambes. Surpris par le poids de la fourrure et le fait qu’il ne s’attende point à ce qu’elle la lui lance, il se retrouve en position d’infériorité et de déséquilibre. Chancelant, sentant la moutarde lui monter au nez, il fait de vains efforts pour rester sur ses deux jambes. Reculant de deux ou trois pas vers la sortie, il s’agrippe à la tenture dans l’embrasure de la porte, pour se retenir et celle-ci se déchire. Méséon se retrouve ainsi sur le sol, emmitouflé et boudiné comme un saucisson, par la taie de tissus et la couverture.

Puis, réalisant le ridicule et l’absurde de sa situation, il se laisse prendre d’un fou rire hilarant et communicatif, se disant en lui-même:
« -Quel plaisir cette coquine d’Hélène va-t-elle se payer? Ce sera certainement ma tête et à quel prix? »

( Hors-jeu : Joual est un cheval commun ou vulgaire, dans le sens d’ordinaire ou de trait; tandis qu’un Étalon est un cheval domestique ou commun, destiné à la reproduction. Enfin, pour ce qui est de l’expression « joual vert », on dit qu’elle est un Canadianisme. Quoique selon l’avis bien discutable de certains puristes, elle soit en fait et demeure un Archaïsme. Pour nous, elle veut simplement dire: « je suis en beau maudit ou simplement fâché ou en colère. » Et d’autres choses aussi, qu’il ne serait peut-être point seyant de transcrire ici. À mon humble avis, une langue demeure vivante par l’usage et l’emploi d’un certain vocabulaire. Alors, au Québec l’on utilise parfois des archaïsmes, qu’ailleurs dans d’autres pays francophones, on a perdu et oublier au cours du temps. Cette expression colorée, ¨être en beau joual vert¨, fait foi de notre différence et de notre culture, ainsi que de la vitalité de notre langue. Pour ce qui est des Anglicismes, ce sont des expressions, des mots ou des tournures de phrases empruntées à la langue anglaise. En voici un exemple courant : Est-ce qu’il y a une Bécosse chez toi? Est-ce qu’il y a des Latrines chez toi? Bécosse est un anglicisme et un néologisme à la fois, selon mon humble avis. Il provient de deux mots anglais : Back et House…s’entendent back house, puis devient phonétiquement béck house et finalement bécosse en québécois français. )
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:47 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-03-26 05:38
(Hors jeu : Merci pour la précision linguistique, c’est plus clair à présent )
Le regard malicieux Hélène apprécie son effet rustre sur le bonhomme qui se sent pris au dépourvu. Elle n’avait par contre pas prévu ce qui arrive par la suite, un enchaînement d’événements inattendus, la porte arrachée, le roublard nu trébuchant et terminant engoncé dans le tissu rugueux et poussiéreux. Son visage reflète une nouvelle fois tout la surprise qu’elle ressent alors qu’elle porte ses deux mains devant sa bouche.
Un nuage de poussière accompagne la chute de Méséon et Hélène se précipite pour voir s’il n’est pas blessé. L’entendant rire comme un damné dans sa lé de tissu, le jeune femme s’arrête et place ses deux poings sur ses hanches. Le rire communicatif du roublard ne tarde pas à la gagner et c’est pliée en deux qu’elle vient s’asseoir sur le drôle empaqueté.
Retrouvant enfin son calme, elle lui déclare, les yeux pétillants :
- Me dire « je n’aime pas votre peau et je préfère votre porte » n’aurait-il pas été plus simple ?
Elle repart de plus belle dans son rire cristallin et se lève pour se mettre à genoux, se penchant sur le jeune homme saucissonné pour tenter de l’aider à se dépêtrer du tissu. Marquant un temps de pause, elle déclare avant de pouffer à nouveau :
- Peut être souhaitez-vous que je vous laisse passer la nuit ainsi ? Au moins, les insectes ne viendront pas vous importuner !
Sans attendre la réponse de Méséon, le sourire toujours aux lèvres et les yeux encore pétillants du rire, elle commence à ouvrir la toile de tissu râpeux pour permettre à Méséon de se redresser et de se débrouiller seul. Une fois que le jeune homme est capable de se sortir de cette situation inconfortable, elle détourne le regard et lui demande :
- Etes-vous toujours ainsi surprenant, Méséon ? Dois-je m’attendre à nouveau à risquer de m’étouffer de rire ? Puis-je servir le repas avant qu’il ne brûle, sans que d’autre catastrophe ne vous accable ?


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De : Méséon
Envoyé : 2004-03-26 17:10
( Hors-jeu: Ce fut tout un honneur pour moi! Pas de quoi! Et en passant, tes textes sont pour moi un riche stimulant littéraire. Pour le reste, on verra à l’usage! Il est certain que Méséon ne sera jamais vraiment un roublard bien sage! Quoi que un peu trop bavard parfois, selon l’avis de certains puristes, naturellement de bons alois. Et comme il se doit parfois, j’entends ma foi, battre les cœurs en émois. )

Les événements se précipitent bien rapidement pour la jeune femme. Tandis que Méséon enroulé telle une brioche à la cannelle, poursuit son rire convulsif, Hélène n’en peut plus de contenir son ébahissement de tant d’éclat. Saisie par l’alternance comique des situations, elle retient difficilement un effet de surprise en le voyant ainsi penaud, couché et bâillonné dans ces oripeaux poussiéreux. Portant alors ses fortes mains de mégère, malgré leur apparente jeunesse, sur sa bouche entrouverte, la belle protège ainsi ses lèvres comme pour y soustraire un rond d’expression qui s’y dessinait à peine.

Puis, s’avançant en balançant son corps dans une ronde hilarante de mouvements saccadés, elle termine sa marche en s’assoyant négligemment sur le paquet remuant. Et retrouvant tant bien que mal son calme, elle ajoute à l’adresse du saucissonné:
- Me dire « je n’aime pas votre peau et je préfère votre porte » n’aurait-il pas été plus simple ?

Et lui de répondre d’un ton enjoué, tel un coquin bouffon:
« Vous dire que je n’aime pas votre peau, est un bien grand mot. Et que je préfère l’éclat de votre peau à celle de la fourrure, serait plus seyant et flatteur à votre beauté. Mais je vous en prie tendre mignonne, taisez ces ardeurs folichonnes, de peur qu’en m’emballant, je m’emporte et qu’au loin je n’emporte par mégarde votre porte! »

Commettant une pause méritée, et soutenant le regard brillant de la belle, il ajoute cette boutade à bon escient, espérant bien qu’elle en savoure le sens caché:
« Que voilà une femme loin d’être sotte! Mais il est vrai que lorsque j’y songe un tantinet soit peu, sans que cela je l’espère, ne me cause grand mal, je dois vous l’avouer, je préfère me vêtir d’un pagne de tissus déchiré, que d’une lourde peau de fourrure poussiéreuse. »

L’insouciance et le plaisir se lisent dans le regard rutilant d’Hélène. La joie de l’innocence dans le cœur, elle déclame:
- Peut être souhaitez-vous que je vous laisse passer la nuit ainsi ? Au moins, les insectes ne viendront pas vous importuner !

Dans son fort intérieur, il songe alors au quiproquo de la belle et s’imagine entre les mains baladeuses de cette dernière, se délectant de plaisirs. De toute façon, il doute fortement de la tranquillité de la nuit qui s’amène. Il n’est point certain non plus, que s’il demeure toute la nuit dans cette posture désavantageuse, les insectes comme les mains de la belle, ne reprennent pas de façon câline leur revanche.

S’agenouillant alors, la femme toujours souriante s’incline en s’abaissant vers Méséon, afin de lui porter aide dans sa tentative de s’extirper de l’enchevêtrement que formaient le morceau de toile, les vêtements et la peau de fourrure, laissant alors voir sans le vouloir, sa poitrine alléchante et généreuse.
Les yeux du voleur n’en sont point si sûr et ils n’ont alors d’aise que de s’agrandir exagérément. Ainsi, dans un papillotement avide, ne sachant que faire, ils fixent malgré eux de si beaux atours.

Puis, le visage légèrement coloré, Hélène poursuit en détournant son regard:
- Etes-vous toujours ainsi surprenant, Méséon ? Dois-je m’attendre à nouveau à risquer de m’étouffer de rire ? Puis-je servir le repas avant qu’il ne brûle, sans que d’autre catastrophe ne vous accable ?

Le roublard au visage sanguin, ressentant alors la timidité de la belle et reconnaissant le respect naïf dans son geste de détourner son regard, se met à siffloter un air gai d’une ballade populaire, afin d’apaiser tant de tourments, qu’il sent monter en lui. Puis, profitant de ce moment de répit et d’intimité, il sort finalement avec beaucoup d’adresse de cet amas de tissus hétéroclites. Ramassant alors l’étoffe déchirée, il la fixe à sa taille grâce à son bandeau qu’il vient tout juste de retirer. Ainsi paré et enfin libre de ses mouvements, il dégage d’un geste nonchalant ses longs cheveux, ce qui lui donne l’allure d’un jeune aède romantique.

Finalement, s’avançant vers la jeune demoiselle, il lui donne une légère bourrade et continue en lui lançant:
« Je vous concède chère Hélène, que je sois légèrement coquin, spontanée, entier et quelque peu naïf à l’occasion. Il s’avère aussi, que je puis souvent surprendre les gens par mes actions, mes réactions imprévues et même parfois par mes bévues! Par contre, j’espère que cela demeure en tout temps agréable, plaisant ou amusant, sans pour autant devenir grossier ou trop entreprenant? »

Baillant et s’étirant d’un geste large et décontracté, à la lenteur enveloppante, il fait alors craquer ses doigts. Puis se retournant vers le chaudron où fume encore le ragoût, il dit à la dame du logis, tout en salivant fortement et en posant son regard vers la natte et les bols de bois à la couleur sanguine:
« Il me ferait en effet véritablement plaisir de partager votre repas qui m’a franchement l’air d’être très savoureux. »

S’approchant maintenant de la natte, tout en continuant de humer le délicieux fumet qui se dégageait encore de la marmite suspendue, il dit à la belle en montrant le chaudron de la main:
« Comment chère Hélène, puis-je t’apporter mon aide? »

Osant maintenant plus d’intimité, il la tutoie, espérant bien dans le fond de lui-même, qu’elle craigne une autre bévue de sa part, et qu’elle refuse aimablement son offre.


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-03-30 09:44
Hélène a rosit légèrement à la réponse apportée par Méséon sur sa peau, avant d’aider le roublard à se sortir de sa mauvaise position et de retourner à ses fourneaux, le sourire aux lèvres, repassant la scène où le jeune homme se vautre lourdement sur le sol emmitouflé dans la tenture.
L’entrée du voleur dans la masure fait tourner la tète à la jeune femme qui a rincé son ustensile de bois et remue à nouveau la pitance. Elle lui adresse un sourire constant que son invité de fortune a enfin retrouvé une position debout et une tenue. Même si cette dernière est loin d’être convenable, elle n’en est pas moins intéressante pour la jeune femme qui laisse un instant son regard glisser sur le torse du jeune homme avant de rejoindre le sol, un petit sourire moqueur aux lèvres.
Elle semble légèrement surprise par la proximité familière de la bourrade amicale donnée par le jeune homme, mais son sourire revient s’installer sur ses lèvres alors qu’il lui propose son aide. Découvrant une rangée de dents blanches, elle lui répond :
- Pour m’aider, il te suffit d’approcher ton écuelle, Méséon, le voyageur gaffeur. En ensuite de t’asseoir au dehors, sans renverser ton repas et ne pas de brûler. Il y a un tronc couché, là au dehors. Il nous permettra de profiter des derniers rayons du soleils de la journée.
Elle se retourne pendant que le roublard apporte son écuelle et s’empare d’une louche grossièrement taillée dans le bois, pour servir une bolée bien pleine de son ragoût en annonçant, fière d’elle, comme dans une auberge luxueuse :
- Lièvre en civet, aux topinambours et fines herbes de la forêt.
Elle adresse un clin d’œil malicieux à Méséon et lui indique la natte tressée du menton en poursuivant telle un professeur d’école :
- Regarde où tu mets tes pieds, et prend garde de ne pas te les prendre dans ce qui jonche le sol.
Hélène se retourne ensuite, un grand sourire aux lèvres, tentant de se contenir et ne pas pouffer de rire. Elle se sert généreusement, une dose de ragoût, dépose la louche dans la marmite, mise à l’écart du feu, cale sous son coude, une miche de pain tout en saisissant dans son autre main, deux cuillères de bois.
Enfin, elle s’apprête à suivre son invité pour prendre leur repas au dehors.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-04-02 00:47
( Hors-jeu: Le ragoût à l'air bien bon, j'espère donc que malgré ta vilaine grippe, nous puissions manger quand il est encore chaud? Soigne-toi bien, tu le mérite! Des fois l'on n'ose pas prendre un petit moment pour soi, donc la vie nous aide un peu! Mais dieu que ce n'est pas agréable! )

Méséon, observant le bleu du regard pétillant se poser occasionnellement sur lui et les lèvres vermeilles d’Hélène lui sourire plus qu’à son tour, se sent quelque peu charmé et agité d’une fébrilité excitante. Il se doute fort bien qu’aux yeux de la belle jeune femme, il ne lui soit pas totalement indifférent.

Lorsque cette dernière ne se sait pas observer, il aime s’imaginer la taquiner, comme il s’amuserait d’une magnifique truite agaçée par un hameçon frétillant. Voilà pourquoi régulièrement, il lui jette un clin d’œil savoureux et furtif, recherchant ses rires et ses esclandres.

Puis, à la réponse de la belle :
«- Pour m’aider, il te suffit d’approcher ton écuelle, Méséon, le voyageur gaffeur. En ensuite de t’asseoir au dehors, sans renverser ton repas et ne pas de brûler. Il y a un tronc couché, là au dehors. Il nous permettra de profiter des derniers rayons du soleil de la journée. » , il se rapproche doucement de l’âtre, où l’attend la maîtresse du logis, une main dans les airs afin de servir le ragoût et l’autre sur la hanche comme pour marquer une pause. La bouche entrouverte, dégageant de belles dents éclatantes, elle lui sourit bien naïvement, tout en semblant ajouter intérieurement : « cela vient ct’écuelle? ».

Puis approchant mon bol, que j’espère rempli à rebord, tant ma faim est grande, je la remercie presque d’un énorme sourire, faisant alors plisser la peau aux coins de mes yeux ricaneurs. La jeune femme me sert alors une portion plus que généreuse de son ragoût à l’odeur délectable, en ajoutant :
« - Lièvre en civet, aux topinambours et fines herbes de la forêt. »

En écoutant ainsi sa déclamation culinaire, je souris naturellement, me disant qu’elle fait plus que son possible pour me plaire et je la regarde franchement dans les yeux et me dit intérieurement, en mesurant le rythme, le poids et les conséquences de mes pensées:
« Que voilà ma toute belle, une belle écuelle d’un bois rarissime à la couleur sanguine et que j’imagine garnie de tant de bonnes choses, que je n’ose te demander d’avance les restes, de peur que ce geste, ne t’apparaisse grotesque. »

Debout, dans l’embrasure de la petite porte de fortune, laissant mon regard s’abaisser comme malgré lui vers le sol, je contemple la natte, songeant aux paroles tantôt niaises, tantôt mièvres dites quelques instants plus tôt par la jeune femme. Finalement, je reste pantois en attendant béatement Hélène qui se sert une généreuse portion de ragoût, s’emparant du pain qu’elle serre sous son bras ainsi que des deux cuillères de bois

Alors, le roublard fait quelques pas en direction de l’arbre mort jonchant le sol, non loin de la maisonnette, tenant fermement sa jatte et se retourne vers Hélène en ajoutant d’une voix tendre et douce :
« Je veux sincèrement que tu saches, que si je te déleste d’un peu de patate, de vin et de pain, pour la route qui m’attend peut-être demain, cela sera certainement en échange de bons et loyaux services. À moins que tu ne pestes et que de ta voix câline, tu ne me donnes l’ordre de me taire. Et que bien ardue pour me plaire, tu ne me retiennes et me veuille comme commettant ou comme ardent prétendant! »

(Hors-jeu: Tu t'attendais tu à celle-là? Mais tout de même, se soit pas trop méchante avec moi! )
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:48 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-04-05 10:27
Hélène suit le roublard à la verve amicale et s’arrête lorsqu’il se retourne pour lui déclarer :
- Je veux sincèrement que tu saches, que si je te déleste d’un peu de patate, de vin et de pain, pour la route qui m’attend peut-être demain, cela sera certainement en échange de bons et loyaux services. À moins que tu ne pestes et que de ta voix câline, tu ne me donnes l’ordre de me taire. Et que bien ardue pour me plaire, tu ne me retiennes et me veuille comme commettant ou comme ardent prétendant !
Les yeux ouverts tout en grand, la bouche arrondie, elle semble surprise un moment par cette proposition qu’elle juge plutôt hardie. La surprise passée, la jeune femme se reprend et s’approche du roublard en le fixant sans les yeux et prenant un air matriarcale :
- Pense à te repaître Méséon car si commettant tu te proposes, ou même amant, il te faudra alors des forces. Il sera bien temps de parler de cela plus tard, j’ai faim et lorsque j’ai faim, rien d’autre ne compte, tu l’apprendras !
La belle le dépasse et va s’asseoir sur le tronc d’arbre, levant les yeux au ciel discrètement, se demandant quelle surprise réservée par cet étrange jeune homme l’attend encore. Une fois assise, elle dépose la miche de pain sur son coté droit et place les cuillères sur ses genoux, à coté de son écuelle. Puis de sa main, elle tapote le bois sec du fut couché et avec un sourire invite le gaillard à la rejoindre :
- Viens donc me parler de toi, voyageur. J’aimerai que tu me dises d’où tu viens. Il n’est pas fréquent que j’ai de la compagnie ces temps-ci. Les voyageurs ne se hasardent plus par ici. C’est à croire que la foret les a tous dévoré.
La jeune femme rompt alors un morceau de pain et le trempe pleine de gourmandise dans la sauce épaisse avant de l’enfourner entre ses dents blanches. La place qu’elle a laissé à Méséon n’est pas très large, aussi, le jeune homme devra t-il se coller à elle s’il ne veut pas choir du tronc.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-04-08 08:48
( Hors-jeu: le travail, le travail cé l'fun, mais ben prenant! Peu de temps pour l'écriture, surtout que j'en avions ben long à dire. La semaine de Pâques étant bien occupée, je t'ai un brin délaissé! Zut, et le ragoût qui attendait! Y doit être collé au fond, mais dans le fond, j'avais pas si faim que cela! )

Hélène semble demeurer bouche bée et pantois en entendant mes paroles. Elle me donne l’impression de ne savoir que répondre. Ses yeux s’agrandissent et ses lèvres décrivent rapidement un O majuscule de surprise. Croyant alors deviner qu’un certain malaise naît dans son regard cristallin, je me surprends à ressentir davantage de plaisir et de bonheur à la regarder. J’aime la voir ainsi réagir et l’instant d’après se reprendre. Il me plait de surprendre la peau satinée de son mignon visage s’empourprer. De garder en mémoire ces grimaces qui lui font un masque d’expressions ébahies, me ravi! Une joie naïve, accompagnée d’un sourire malin, presque paillard, naît alors en moi et se dessine l’instant d’après sur mes lèvres.

Puis, presque démunie devant l’audace de mon comportement, comme pour contrer l’impacte et le pouvoir insinuant de ma demande, elle ouvre finalement la bouche pour me dire d’une voix calme, contenue et si touchante, qu’elle en devient presque un chant maternel à mes oreilles:
- Pense à te repaître Méséon car si commettant tu te proposes, ou même amant, il te faudra alors des forces. Il sera bien temps de parler de cela plus tard, j’ai faim et lorsque j’ai faim, rien d’autre ne compte, tu l’apprendras !

De l’entendre ainsi remettre à plus tard sa réponse que j’espérais plus que positive, concernant mes offres galantes; me chicotte et me bouleverse quelque peu! Selon moi elles devaient être fortes alléchantes, pour une belle femme vivant seule en forêt. Voilà pourquoi je m’attendais à une toute autre réponse de sa part! Demeurant ainsi dans le vide et le doute, je sens monter en moi une déception instantanée.

Alors que ma gorge se serre, en songeant de nouveau à ma déclaration faite il y a quelques instants, je réalise et concède à quiconque me ferait un reproche, que mon voeu puisse être à la fois touchant, osé et troublant pour de chastes et pures oreilles! Je me demande toutefois, si ma naïveté et ma spontanéité ne l’on pas légèrement froissé ou déçus? J’aurais du et pu me retenir, contenir ce débordement de paroles et cette attirance qui m’habitait?

Par contre, je crois que cela me permit de comprendre et de saisir véritablement dans quelle situation délicate et dans quel pétrin je me trouvais, lorsque je la vis s’asseoir sur le petit tronc d’arbre mort et desséché, lequel lui servait à la fois de table et de banc. Seul dans mes pensées, continuant de l’observer, et n’osant lui répondre de peur de la blesser inutilement, je me dis:
« La belle Hélène se jouerait-elle de moi? Tous ces sourires, ces rires et ces rapprochements, n’avaient-ils lieux que pour mieux m’envoyer paître un peu plus tard dans les champs? Je me trouvais honteux, nigaud et bien sot d’avoir osé m’aventurer ainsi accoutrer, au près de la demoiselle solitaire. Bien hasardeux en effet, celui qui fait fie des bonnes manières et de la bienséance, en laissant tomber les barrières convenables et n’écoutant que ses pulsions intérieures. En osant ainsi partager des arguments sans retenus et en me montrant quasiment nu à une belle et provocante inconnue, je risquais d’être reconduis à la porte, séance tenante! Quelle honte pour moi! Quelle leçon me réserve-t-elle encore? J’ose à peine y songer maintenant! »

Et sortant rapidement de mon monde intérieur, je la vis prendre tout son temps et son aise à s’affairer en plaçant minutieusement la miche de pain grossier à sa droite, là où se terminait le morceau de l’arbre couché. Elle ne laissa donc, qu’un très espace très restreint à sa gauche, entre elle et l’extrémité du tronc; ne permettant pas à quiconque de s’y asseoir. Puis déposant d’une lenteur à peine calculée, sa gamelle et les deux cuillères sur ses genoux, recouverts du tissu de sa robe, comme sentant la pudeur la gagner, elle me jette un regard souriant et de la main, me demande de la rejoindre, en affirmant d’une voix rassurée :
- Viens donc me parler de toi, voyageur. J’aimerai que tu me dises d’où tu viens. Il n’est pas fréquent que j’ai de la compagnie ces temps-ci. Les voyageurs ne se hasardent plus par ici. C’est à croire que la foret les a tous dévoré.

Je m’approche nonchalamment d’Hélène et du moment de vérité. Souriant et la regardant droit dans les yeux, je lance en m’asseyant près d’elle sur le petit bout de bois mort, avec cette voix sarcastique qui m’habite parfois:
« Puisque tu oses détourner ou du moins remettre à plus tard, le fait de répondre à mon avance; j’aimerais te dire que peu m’importe ta curiosité! Mais comme je ne veux point te déplaire chère amie, je me garderai d’envenimer notre relation, encore bien éphémère, il est vrai, et je mangerai pour te satisfaire, au moins mon ragoût, même s’il s’avère qu’au fond de moi, j’aimerais davantage entendre ta voix, que de te raconter mes exploits! En vérité, ce n’est plus la faim qui maintenant me tenaille, mais bien le fait que je ressente un goût amer de représailles, là au fond de mon cœur! »

Posant alors sa main sur sa poitrine, là où il ressent cette douleur connue et si familière, le roublard se décide finalement à prendre une bonne cuillerée du ragoût, qui commence ma foi, à ressembler davantage à un pâté, qu’à ce délicieux plat campagnard, en sauce mijotée, appelle communément « - Lièvre en civet, aux topinambours et fines herbes de la forêt. »

Puis la bouche encore pleine du délicieux ragoût, les yeux légèrement voilés d’un subtil filet humidifié, il lève la tête vers la belle Hélène et lui sourit timidement. Comme espérant un regard, une parole ou un geste de sa part, il entrouvre légèrement les lèvres, retenant sa respiration!


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-04-13 04:29
Hélène ne semble à prime abord pas voir la frustration qu’elle éveille chez Méséon. Elle continue à manger lentement, savourant son repas mérité après sa dure journée. La réponse que lui fait le roublard la saisi au plus haut point et c’est un regard chargé d’incompréhension que le jeune homme récolte suite à l’expression de son humeur piqué dans sa fierté. Lorsqu’il parle de représailles la jeune femme ouvre encore plus grand ses yeux, tant était-il possible qu’elle le fasse encore et s’exclame ressentant un besoin de se justifier :
- Représailles ? Diantre, me voilà stupéfaite par ta susceptibilité, Méséon ! Qu’aurais-je du répondre sans mettre dans ton esprit une fausse idée de moi ? Si j’avais cédé à tes avances de suite, n’aurais-tu pas pensé que j’étais une fille de mauvaise vie ? Sache, voyageur que je n’ai rien refusé, juste déplacé dans le temps, pour me laisser l’occasion de mieux faire ta connaissance, je n’offre pas mon coeur et encore moins mon corps au premier gentilhomme qui se présente nu sous mon toit !
Cette fois-ci la Demoiselle semble presque vexée que Méséon ait pu croire qu’elle allait lui offrir une hospitalité plus grande que celle de son logis le premier soir de son arrivée. Comme pour appuyer ses paroles, elle se lève, tenant son écuelle presque vide dans ses mains, laissant de se fait plus de place sur le tronc pour le postérieur de Méséon. Elle place sa main encore libre sur sa hanche et regarde Méséon qui semble pendu à ses lèvres. Elle va pour rajouter quelque chose mais une grande vague de sentiment que l’on pourrait assimiler à de la tristesse passe dans ses yeux. Elle secoue alors la tête de droite à gauche et commence à se détourner pour retourner dans sa cahute sans un mot, la tête baissée les yeux rivés sur le sol.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-04-14 00:45
( Hors-jeu: Merci pour le souhait d'anniveraire! Espérant que ce ne sera pas l'anniveraire à Méséon en plus! Je ne saurais quel cadeau lui offrir... )

Le roublard voit dans le regard de la belle Hélène, qui passe d’un bleu étincelant à un bleu grisaille et terne, une réaction spontanée, instinctive et intense apparaître rapidement. Comme si toute passion, plaisir et pétillement qui le colorait auparavant, disparaissait à tout jamais! Il crut y lire comme un vague trouble, une grande déception; ainsi q’une froide incompréhension, face à ce qu’il lui avait partagé quelques instants plutôt. Il ne pouvait comprendre qu’elle ne fusse pas davantage touchée et flattée par sa double demande. Car il se souvenait exactement des paroles dites peu de temps auparavant : «… Et que bien ardue pour me plaire, tu ne me retiennes et me veuille comme commettant ou comme ardent prétendant! » .

Il lui laissait ainsi le choix, la liberté et la possibilité de décider de le prendre soit pour commettant, soit pour prétendant ou encore soit pour les deux. Lui ne s’offusquerait certainement pas d’une telle demande! Une prétendante commettant ou un commettant prétendante. Hum… cela devenait fort intéressant, voir même très intrigant! En fait, il serait flatter et peut-être même s’enorgueillerait-il d’une telle proposition. Pourquoi alors tant de trouble et de tristesse dans les yeux de la jeune demoiselle solitaire? Plus il cherchait et moins il ne trouvait de réponse! Il ne se plaçait que très difficilement dans la peau de la belle, trop près de lui-même et du trouble qui le tenaillait encore. Car pour lui, elle se frustrait et s’offusquait de bien peu. Simplement du fait qu’elle lui plait et qu’il ose le lui en faire part. Alors, pourquoi prendre le mord aux dents? A quoi lui servait-elle tout ce chuchotage, tant d’émoi et de vague à l’âme?

À moins qu’il ne s’agisse que de ses toutes dernières confidences? Que d’entendre verbaliser ses émotions et ses déceptions, lui fragilise davantage le cœur et l’âme; et qu’elle ne puisse ainsi supporter autant d’authenticité et de naïveté de la part de Méséon! Il ne saurait que dire! Il n’aurait certainement pas du oser lui dire : « En vérité, ce n’est plus la faim qui maintenant me tenaille, mais bien le fait que je ressente un goût amer de représailles, là au fond de mon cœur! » .

Insister autant sur la manière dont le voleur la percevait ou l’imaginait, était faire fi de toute la tendresse et de la générosité qui habitait Méséon, lui qui voulu seulement ouvrir son cœur à la belle. Il regrettait maintenant amèrement ses dernières paroles.

Puis avant de répondre, comme pour reprendre ses esprits et mesurer le poids et la portée de ses paroles, il laisse passer quelques secondes, qui lui paraissent une éternité. En regardant maintenant timidement Hélène, qui dans tous ces états, attend en silence, baissant la tête vers le sol, comme en signe de désapprobation ou de reproche, il lui dit fébrilement afin de se faire pardonner et de poursuivre la conversation qui s’avère délicate:
« Je t’en prie de bien vouloir m’excuser chère Hélène. Je te… mais… si tu le veux… enfin…je te demande pardon! Je me sens bien bas et bien fourbe. Je réalise que je suis responsable d’un grand trouble, d’un triste malaise… je… jamais je n’ai eu l’intention de te prendre pour une fille aux mœurs légères et de prétendre que tu couches avec le premier venu... De plus, saches que tu aurais pu répondre que tu me désirais comme commettant, car tu as probablement besoin d’aide, vu ta condition de femme vivant seule dans ta demeure. Et pour ce qui est de mon intention de devenir ton prétendant, tu aurais pu me signifier, que cela te faisait plaisir à l’imaginer; mais que tu demandais un certain temps avant de me donner ta réponse, quelle qu'elle soit! J’aurais très bien compris ta situation et ton besoin de réflexion. Conservant alors un espoir, j’aurais ressenti un bien-être naître en moi, au lieu de ce goût amer de représailles. » .

Finalement, faisant une courte pause, il s’avance, tendant sa main libre vers la jeune femme. Un léger sourire se dessine à peine sur ses lèvres tremblantes, lorsqu’il ose rajouter d’une voix presque inaudible :
« … me pardonneras-tu ma maladresse? Et sache, qu’ayant vécu dans ma triste et sombre enfance, l’abandon maternelle, j’ai donc reçu ta remise à plus tard, comme un affront, un nouvel abandon. Ainsi, sans véritablement le vouloir, un sentiment incontrôlable de vengeance remonta malgré moi, et j’en fus le premier saisi et surpris! » .

Ainsi donc, Méséon espérait que la jeune femme compatit à son désarroi, et que son cœur s’ouvre à plus de joie.

Il attendit, qu’Hélène le regarde et lui fasse un sourire comme elle seule pouvait en donner! Sentant son cœur battre rapidement, tenant et serrant encore son écuelle vide contre ses cuisses tendues, il regardait la demoiselle d’un air suppliant!
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:48 pm

Les excuses de Méséon semblent tomber à point. Hélène redresse la tête et le regarde avec ses yeux clairs presque noyés de vexation. Elle croise les bras sur sa poitrine, la faisant involontairement remonter, tenant toujours son écuelle dans une de ses mains et écoute le jeune homme s’expliquer.
Alors qu’il tend la main vers elle, la donzelle garde un moment de silence restant immobile. Puis, elle fait un pas en avant en direction de Méséon et revient s’asseoir à ses cotés en soupirant. Lentement, elle tourne la tête vers lui et le regarde en coin, avec un air légèrement fripon. Puis, lui donnant un coup d’épaule taquin, elle le rassure par ces mots :
- Sois rassuré Méséon, tu es pardonné. Comprends-tu que bien évidemment de l’aide serait la bienvenue, mais qu’il est une fierté qui m’empêche de l’avouer ?
Elle dépose son écuelle vide sur le sol et vient chercher celle du jeune homme posée sur ses cuisses, effleurant sa peau sans y prendre gare. Puis se tournant légèrement, laisse aller son regard sur les pectoraux et les muscles des bras du roublard :
- Tu sais Méséon, je suis ravie de ta présence car tu mets un peu de mouvement dans ma journée et cela me sied bien. Tu dois savoir aussi que vivant seule la plupart de l’année, je ne suis pas une grande causante et n’ai pas l’habitude de dire les choses qui pour moi me semble évidentes…
Elle abandonne du regard le torse nu du jeune homme et plonge ses yeux dans les siens :
- Je ne suis bien évidemment pas contre l’aide précieuse que tu pourrais m’apporter demain, ni contre la compagnie, mais il est l’heure d’aller prendre mon bain et de laver ses habits… Viens avec moi, je t’en prie…
Se levant, elle récupère les deux écuelles qu’elle empile pour plus de pratique et tend son autre main à Méséon l’invitant à la saisir pour la suivre, tout en lui offrant un petit sourire.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-04-15 11:58
Méséon se sent comblé de ravissement lorsqu’il entend Hélène lui dire avec parcimonie, qu’elle lui pardonne. Il voit alors le léger brouillard de tristesse quitter le regard de cette dernière et un léger sourire se déposer subtilement à la surface de ces lèvres charnues. Sans toutefois causer aux coins de sa bouche, ces petits sillons qui d’ordinaire, crut-il l’avoir remarqué, semblent indiquer chez elle, la joie de vivre et le plaisir naïf. Ses pensées se mirent alors à vagabonder et il se tint ce discours.
… Voilà que la belle se remet de sa peine et de sa déception! … Donc je n’ai pas perdu toutes mes chances, et l’opportunité de faire laver mes hardes crottées, me plait énormément! J’en rêvais en secret, mais n’espérait point que mon hôte me comble aussi promptement!

Et lui, de continuer son dialogue intérieur même lorsqu’elle lui explique le pourquoi de son peu de verve.
… Tu peux bien faire ton baratin et jouer du violon! Ton blablabla, douce mignonne, ne mérite pas tant d’ardeur. Et toutes tes explications ne valent pas autant à mes yeux et à mon cœur, que ton magnifique sourire et ton chant enjoué mis ensemble!

Puis, lorsqu’elle ajoute que sa suffisance et sa vanité l’empêchent de demander de l’aide, il retient difficilement une explosion de rire, lui qui ne peut comprendre la retenue de la jeune demoiselle. En effet, même s’il tente de se mettre à sa place, de penser comme elle, d’entrer dans son monde intérieur, il ne peut comprendre! Car il lui est si aisé de tout demander, lui le roublard gaillard, afin d’obtenir ce qu’il désire! Il sait régulièrement devenir le jeune homme affable, charmant et courtois, afin que la vie lui accorde ces faveurs. Rien à faire, il ne concevait et ne comprendrait jamais les honnêtes gens, encore moins les femmes solitaires et vertueuses!

Finalement, lorsqu’elle lui lance sans préavis aucun, qu’il est bientôt l’heure de son bain, et aussi de laver les vêtements souillés, il laisse échapper un rictus involontaire, qu’il a de l’embarras et de la difficulté à cacher. Il songe alors en lui-même qu’il obtiendra sous peu la réalisation de ses deux plus chers désirs, et son cœur bat encore une fois la chamade.
… Vraiment cette femme m’ensorcelle et je dois mettre une distance entre elle et mon cœur! Sa chair, sa peau, son corps, j’en conviens, malgré leur manque de jeunesse, du moins sont toujours bien alléchants et forts appétissants. Quant à son cœur, il ne suffirait que peu de choses ma foi pour …hum ! Mais je serais bien hardi et bien fourbe, de profiter de tant d’émoi de sa part, dans le seul but d’obtenir ce cadeau, ce butin; comme un larcin tant désiré et convoité et qui arrive enfin!

Son plaisir et sa joie grandissant, ses yeux s’ouvrent davantage et leurs mouvements s’accentuent, tout en prenant de la rapidité. S’imaginant alors qu’elle peut y déceler une flamme étincelante de lumière charmée et extasiée, il porte et dépose précipitamment son regard vers le sol, en tendant la main de nouveau vers elle, en ajoutant :
« Je veux bien te suivre jusqu’au si bel étang, chère amie. Par contre tu m’excuseras, car un urgent devoir m’appel dans les bois. Et je me dois dans l’instant, y courir afin de satisfaire la nature de ce contretemps! »

Se levant, il marche vers Hélène et lui prenant la main, il lui indique la direction de la marre d’eau, en lui murmurant à l’oreille :
« Je peux te conduire à ton bain si tu le désires encore, et te laisser à ton intimité. Lorsque tu auras terminé de te rafraîchir, tu pourras m’appeler et il me fera grandement plaisir de te rejoindre; afin de passer un bout de soirée en ta charmante compagnie. Ce qui me permettra peut-être de faire un joli feu et que je puisse au près de sa chaleur réconfortante et de ta présence envoûtante, te raconter un peu de mon histoire. »

( Hors-jeu: Il ne faudrait certainement pas qu'Hélène ne devienne trop entreprenante, de peur que le roublard faillisse à sa tâche de commettant! )



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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-04-16 09:56
Quelle excuse ce Méséon va t-il encore chercher pour ne pas avoir à faire de corvées ? Hélène a un léger sourire moqueur qui se dessine sur ses pulpeuses lèvres :
- Fais comme tu l’entends, Méséon et viens me rejoindre avec tes oripeaux lorsque tu te seras soulagé…
Elle baisse les yeux sur la main du jeune homme qui vient prendre la sienne, avant de relever le regard et de lui sourire. Elle lui tire la main pour l’emmener sur le chemin, passant devant le tas de vêtements sales de Méséon posés devant la porte arrachée de la masure, sans y prêter d’attention. Elle fouille dans ses affaires et récupère un petit ballot de tissu et de lin blanc soigneusement caché dans un coffret dissimulé sous la natte tressée. Puis repassant devant les hardes du roublard, elle reprend la main de ce dernier et termine de le guider.
Peu avant d’entrer dans le passage conduisant au bassin d’onde rafraîchissante, elle lui lâche la main et lui indique des buissons situés non loin :
- Reviens lorsque tu seras apaisé et n’oublie pas tes fripes pour les laver… Siffle lorsque tu voudras arriver, je ferais en sorte de me rendre présentable.
Tournant les talons, elle s’engage dans le passage en chantonnant.
(Hors jeu : A toi de jouer Méséon, que vas-tu faire de ces quelques minutes ? )



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De : Méséon
Envoyé : 2004-04-16 22:51
( Hors-jeu: Sois patiente... tout peut se produire durant ces quelques minutes. C'est ce que nous apprendra bientôt la suite... Ce n'est pas l'imagination qui manque; mais la bienséance peut restreindre les esclandres! )

Tenant toujours la main d’Hélène, je vois son sourire coquin et moqueur se poser sur moi. Je crois donc qu’elle doute de mes dires, concernant mon excuse de ne pas l’accompagner jusqu’au bain! Ou bien elle réalise que j’ai d’autres chats à fouetter, que de m’occuper des chagrins et de la déception de la belle demoiselle. En vérité, ma fourberie à deux raisons bien précises. En premier, celle de tout faire afin de ne pas laver mes vêtements. Et en second lieu, tenter d’entrevoir la belle dans son décor naturel, car je pressens qu’elle se laissera désirer fort longtemps!

Elle se dirige alors vers la mansarde, abandonnant ma main et me laissant seul à l’extérieur. Par l’embrasure de la porte arrachée, je la vois se baisser, et sans faire le moindre du monde attention à ma présence, elle soulève la natte tressée recouvrant le sol, et en sort un joli coffret de bois carmin. Elle en entrouvre délicatement son couvercle, comme s’il contenait des pierres précieuses ou des perles rares. Puis elle en sort un amalgame de tissus hétéroclite, qu'elle met en boulle sous forme d'un petit ballot. Elle referme soigneusement le coffre au trésor et en sortant, reprend ma main tendue, chaude et moite; puis poursuit son chemin en ma compagnie, repassant devant mes frusques souillées et nauséabondes, sans toutefois oser poser le regard sur ceux-ci! Comme si le fait de réaliser leurs présences sur le pas de la porte, signifiait pour elle le malheur! Le fait de me rendre service, la rendait-elle si vulnérable? La peur de m’être redevable, l’empêchait certainement d’en faire davantage. Dans le fond de moi-même, je la comprenais, car j’étais ainsi, serviable lorsque je le décidais; mais certainement jamais servile!

J’en profite aussi alors pour vérifier que tout mon arsenal, se trouve bien toujours déposé contre la paroi rocheuse, servant de mur à la jolie maisonnette. Je réalise et note donc, qu’il ne manque aucun de mes objets de défense.
Arrivée à la bifurcation du petit sentier conduisant au bassin d’eau, elle me laisse, en lâchant nerveusement ma main. Puis m’indiquant les petits buissons conduisant au sous-bois et à la forêt de sa main libre, retenant l’amas de tissus vaporeux sous son bras, elle ajoute :
«- Reviens lorsque tu seras apaisé et n’oublie pas tes fripes pour les laver… Siffle lorsque tu voudras arriver, je ferais en sorte de me rendre présentable. »

Puis se retourne en direction de la marre d’eau fraîche, sans attendre un geste ou une parole de ma part. Se déhanchant tout naturellement comme sa nature l'ordonne, elle se met à chantonner un air qui m’est inconnu.

Je saisis l’occasion afin de courir chercher mes hardes déposées sur le parvis de la mansarde et aussi pour prendre mon bâton de marche, au cas ou j’en aurais un besoin urgent, en criant à Hélène :
« Continue amie, je cours quérir mes vêtements salis et te les apporte; afin que tu puisses les faire tremper, le temps que tu te rafraîchisses et prennes ton bain dans cette eau claire et cristalline. Où il y a peu, je m’ébattais de bonheur et de plaisir, à ressentir cette matière aqueuse, comme une main réconfortante et un baume sur mon corps fourbu, puant et misérable.
Et si jamais le cœur t’en dit, tu pourrais de tes merveilleuses mains, les nettoyer afin que cette nuit, ils aient le temps de sécher et soient prêts au petit matin. Car je devrai me lever tôt à l’aurore, dans le but de prendre la route pour Salnium. J’y ai un rendez-vous plus qu’important, avec une grande Prêtresse du nom d’Emilia, au temple de Mydria … À moins qu’une tâche plus urgente et délicate ne me retienne encore, quelque temps ici! »
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:48 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-04-19 11:54
La déclamation de Méséon reste sans réponse. La seule chose qui parvient à ses oreilles, est la voix chantante de la jeune femme qui monte et qui résonne contre les parois rocheuses siliceuses de son lieu de bains.
Déjà la lumière du soleil commence à décroître, le ciel étant coloré de rouges, pourpres et de vieux roses. Les oiseaux piaillent dans les branches, se battant et se chamaillant pour trouver leur place de la nuit.
Lorsque Méséon revient avec son bâton et ses vêtements sales, la voix d’Hélène emplit toujours le cirque de roche dont la seule entrée par le sol semble être le petit tunnel emprunté tantôt par le roublard. L’œil aventureux du jeune homme remarque pourtant une piste qui pourrait être praticable pour grimper sur les hauteurs. Ainsi placé, le jeune homme pourrait peut être voir le cirque d’eau sans être vu…


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De : Méséon
Envoyé : 2004-04-20 08:58
e roublard reprend le sentier et retourne le plus prestement possible vers la légère dépression, entourée de roches faites d’un amalgame de silice, de feldspaths et de quartz, brillant de mille reflets étincelants, là où se terre le charmant étang. Leurs éclats n’ont d’égales, que les perles cristallines se reflétant sur la couche tranquille de la mare d’eau, miroitant des feux splendides du soleil couchant. Ainsi, cet endroit particulier, se voit protégé contre les vents, contre le passage inoportun et imprévu des animaux sauvages, voir même des intrus et des indésirables. Il devient par le fait même un nid douillet, chaleureux et confortable, où il fait bon et doux de se reposer, de se baigner et de folâtrer en rêvassant.

En effet, poursuivant sa course inexorable vers la fin du jour, le disque solaire disparaissait doucement à l’horizon, en laissant une traînée lumineuse d’un rouge carmin presque sanguin, accompagnée d’une voilure diaphane empourprée de tâches évanescentes aux enchevêtrements d’une douceur rosée, qui se fond avec le chatoiement des différents minéraux composants les rochers environnants.

Continuant sa marche, il entend le gazouillis de la gente ailée, s’amusant et piaillant dans la recherche d’un nid pour la nuit qui approchait à grands pas. Ce piaulement et ce pépiement rivalisaient, sans véritablement le dépasser, avec le chant suave et magique d’Hélène, qui avant de se propager et de voyager vers la mansarde, tourbillonnait entre les agglomérations rocheuses, s’amplifiant comme dans une cage de résonance et lui donnant une tonalité davantage profonde et grave, accompagnée d’une portée accrue.

Alors qu’il arrive à l’endroit où la petite sente forme telle une ouverture creusée à même les rochers, un petit tunnel conduisant à la crique, il remarque pour la première fois, un passage. Ressemblant à une ancienne piste, ne laissant voir aucune trace récente, il lui paraît mener un peu plus haut, là où le terrain forme un tertre assez élevé.

Il décide donc d’emprunter l’étroite piste. Suivant alors les courbes qui montent en méandre le long de la dénivellation, il progresse lentement vers les hauteurs. Se sentant envahi d’un désir irrésistible de découverte, tel un jeune adolescent en quête de ces premières aventures amoureuses, le voleur monte et serpente maintenant un peu plus rapidement les derniers mètres, conduisant du moins l’espère-t-il, à ce solitaire promontoire qu’il croit deviner un peu plus loin encore.

Le soleil achevant sa course, il se dit qu’il serrait préférable d’arriver bientôt, s’il veut profiter du sourire de la belle dans son bain. À moins que l’éclat de la lune qui se dessine déjà au loin, soit assez forte et brillante afin d’éclairer la crique et son étang.


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Message 23 sur 105 dans la discussion


De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-04-21 09:57
Le haut de la roche est presque plat. Presque plat, hormis l’endroit où arrive Méséon. A cet endroit, le rocher semble avoir été usé, usé en entonnoir vers l’intérieur du cirque d'eau. Heureusement pour l’acrobate, la pluie ne semblait pas être tombée ces derniers jours et le fin tapis de mousse qui recouvrait le monolithe ne parait pas trop glissant.
Méséon peut donc à loisir s’allonger entre les fougères qui poussent sur le peu d’humus remplissant les lacunes ouvertes au fil du temps. La voix d’Hélène, cristallin et limpide monte, portée par les parois rocheuses, en direction des cieux et de Méséon qui l’espionne.
La belle rousse est là, juste en bas. Méséon peut apercevoir la couleur fauve de ses cheveux et la peau blanche de ses épaules. Elle patauge dans l’eau claire, passant sa main sur ses bras pour se laver. Sa peau brille et luit, mouillée par l’onde pure et ses longs cheveux y collent généreusement.
Malheureusement pour la curiosité du jeune homme, d’où il est, il ne parvient pas à entr’apercevoir ne serait-ce que la courbe d’un rein ou d’un sein. Pour se faire, il faudrait qu’il avance encore un peu, là sur la partie un peu plus pentue du rocher.
Les oiseaux piaillent toujours dans les arbres alentours, s’ébattant pour faire leur place pour la nuit.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-04-22 23:18
( Fo ben travailler! Le bo temps fait bouger les gens... J'espère que tu pourras m'aider à redescendre de ma fâcheuse position... le printemps et l'éveil des sens, cela n'as vraiment pas de sens! )

Le roublard arrive plein de sueur, du à la forte chaleur de cette fin de journée, au bout de la petite sente. Il réalise qu’il se trouve en haut d’un promontoire peu élevé, sans toutefois oser se relever complètement, de peur d’être vu d’Hélène. Partout où il regarde, il ne voit que le magnifique ciel aux nombreux coloris chatoyants, ainsi que le faîte des arbres y dessinant une arabesque rafraîchissante, faite de multiples taches verdoyantes.

Il fait quelques pas sur le haut du tertre, en étant accroupi, puis s’arrête aussitôt, car il arrive rapidement vers le centre de la petite corniche. Malgré la rareté de la pluie de ces derniers jours, le sol rocailleux doit probablement contenir quelques traces de limon argileux, car il se couvre généreusement de mousse, d’humus et de fougères. Retenant certainement davantage l’humidité, ce terreau permet à ces plantes indigènes de proliférer et de se colorer d’une abondante palette de différents tons de vert. Le sol ne lui semble pas glissant. Pourtant, malgré cette constatation, Méséon fait très attention où il pose ses pieds et redouble de prudence.

Déposant son ballot fait de ces hardes, il prend son bâton et continu sa progression, s’avançant vers le bord de la dénivellation rocheuse, en marchant à quatre pattes, afin de ne pas glisser et de conserver ainsi son équilibre. Surtout, ce qu’il désire le plus, semble être de demeurer invisible aux yeux de la belle.

Il s’aperçoit alors, que le rebord du plateau est étrangement usé en forme d’entonnoir, comme érodé par le temps, par les pluies abondantes et saisonnières. La roche quelque peu friable formant l’ossature de cette hauteur, fut modelée sans aucun doute, par la force de gravité de l’eau s’écoulant de quelques mètres, en bas vers la crique, nourrissant à l’occasion le bassin, d’un liquide parfois abondant et contenant de riches éléments pour la santé de la peau; ainsi que pour la vitalité de la vie végétale et animale de l’étang.

De cette position, il ne voit nullement la partie de la crique où se trouve Hélène. Il n’entrevoit que la masse maintenant plus ou moins sombre des rochers, se découpant encore avec l’eau cristalline. Des myriades de reflets argent se partagent l’espace du bassin avec les couleurs chaudes du magnifique couché de soleil, qui décline tout doucement encore et viennent s’y perdre.

Espérant voir un peu plus loin, il décida de faire un mouvement de côté, le creux de la cuvette à sa droite et de faire glisser son bâton sur les deux parois formant la légère dépression en forme d’entonnoir. Ce qu'il réussit aisément d'ailleur. Le roublard surprit de son exploit, se mit à sourire. Puis après quelques profondes respirations, il s'imagina que durant de forts orages, la partie creuse de cette formation rocheuse, se devait de se transformer en petite chute, et que lui en bas dans la crique, recevait cette eau bienfaisante.

Il ne lui restait qu’à tenter la chance et rampant maintenant délicatement en créant de légers mouvements ondulatoires, grâce à ces muscles souples et bien découpés, comme pour imiter une agile couleuvre, il avance un peu plus vers la bordure. Il vient alors allonger doucement ses deux bras vers son bâton reposant en équilibre précaire sur le rebord des roches formant l’entonnoir pentu. S’aidant de ces puissants dorsaux et travaillant fortement ces abdominaux avec une agilité remarquable, il se présente le torse et la tête complètement dans le vide et prend appui de ses deux mains, sur son bâton de marche. Son corps ainsi couché à moitié sur le sol, il peut tourner son visage, portant son regard vers la gauche, puis vers la droite et finalement de nouveau vers la gauche, à la recherche de la belle Hélène, toujours chantant dans son bain, se prélassant et goûtant aux beautés naturelles de cette fin de journée, en faisant des clapotis dans l’eau. Il l’imaginait merveilleuse, rafraîchissante et magnifiquement parée dans ses atours pudiques et sensuels. Sa chevelure fauve lui caressant doucement les dos et les reins… Il s’imaginait tout un scénario, lorsqu’il sentit une légère vibration dans ses deux mains fortement posées sur le bâton, parcourant maintenant le long de ses bras et…


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-04-26 10:31
(Hors jeu : Toujours à ton service, pour aider les gens pris de vertiges... )
Méséon en appui et en équilibre précaire sur ses deux bras tremblotants, fatigués de la position maintenue dans la durée, voit soudain s’approcher un reptile serpentant sur le lichen, tout droit dans sa direction. Qu’était-ce ce serpent ? Un orvet, une couleuvre ou pire… une vipère ?
Le reptile glisse sur la mousse et file droit vers le jeune homme déjà en équilibre trop fragilisé par sa curiosité trop grande, une des mains de Méséon glisse sur la roche, râpant la peau de la paume. Le roublard bascule alors cul par dessus tête, perdant son pagne dans l’affaire et chutant vers l’intérieur du cirque emportant avec lui bâton et baluchon.
La voix chantant d’Hélène cesse de résonner contre les parois rocheuses pour se transformer en un cri de surprise. Dans sa chute le roublard entr’aperçoit les courbes généreuses de la belle qui surprise s’est retournée pour voir ce qui se passait. Des courbes régulières, rondes, belles et parfaitement proportionnées. Des courbes à en faire chavirer la raison d’un homme.
Quelques millisecondes plus tard, Méséon rencontre le fond de la crique et son eau fraîche. Dans un jet constitué d’une multitude d’éclaboussures, le roublard se retrouve dans l’eau à seulement quelques pieds de la belle qui se lavait. Il tombe là, au bord, juste à l’endroit bien vaseux, au coeur des nénuphars et de l’herbe à grenouilles.
Hélène se hâte bien vite de couvrir sa poitrine de ses bras, s’agenouillant dans l’eau pour qu’elle lui recouvre la taille et masque son intimité aux yeux de l’intrus inattendu. Pour l’instant, la surprise ne semble pas vouloir laisser la place à toute autre émotion, colère, amusement ou vexation. La bouche et les yeux arrondis, Hélène se contente de regarder le roublard vautré sur la berge.
(Hors jeu : inutile de dire que cette chute n’est pas sans conséquences sur l’intégrité physique de Méséon. Je te laisse le choix des plaies à infliger à la hauteur de sa chute )
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:49 pm

De : Méséon
Envoyé : 2004-04-26 22:43
Le roublard tremblait de plus belle, tenant difficilement la pause, les deux mains sur son bâton et les deux pieds sur le bord du promontoire. Il avait en effet négligé dans son petit scénario, pour se rapprocher de son désir d’entrevoir la belle dans sa nudité, la pente sur laquelle le bâton reposait dans un piètre équilibre. Ce dernier roulait maintenant lentement, glissant de plus en plus vers l’extrémité des deux rebords formant l’entonnoir.

Et par surcroît pour son malheur, ayant tourné la tête vers le centre du petit plateau, espérant qu’une aide viendrait peut-être de cette direction et dans l’espoir vain de se rapprocher du dessus du plateau, il voit se pointer une espèce de petit reptile, sortant de nul part et s’avançant droit sur lui.

Le voleur tenait ces froides et hideuses bêtes en sainte horreur. Toutes les bestioles qui rampaient et surtout qui ondulaient, lui procuraient une frousse épouvantable. N’en pouvant plus de résister à l’écartement, la peur aidant, son corps vibrant de plus en plus, il lâcha malgré lui sa prise sur le morceau de bois. Sa main gauche en essayant de rattraper le bâton, effleura le haut de la paroi, lui déchirant ainsi légèrement la paume. Il plongea alors tête première dans le vide, culbutant et gesticulant, comme un pauvre clown, sans son public.

Sans même songer prévenir Hélène de sa chute, il fait un plouf magistral dans l’eau cristalline de l’étang. Celle-ci se transforme alors instantanément en une eau boueuse et pleine des plantes aquatiques qu’il arrache et déterre par son amerrissage forcé dans le fond de la lagune.

Le court instant d’un regard délicieusement savouré, il voit les courbes gracieuses et le galbe désirable de la généreuse poitrine d’Hélène, se présenter à lui comme un éclair dans la nuit; qu’il aurait voulu fixer dans son esprit, ce moment à tout jamais. Mais sa chute se poursuivait et il ne se doutait pas encore, comment tout cela allait se terminer... et jamais il n’aurait cru se présenter ainsi, nu comme un ver devant la belle demoiselle.

Sans pagne, dans un tourbillon vaseux, le corps plein de meurtrissures, la bouche encore envahies des herbes de l’étang et de la boue limoneuse, il tente de se remettre à genoux; afin de cracher ce qu’il considère bien dégueulasse dans sa bouche. En accomplissant son nettoyage d’urgence, il s’étouffe à deux ou trois reprises, ce qui le sonne davantage. Il se sent bientôt étourdi, restant sans bouger et respirant difficilement. Puis après quelques secondes de lentes et profondes respirations, ayant repris tous ses sens et constatant sa nudité, il part à la recherche de son pagne qu’il aperçoit flotter un peu plus loin, ainsi que son bâton et son balluchon, fait de ses vêtements noués. L’image floue d’Hélène, le regardant ébahi de surprise et d’étonnement, avec un o de surprise comme chant le hante encore.

A part quelques courbatures et meurtrissures; ainsi que la blessure à la paume de sa main gauche, Méséon ne semble pas trop avoir souffert de sa chute inattendue, vu sa jeunesse et son excellente condition physique. L’escarpement n’ayant que quelques mètres à peine et le fond du bassin étant assez profond à cet endroit, vu qu’il est depuis déjà bien des saisons le réceptacle de l’eau déversée par la chute lors des fortes pluies, le choc fut assez léger. Le voleur peut ainsi poursuivre sa marche dans le fond vaseux de la crique tandis qu’Hélène…

( Hors-jeu: je crois que je ne pourrai pas laver mes frocs moi-même, d'une seule main, cela me paraît bien difficile. A moins que ... la belle soit très affable et s'offre gentiment à m'aider. )


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-04-30 10:53
(Hors jeu : Le moins que l’on puisse dire c’est que tu as de la suite dans les idées…Quelle idiote ai-je fais de te donner la possibilité de te faire une excuse valable ! Prise à mon propre piège, je n’ai d’autre choix que de faire en sorte que la lessive du roublard soit faite… à moins que la belle Hélène, ne se fâche tout rouge ? )
Tandis qu’Hélène, la bouche toujours ouverte, ne semble pas se remettre de cette nouvelle surprise, elle regarde le roublard se débattre avec la fange dans laquelle, il se trouve, sans détourner le regard du corps nu du jeune homme.
Au bout d’un court instant, la jeune femme se déplace dans l’eau tout en tenant sa poitrine cachée par ses mains, donnant sans le vouloir un peu plus de galbe à ses formes naturelles. Elle se dirige rapidement jusqu’à la berge, offrant la courbe de ses reins et ses fesses à la vision du roublard, juste avant de disparaître derrière un petit rocher.
Les seules choses que Méséon peut voir à présent sont des mouvements rapides derrière ce rocher, qui mettent parfois à jour quelques morceaux de l’étoffe blanche. Tout en s’activant visiblement à s’habiller rapidement, sa voix monte, et résonne sur les parois rocheuses, comme une question posée par un juge, froide et sèche :
- Que faisais-tu là-haut Méséon ? Etais-tu perdu ?


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Message 28 sur 105 dans la discussion


De : Méséon
Envoyé : 2004-05-01 20:23
Ayant réussi à récupérer le morceau d’étoffe qui lui servait tantôt de pagne, son bâton et son ballot, le voleur s’attaquait à refaire le nœud du tissu qu’il portait de nouveau, afin de couvrir son sexe. Cependant, il ressentait malgré le fait qu’il ne levait point les yeux continuellement sur la jolie femme, comme une inquiétude excitante, car il se savait observer. Il sentait le regard d’Hélène posé sur lui et en conservait l’impression qu’elle le désirait, lui et son corps musclé, aux formes masculines, découpées et viriles. Il se reconnaissait comme séducteur naturel et malgré cela, une forme de timidité et de gêne presque maladive, le rendait mal à l’aise.

Dans sa pénible et lente occupation d’attacher la pièce de tissus à sa taille découpée, dû au fait que sa main gauche fut blessée et que tout mouvement avec celle-ci devenait très pénible, il ne peut qu’entrevoir très difficilement la nudité laiteuse de la belle, qui en avançant légèrement vers la berge, afin de contourner les amas rocheux, laissa voir au roublard un peu de la courbe sensuelle de ses fesses et de ses reins; ce qui la rendait davantage désirable aux yeux indiscrets et à l’imagination fertile de ce dernier.

En effet, Méséon pouvait de la berge où il se débattait avec ces vêtements crottés qui se lavaient presque d’eux-mêmes, observer les atours d’Hélène, qui maintenant cachée par un petit rocher, tentait du mieux qu’elle le pouvait, vaquée à sa séance de rhabillage, qui se voulait très rapide.

Alors que l’onde de la merveilleuse crique, ressemblait actuellement bien plus à l’eau d’un marais limoneux et marécageux qu’à celle d’un étang où il y a peu, la jeune demoiselle s’ébattait dans sa fraîcheur cristalline; cette dernière lança avec une intonation dans la voix qui traduisait toujours la surprise, l’étonnement et la roideur d'une personne qui ne peut en croire ses yeux et ses oreilles, et qui ayant perdu toute passion, demande sèchement :
- Que faisais-tu là-haut Méséon ? Etais-tu perdu ?

Et moi de répondre sans réfléchir et sans même m’imaginer une histoire rocambolesque et farfelue à raconter, plein d’hésitation et de remords dans la voix :
« Mais… oui … chère Hélène… comme tu sembles me connaître, alors que je fais partie de ta vie depuis si peu. Je croyais en effet emprunter le petit sentier … hum! … conduisant à l’étang où tu te baignais … tout à l’heure; lorsque j’ai réalisé après quelques détours et surprises étonnantes, mon erreur d’orientation. Puis, mu par … par … ma vive curiosité et mon désir inassouvi d’exploration et de découverte, je … je… fus tenté de poursuivre ma marche le long de cette tortueuse sente… et… me voici… Qu’allais-tu imaginer d’autre Hélène? Me porterais-tu des intentions que je n’ai point? Prendrais-tu tes phantasmes secrets et tes espoirs cachés pour des réalités? »

Sans attendre une réponse, le voleur lance le ballot à la belle en passant près du rocher où Hélène demeure pantoise, en lui disant :
« Aurais-tu l’amabilité et la grande gentillesse Hélène de bien vouloir terminer ma petite lessive, car ma main blessée ne peut pour cette nuit du moins, s’occuper d’une tâche si délicate! Seule des doigts agiles et pleins d’un amour altruiste, peuvent accomplir un devoir si ingrat. »

Et il poursuit lentement sa marche vers la jolie mansarde qui se perd de plus en plus dans la nature...

( Hors-Jeu: je t'en prie chère amie, permet à mes blessures de guérir, en retardant ta colère, et je t'en suplie, mets tes mains à l'eau afin de nettoyer mes vêtements, )



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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-05-04 11:02
Derrière son rocher, Hélène semble ruminer sa vexation. Elle s'est faite avoir par un jeune homme extravaguant et maladroit, elle s'est faite surprendre dans son bain et la voilà qui n'a d'autre que cette chemise blanche de lin pour ce couvrir, chemise qui devient translucide avec l'eau qui recouvrait sa peau.

La jeune femme n'ose pas sortir de derrière son rocher tant que le roublard d'a pas quitté les lieux. Elle n'ose pas d'ailleurs non plus lui donner quelque réponse que ce soit, tant surprise elle est par les manières peu orthodoxes de Méséon. Pourtant les dernières paroles de ce dernier achèvent de la mettre hors d'elle. Au moment où le roublard passe ainsi devant elle, elle surgit de derrière la pierre et lui plaque ses deux mains sur les épaules, le foudroyant du regard.
Elle le pousse de façon à ce qu'il ne puisse faire autrement que reculer, tout en lui demandant avec un air inquisiteur :
- Dis moi Méséon, n'aurais-tu pas l'idée que je vais faire ta lessive ? Ai-je une tête de lavandière ? Je ne le crois pas ! Il faut tout apprendre un jour et aujourd'hui est le jour où tu vas apprendre à laver tes vêtements ! Et saches que des mes fantasmes tu ne fais point encore parti !

D'une dernière impulsion, Hélène pousse Méséon par les épaules. Une poussée d'une force que le roublard n'attend pas et qui le fait trébucher dans l'eau. Hélène a les yeux qui deviennent soudain moqueurs et vient placer ses deux poings sur ses hanches pour rire du jeune homme qui tombe une fois de plus dans l'eau.
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:50 pm

De : Méséon
Envoyé : 2004-05-08 13:11
Hélène sort comme en furie de sa cachette, lorsque j’arrive à la hauteur de l’amas rocheux lui servant de paravent.

Je perçois dans son regard devenu bleu acier par la situation quelque peu saugrenue, une ardeur fulgurante, se rapprochant davantage du mépris, de la colère et de la fierté mal placée, que de la surprise. Puis aussi vite que l’éclair, de ces deux mains, elle me donne une poussée vigoureuse, ayant pour effet de me déstabiliser, me faisant reculer légèrement de quelques pas.

Je la regarde hébété, tellement stupéfait, que je ne sais que dire! Et j’entends aussitôt la jeune femme me dire d’une voix forte, autoritaire, se teintant de plus en plus des nuances de la raideur et de l’indiscrétion, qu’elle en devient presque scrutatrice :

- Dis moi Méséon, n'aurais-tu pas l'idée que je vais faire ta lessive ? Ai-je une tête de lavandière ? Je ne le crois pas ! Il faut tout apprendre un jour et aujourd'hui est le jour où tu vas apprendre à laver tes vêtements ! Et saches que des mes fantasmes tu ne fais point encore parti !

Et sans que je n’aie le temps et la présence de le réaliser, elle me redonne avec une telle rapidité et une telle force, une poussée sur le devant de mes épaules, que j’en perds complètement l’équilibre et me retrouve de nouveau barbotant dans l’eau boueuse de l’étang.

Surpris, étonné et ébahis, n’en croyant pas mes yeux, je réalise le ridicule de ma situation. Ce qui me rend alors bien inconfortable et je me sens ainsi tout petit aux pieds d’Hélène, qui me regarde maintenant, les deux mains sur les hanches. Je peux voir dans ces yeux redevenus bleu azur, le plaisir de la moquerie et la lumière souriante de la joie de vivre.

Je lui réponds alors d’une voix chaude et enjouée, oubliant ma situation d’infériorité et redevient le jeune homme au cœur d’adolescent, que j’ai toujours été :

« Tout doux la belle! Que d’ardeur dans ce mignon corps de jeune et séduisante femme solitaire des bois! »

Regardant toujours la belle, je vois maintenant les formes gracieuses et alléchantes se dessinés sous le charmant tissus de lin blanc qu’elle porte et qui sèche de plus en plus avec le temps qui passe, je lui dis :

« Je n’oserais Hélène, te prendre pour une lavandière, mais vu l’état et la blessure de ma main, j’échangerais volontiers un baiser de tes magnifiques lèvres, sensuelles et pulpeuses, contre la possibilité que tu puisses laver mes vêtements. »

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-05-11 10:47
Hélène reste coite devant tant de culot démontré de la part de ce jeune homme. L'expression de son regard trahi sa surprise et presque son outrage. Les poings toujours posés sur ses hanches elle fait quelques pas pour se rapprocher du roublard, en fronçant les sourcils et déclare :
- Tu me sembles bien hardi Méséon, à réclamer et lessive et baiser. C'est bien parce que tu t'es proposé comme commettant que je ne me fache pas plus, mais tache de ne pas recommencer trop souvent !

Son visage se défait de sa colère passagère et se détend peu à peu, alors qu'elle poursuit :
- Cela ira pour cette fois-ci. De toutes façon des oripeaux auront déjà bien trempé, il n'y a plus qu'à les essorer... Mais ne reste pas ainsi vautré tel un goret dans cette fange, et relève toi pour te préparer pour le labeur de tout à l'heure.

Un petit sourire se dessine sur son visage adoucit alors qu'elle se penche pour lui tendre une main secourable, entrouvant sans le vouloir sa cotte qui baille au niveau de sa poitrine, laissant entrevoir un sein laiteux.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-05-11 22:55
Hélène semble demeurer froide face à mon offre alléchante, l’échange d’un baiser de ma part et d’une lessive de la sienne. Une autre dans la même condition, n’y résisterait certainement pas! Alors pourquoi pas elle? Je réalise qu’elle me donne de plus en plus de fil à retordre, tout en m’obligeant à faire moi-même le blanchissage de mes vêtements. Et pourtant… peut-être ai-je mal évalué le désir de la belle! Peut-être avais-je pris mes phantasmes pour les siens. Elle ne se devait pas obligatoirement de tomber en pamoison en ma présence.

Essayant toujours de me relever de cette eau boueuse, sans faire d’éclat et de conserver mon pagne bien nouer; afin de ne point laisser voir à Hélène que je suis mal en point, je conserve le sourire. Cependant, la douleur que je ressens à la main, s’intensifie et j’ai de la difficulté à ne pas me plaindre. Voilà pourquoi je lui souris en contractant la mâchoire et en serrant les dents. Espérant fortement dans mon fort intérieur, qu’elle ne devine rien de ma situation. Quelle honte pour moi! Avoir besoin de l’aide d’une femme, moi, gisant à ses pieds, démuni et me débattant dans un sale bourbier!

Je compris clairement que je ne devais plus tenter de l’asticoter ou à lui laisser voir mes désirs et mes intentions, lorsqu’elle me dit :
- Tu me sembles bien hardi Méséon, à réclamer et lessive et baiser. C'est bien parce que tu t'es proposé comme commettant que je ne me fache pas plus, mais tache de ne pas recommencer trop souvent !

Le hasard de la vie faisant drôlement les choses, une autre tentation m’est offerte généreusement. Car en se penchant pour me tendre la main, afin de m’aider à me relever, je vois poindre un sein d’une blancheur candide et mes yeux gourmands n’en peuvent plus de s’y attarder. Je n’ai qu’un désir, attirer Hélène vers moi! Mais je dois résister à cette nouvelle pulsion.

J’accepte donc de prendre sa main, en détournant mon regard, tout en faisant une grimace malgré bien moi; car ma main gauche tenant le nœud fragile de mon pagne, me fait très mal.


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-05-17 04:40
Hélène attire Méséon à elle pour l’aider à se relever de l’eau boueuse dans laquelle il gît. Le voyant grimacer, son petit sourire fripon s’estompe bien vite pour laisser la place à une certaine inquiétude. C’est en fronçant les sourcils qu’elle lui demande :
- Ta fierté est-elle si grande Méséon que tu n’aies pas mentionné une blessure occasionnée par ta chute ? Fais moi voir cela, je ne souffrirais pas qu’un de mes hôtes reste sans soins.
Une fois que le roublard est debout devant elle, elle saisi sa main meurtrie avec à la fois autorité et douceur pour regarder l’état de la blessure. Elle passe bien vite sur l’égratignure de la paume de la main pour ausculter la fonctionnalité des articulations, à la recherche d’éventuelles fractures ou luxations.
Elle tâtonne, tortille, appuie, sur chaque des articulations, sur chacun des doigts et guette les expressions du visage du jeune homme qui se tient en face d’elle.
Après l’avoir examiné, elle lui déclare :
- Tu ne sembles rien d’avoir de cassé Méséon. Laissons tes vêtements tremper encore un peu, je reviendrais m’en occuper plus tard. Il faut soigner tes égratignures, viens suis moi.
Elle garde dans sa main, la main non meurtrie du jeune homme et l’attire hors de la crique du bain pour reprendre la direction de la masure. Pourtant, au lieu de le guider jusque là, elle bifurque sur un petit sentier qui s’enfonce dans l’obscurité de la forêt, la nuit étant tombée. C’est donc au clair de lune, qu’elle fait marcher le roublard pendant quelques minutes, sans prononcer un seul mot.
Bientôt se dessine devant eux, une ombre imposante, celle d’une masse rocheuse. Ecartant de sa main libre un rideau de lierre, Hélène guide Méséon à l’intérieur. Une fraîcheur tranchante avec la tiédeur de l’extérieur se fait ressentir et le sol sous leur pieds n’est plus que sable :
- Nous voilà arrivés au lieu, où commettant tu seras et où je vais pouvoir te nettoyer cette plaie…
Elle le fait marcher encore dans le noir jusqu’à ce qu’une forte odeur vienne chatouiller et déranger les narines du jeune homme. Une odeur de fruits macérés, pourris, presque… alcoolisés. Le bruit d’eau courant sur les parois et tombant dans un réceptacle se fait entendre également. Elle demande ensuite à Méséon de ne pas bouger, pendant qu’elle va allumer une lampe à huile.
Une lumière faible se met alors à dessiner d’étranges ombres dansantes sur les parois de la caverne. Dans un coin sont installées, de nombreuses étagères supportant une multitude de bouteilles dont le verre a été recouvert de paille tressée. A l’opposé, des tonneaux sont installés, la bonde supérieure colmatée par un mélange d’argile et de sable. Dans un autre coin, du bois est entassé, prêt à être brûlé.
Le plus impressionnant trône au centre de la grotte. Un étrange assemblage métallique est installé, comportant un dispositif pour la dérivation de l’eau qui coule le long de la paroi rocheuse, guider l’eau le long d’un serpentin sinueux et terminer dans une sorte de petite mare. Le centre de la machine est composé d’une sorte de grosse cuve fermée et de divers tuyaux et robinets. Un alambic dans toute sa splendeur.
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:50 pm

De : Méséon
Envoyé : 2004-05-19 23:45
Lorsqu’elle agrippe ma main droite, afin de m’aider à sortir de ma fâcheuse position dans l’eau boueuse, je laisse poindre sur mon visage une succession de rictus, car la douleur que je ressens à la main gauche s’accentue graduellement. En observant les traits de la figure d’Hélène, je vois se dessiner une expression tourmentée me laissant douter qu’elle ressente un malaise ou qu’un vague souci l’inquiète. Je réalise alors que mes mimiques peuvent être responsables de cet embarras, et qu’elles lui ont mis la puce à l’oreille.
Prenant la paume de ma main entre ses doigts agiles, afin d’en vérifier l’état; elle examine chacun des petits os par des mouvements qui me paraissent savamment étudiés et choisis! Puis, n’ayant rien trouver de sérieux, que quelques égratignures superficielles, elle déclare stoïque :
- Tu ne sembles rien avoir de cassé Méséon. Laissons tes vêtements tremper encore un peu, je reviendrais m’en occuper plus tard. Il faut soigner tes égratignures, viens suis-moi. Je songe alors à la façon qu’elle a de me deviner, tout en ressentant une bonne et douce chaleur envahir ma peau :
- Vraiment cette jeune femme me surprend continuellement et m’ébahit. Elle qui me donne régulièrement l’impression d’être naïve, instinctive et naturel. Cette jeune femme si simple, vivant en solitaire dans les bois, sans grande culture apparente ni éducation sophistiquée, me bouleverse de nouveau! De quelle façon si prend-t-elle pour lire en moi si clairement? Elle semble me connaître comme si elle était mon ombre? Comme si elle lisait dans un livre ouvert! Serais-je trop transparent et spontané? Suis-je, moi-même si niais, que je ne puisse me rendre compte que je suis si facile à deviner? Moi qui me croyais futé, rusé, imprévisible, fin renard, fripon, malin et roublard! Je croyais jouer mon rôle parfaitement, en jetant aisément de la poudre aux yeux de la belle! »
Conservant un mutisme total, tenant ma main dans la sienne, elle me conduit par un sentier inconnu sous le couvert des arbres, vers la forêt touffue et maintenant toute noire, où je découvre sous la clarté de la lune qui brille par un ciel sans nuage, l’entrée d’une caverne, cachée par un écran de lierres entremêlés.
Elle écarte alors les longues tiges de plantes tombantes et d’un geste précis et régulier, comme si souvent répété, en m’entraînant par la main. Elle me dit alors d’une voix que je considère froide, coupée d’émotion chaleureuse et distante, ce qui me permit de me sentir chavirer quelque peu et me donna l’occasion de vivre de nouveau la frustration du ridicule. : - Nous voilà arrivés au lieu, où commettant tu seras et où je vais pouvoir te nettoyer cette plaie…
Je la suis vers ce que je crois être le fond de l’antre, tout en ressentant le sable frais sous mes pieds; tandis qu’une forte odeur de putréfaction vient chatouiller mes narines sensibles. Au même instant, le bruit de l’eau qui coule en faisant de légers clapotis aux bruits mats et secs, me parvient. Je songe alors que je dois me trouver à l’intérieur d’une grotte et qu’une source d’eau longeant la paroi rocheuse doit se jeter quelque part.
Me laissant seul dans la pénombre complète, elle revient avec une vieille lampe à l’huile, qu’elle allume avec agilité. Vraiment cette femme est une grande débrouillardise! Et comme elle le dit si bien, un commettant lui sera certainement de grande utilité. Car mieux vaut être commettant que va-nu-pieds! Et pour ce qui est d’être son amant, je crois bien que la vie me réserve encore bien des leçons!
Puis, à la lueur vacillante que projette la lampe, je vois se dessiner des étagères, des bouteilles, des tonneaux; ainsi qu’un magnifique alambic, d’où arrivent et sortent différentes conduites d’eau en métal. Et dans un recoin plus sombre, un amoncellement de bois secs étale ces essences variées attendant d’être brûlé.
Plein des vapeurs d’alcool qui fusent dans l’air restreint de la grotte, je me surprends à me dire et à me redire :
« Quelle femme surprenante! Me démontera-t-elle toujours ainsi? La voilà maintenant contrebandière, en plus d’être lavandière! Moi qui commençais à m’ennuyer, que voilà du travail pour le roublard que je suis! Et à quel salaire! »
Les yeux ronds comme des billes, scintillants sous les feux de l’aventure qui pourrait bien commencer, Méséon se mit à sourire et ces dents éclatantes brillaient sous la timide lumière qui diminuait graduellement.
Alors jetant un regard complice à la belle Hélène encore plus désirable et sensuelle sous le voile subtil de la lampe à l’huile dont la mèche vacillait maintenant de plus en plus rapidement, je lui avouai en avançant vers elle tout doucement, un léger trémolo dans la voix :
« Je veux que tu saches Hélène, que j’apprécie tout ce que tu fais pour moi! Sois rassurée, que si ce n’eut été de la terrible douleur que je ressens encore à la main gauche, j’aurais fait moi-même le blanchissage de mes guenilles! Encore une fois merci! Et… avec une hésitation dans la gorge… je t’en prie dis-moi, de quelle manière pourrais-je te rendre service? »
Sans lui laisser le temps et l’opportunité de répondre, je poursuis en conservant ma contenance et mon sourire, en rajoutant, espérant un dénouement positif à toute cette comédie :
« Vu que je serai maintenant ton commettant attitré, dis-moi ma douce et tendre amie, où passerai-je la nuit! Car il se fait tard maintenant et toutes ces pérégrinations m’ont donné lassitude et fatigue. J’aimerais bien un quelconque plumard pour reposer mon corps meurtri et mon âme alanguie! »
( SCUSE le temps de réponse... la printemps nous rejoinds rapidement et le travail aussi. Je sais que tu peux comprendre, il en est de même pour toi!



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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-05-24 10:05
(Hors jeu : pas de soucis pour le temps de réponse, Ray, je suis moi même pas mal à la traîne ces derniers temps. Profite bien des beaux jours, c’est ça qui compte)
Le sourire qui revient sur le visage de Méséon en fait naître un sur celui d’Hélène :
- Ne t’en fais pas Méseon, je compte bien avoir un retour sur les services rendus. Nous allons distiller un peu d’eau de vie ce soir avant d’aller au lit. Tu me diras alors ce que tu en penses… Demain, c’est le ramassage des prunes qui nous attend et peut être la cueillette des poires si celles-ci sont mûres. Mais avant…
Elle se dirige vers l’une des étagères et saisi une des bouteilles fermées à la cire. Avec un petit couteau qu’elle récupère également, elle défait la cire et débouche le récipient de verre avec les dents tout en revenant vers le jeune homme :
- Donne moi ta main… et serre les dents…
Sans laisser le temps au roublard de se retirer, elle saisi sa main meurtrie et verse une bonne rasade d’alcool sur sa plaie :
- Voilà qui devrait éviter que l’infection ne se propage… tiens, prend en un coup, ça fera passer la douleur et si tu es sage et que tu travailles bien, tu auras peut être un baiser.. termine- t-elle en lui tendant la bouteille d’où s’échappe une odeur fruitée et alcoolisée tout en lui adressant un petit sourire énigmatique.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-05-25 18:58
Tout en me souriant à son tour, Hélène me suggère de distiller de l’alcool avant l’heure du coucher. Cette proposition me sourit et me plaît bien! En plus, elle me demande mon avis! Alors il semble bien que j’aille m’offrir une bonne rasade et une excellente cuite! Par contre, pour ce qui est de l’idée saugrenue de la cueillette de fruits pour la journée du lendemain; disons simplement que j’aurais pu m’en passer! J’aurais certainement préféré quelques escarmouches dans une longue randonnée en forêt, dans le but de faire la livraison d’un butin quelconque! La contrebande de l’alcool m’intéresserait bien davantage que la cueillette de fruits. Mais enfin… tout finira par s’arranger!

De toute manière, rien n’est tout à fait perdu! Je me dis que le temps de guérir les plaies à ma main, sera le temps d’une courte pause dans ma vie et celle d’Hélène. Qu’en vérité, apporter un peu d’aide à quelqu’un de plus démuni que soi, ne fait de mal à personne! Et qu’il en est de même pour ce qui me concerne! Donc, la vie ne m’apportera nullement de problèmes. Au contraire, elle pourra toujours m’offrir des cadeaux inattendus en retour de services rendus. Je crois aussi qu’il y a continuellement à apprendre des expériences nouvelles et des autres! Donc, j’accepte son offre! On verra ce que l’on verra! Qui ne risque rien n’a rien!

S’approchant de moi avec un sourire satisfait, elle me montre le contenant dans la bouteille qu’elle a prise sur une des étagères toutes proches, tout en me disant :
- donne-moi ta main… et serre les dents…

Puis, prenant ma main et la tenant fortement dans la sienne, sans me donner réellement le temps de réagir, elle verse une généreuse portion du liquide alcoolisé sur mes plaies. La force et la puissance de l’alcool pure, brûle et chauffe ma peau. Je serre donc les dents comme elle me le suggère, sans pour autant me plaindre de son traitement choc!

Et quelques secondes plus tard, lorsque je l’entends dire que si je suis bien sage et prompt à l’ouvrage, j’aurai peut-être droit à un baiser, je sens mon cœur battre plus fort! Enfin, elle se décide à entrevoir la possibilité d’un baiser! Ou est-ce une autre tentative de sa part de vouloir me manipuler et d’obtenir de moi ce qu’elle désire véritablement? Un homme à tout faire, un homme à gage, un vulgaire commettant!

Finalement elle me tend la bouteille que je prends avec un savant mélange de force et de délicatesse, afin de ne pas faire une nouvelle bévue! La vue du beau flacon aux courbes arrondies, dont le verre d’un vert jade foncé recouvert par endroit de poussière, me donne un goût fou d’ivresse! Mes yeux pétillent et rutilent certainement sous la douce lumière de la lampe qui vacille gracieusement, tandis que le visage angélique d’Hélène est serti d’ombre et de lumière, permettant à certains de ses traits opalins de devenir légèrement carmins. Un sourire étrange, presque béat se dessine sur ses lèvres gourmandes. Son visage me donne alors l’impression d’une peinture de Rubens, dont la patine ancienne par endroit brille de mille feux.

Caressant timidement les formes de la fiole, je porte langoureusement à mes lèvres le rude goulot, en tremblant de plaisir et de satisfaction. L’odeur enivrante de l’alcool, le parfum exotique d’un parfait dosage de fruits macérant dans les tonneaux de chênes montent à mes narines et me font tourner la tête de délices. De joyeux souvenirs refont alors surface et je songe à ces longues soirées et nuitées passées au près du feu à déguster de bonnes bouteilles, à rire, à chanter et à s’amuser de tout et de rien!

Regardant candidement Hélène, je lui avoue me léchant les lèvres afin de ne rien perdre de ce nectar divin:
« Délicieux cet élixir! Tout simplement merveilleux, vraiment savoureux! Juste ce qu’il faut de langueur et de rondeur en bouche. Et la robe… que dire… d’une limpidité impeccable. Mais dis-moi donc chère amie, de qui tiens-tu cette recette extraordinaire? Pourrais-tu-me faire-part des techniques de la fabrication d’un si bienfaisant alcool? »

Plongeant mon regard embué par les effets et les vapeurs de l’alcool dans celui d’Hélène qui attend patiemment à mes côtés, je continu de savourer chacune de gorgés que je laisse descendre doucement, comme par parcimonie. Elles viennent amoureusement taquiner les muqueuses de ma bouche avide. Ce fantastique mélange fruité, enrobe d’une mince pellicule sucrée chacune de mes papilles gustatives; me procurant ainsi un plaisir immense, une formidable sensation et finalement une bienfaisante satisfaction!

Puis, me retournant vers l’alambic, je demande à Hélène presque en pamoison devant tant d’éloges de ma part :
« Puis-je t’aider dans la fabrication de ton liquide alcoolisé? »


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-05-27 11:27
Un étrange sourire se dessine sur les lèvres d’Hélène lorsque Méséon lui fait un compliment sur la qualité de son eau de vie. Elle tend la main pour récupérer la bouteille un instant, le temps d’en prendre une petite lampée et redonne la bouteille au roublard. Faisant claquer sa langue contre son palais, elle aspire un peu d’air pour apprécier un peu plus la saveur et la force du breuvage. Son sourire s’élargit alors qu’elle lui déclare :
- Oui, tu as raison Méseon, cette année là a été bonne et les fruits avaient tout ce qu’il fallait comme sucre !
Elle se dirige vers le tas de bois sec pour commencer à préparer de quoi allumer un feu sous l’alambic tout en lui expliquant :
- C’est mon grand père qui m’a apprit à tirer des fruits cette eau de vie. Il était bouilleur de cru ambulant et passait de ferme en ferme durant l’hiver pour distiller ce que les paysans avaient à lui proposer. Tu vas voir ce n’est pas très compliqué, il suffit juste d’avoir le bon dosage et… le bon outil ! termine t-elle avec un léger clin d’œil en brandissant triomphante un étrange objet métallique dans sa main.
L’objet en question ressemble un peu à une pige métallique à laquelle un petit poids de plomb est suspendu. Sur la réglette métallique plusieurs niveaux sont indiqués tracés dans le métal :
- Cela sert à « mesurer » la lourdeur de l’alcool et indique s’il y en a trop ou pas assez. Tiens regarde en fait le principe est simple. Il faut placer les fruits macérés dans le corps de l’alambic. Le tout va être chauffé par la chaleur du feu que nous allons allumer juste en dessous. Le mélange va bouillir et laisser partir des vapeurs qui vont être récupérées par le serpentin que tu vois là… Le tour est presque joué ! Il n’y a plus qu’à dévier l’eau de la source pour la faire couler le long du serpentin et le refroidir, pour récupérer les vapeurs condensées… et l’eau de vie sera obtenue !
Tout en parlant, Hélène semble être totalement émerveillée par la technique et par son outil de production. Elle brandit son outil en prenant un air faussement sévère :
- Bien sur que tu vas m’aider Méseon ! Je ne t’ai pas nourris pour rien ! Allez, viens, tu vas m’aider dans un premier temps à allumer le feu, pendant que je prépare les mélanges… et ensuite… tu m’aideras à goûter le résultat, termine t-elle avec un clin d’œil plutôt complice et coquin, voir même gourmand.
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:51 pm

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De : Méséon
Envoyé : 2004-05-27 16:24
Je vois bien dans le sourire et le clin d’oeil complice d’Hélène qu’aucune malice ne l’habite. Par contre, je réalise qu’elle n’est point dupe de mes efforts soutenus afin de ne pas m’acharner à l’ouvrage. Elle doit me trouver bien fourbe et nonchalant, voir même paresseux de tout faire pour ne pas travailler. D’abord mes hardes et finalement la cueillette des fruits. Pour ce qui est de l’alambic, du feu et de l’alcool, je m’y connais un peu! Elle n’a qu’à attendre! Elle verra bien la douce, déguisée parfois de ces airs froids, distants et autoritaires, qui est le maître à bord! Dans le fond, tout cela n’est qu’un masque porté afin de se protéger!
Je demeure toute ouie et toutes oreilles ouvertes à son explication que je trouve vraiment intéressante! J’observe ces moindres gestes et vois dans ses yeux pétillants, énormément de passion et de satisfaction dans son travail. Alors j’ose lui dire :
« Tu me sembles vraiment emballée par tout ce qui concerne l’alambic et la création de l’eau de vie. Dis-moi si je me trompe, mais je crois que tu devrais recevoir l’ordre du haut mérite, décerné à l’artisan qui réussi à créer le meilleur alcool de l’année? »
Puis m’approchant davantage du tas de bois, je me baisse légèrement pour ramasser quelques morceaux, afin de les déposer à l’endroit prévu à cette fin, sous l’alambic. J’entasse ainsi plusieurs quartiers d’un bois à l’essence qui me semble rare et dont le parfum vient caresser mes narines. En me retournant vers elle, je poursuis la conversation :
« Est-ce ton grand-père qui a construit cet alambic? Dans ce cas, je puis t’affirmer qu’il était fin connaisseur et habile ingénieur. Car il faut plus d’un talent et d’un métier pour assembler et monter une telle installation. En plus, c’est qu’elle semble fonctionner à merveille! »
Sans attendre de réponse, je me lève et marche en direction de l’alambic afin d’y déposer les pièces de bois et de préparer le feu. Tout près de l’engin magique, je laisse tomber par terre mon petit tas de bois et cherche du regard de quoi allumer le feu. C’est alors qu’Hélène me dit d’une voix qui pourrait passer pour austère, mais qui en réalité se veut charmante et quelque peu câline, du moins le souhaiterais-je? :
- Bien sur que tu vas m’aider Méséon ! Je ne t’ai pas nourris pour rien ! Allez, viens, tu vas m’aider dans un premier temps à allumer le feu, pendant que je prépare les mélanges… et ensuite… tu m’aideras à goûter le résultat, termine t-elle avec un clin d’œil plutôt complice et coquin, voir même gourmand.
Et moi de lui répondre avec tout mon cœur et un désir sincère de l’aider :
« Ouais maétress, et pour sûr que le ragoût fut délicieux! Surtout qu’il fut certainement préparé avec amour par des mains agiles! Hum… et quand j’y pense, j’en reprendrais bien encore une écuelle! Mais enfin… il faut aller au plus pressant… le feu! Dis-moi, dans cet endroit rempli de vapeur d’alcool, est-il dangereux de faire un feu? Et si non, où se trouve le nécessaire afin d’enflammer le bois? »
Puis ayant repris une autre gorgée du délicieux alcool, que je laisse longuement macérer dans ma bouche afin d’imprégner chacune de mes cellules gustatives des magnifiques arômes et parfums suavement sucrés qu’il dégage, je lui dis pour la taquiner :
« … et si chère amie je te laissais tout le travail sur les bras et que je me contente de prendre une bonne cuite… tu apprécierais certainement? Tu es tellement généreuse! »

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-06-01 09:16
Hélène ne semble pas flattée outre mesure par l’étonnement que lui témoigne le roublard quant à son amour pour son métier. Elle éclate de rire lorsque Méséon lui annonce qu’elle devrait recevoir une distinction pour son travail :
- Tu sais Méséon, je ne fais que de l’eau de vie et de la liqueur comme mon grand père m’a appris, rien de plus. Il y a d’autres occupations qui sont bien plus à gratifier que les miennes ! Par exemple, lorsque je regarde ton bâton, je me dis que l’artisan qui en est l’auteur a une main douée d’une grande précision et pour cela je l’admire car je ne suis pas capable d’en faire autant. Chacun d’entre nous avons une chose pour laquelle nous sommes doués. Je fais de l’alcool et toi Méséon quelle est ta passion ?
Les préparatifs pour le feu vont bon train et bientôt la cuve principale de l’alambic chauffe léchée par les flammes. Hélène rassure Méséon sur le fait qu’elle n’a jamais connu d’accident causé par le contact des flammes et des vapeurs de son breuvage.
Elle emplit la dite cuve des fruits macérés avant de la refermer. Elle se retourne alors vers le gaillard qui la taquine encore une fois avec un grand sourire :
- La cuite sera quand le travail sera terminé, mon cher ami ! Et je la prendrais avec toi, si tu es d’accord… Mais en ce qui concerne ma générosité… elle n’est pas si grande que cela, donne moi donc la bouteille que j’y boive un peu moi aussi !
Elle porte le récipient de verre à ses lèvres et en boit une bonne rasade, laissant couler une goutte le long de la commissure de ses lèvres, qui suit la ligne de sa joue pour longer son cou. C’est avec un grand sourire que tenant toujours la bouteille en main, elle va s’asseoir dans un coin non loin d’une tenture baissée cachant une paillasse. A présent confortablement installée, elle étend ses jambes et invite Méséon à la rejoindre :
- Viens me tenir compagnie Méséon. Nous avons du temps à tuer tous les deux. Il n’y a plus rien à faire tant que le doux sifflement ne se fera pas entendre. Viens, partageons cette bouteille et parle moi de toi.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-06-02 17:05
J’écoute avec éblouissement, Hélène parler de la passion et de l’admiration! Je crois comprendre que mes compliments sur son art de la fabrication d’un alcool d’une si grande qualité, ne la touchent que superficiellement! Si j’ai bien saisi, elle ne semble point porter et mettre d’emphase sur ce qu’elle connaît bien et réussi à merveille! Comme si cela allait de soi! Elle paraît admirer davantage ce qui vient des autres, que ce qui résulte de sa propre création! Elle devient véritablement à mes yeux une jeune femme d’une grande humilité et d’une belle simplicité! Elle me semble tout, sauf narcissique!
À moins qu’elle cache des côtés d’elle que je ne perçois pas encore!
Je continue mon dialogue intérieur tout en l’écoutant plus ou moins attentivement, en me disant qu’en réalité, cette femme possédait des valeurs et des principes de vie tellement éloignés des miens! Elle me paraissait trop bonne, trop pure et naïve!Tandis que moi, je suis imbu de ma personne et de mes réalisations! Je suis fourbe, ingrat, filou et voleur de grands chemins.
Puis lorsqu’elle me demande de lui passer la bouteille d’alcool, je m’exécute à contrecœur, en espérant que rien ne parait de mes sentiments, car je me sens légèrement frustré! Un si merveilleux alcool perdu en vain! Moi qui voulais profiter au maximum de chacune des gorgées que contenait la fiole! Et zut de zut, quel gaspillage! Une rasade de moins pour Méséon et une de plus pour la belle Hélène! Que la vie est injuste! Moi qui commençais à avoir soif comme une cruche sans fond! Quelle perte pour mes papilles gourmandes et avides de tant de délice! Quel supplice de partager ce que j’aime et surtout ce qui ne m’appartient pas!
Au bruit du ronronnement de la machine, je la regarde candidement s’installer à son aise, les jambes allongées tout près d’une tenture devant certainement cacher un réduit quelconque. Tenant toujours l’encolure de la bouteille d’alcool dans ma main, que j’aimerais bien serrer à sa place, elle me dit de sa voix amusée et légèrement taquine:

- Viens me tenir compagnie Méséon. Nous avons du temps à tuer tous les deux. Il n’y a plus rien à faire tant que le doux sifflement ne se fera pas entendre. Viens, partageons cette bouteille et parle-moi de toi.

Je m’approche alors doucement du coin où se relaxe Hélène, les yeux étincelant sous la douce lumière produite par la flamme de la lampe qui vacille, dessinant des ombres parfois surprenantes et intrigantes dans toutes les directions. Le feu de bois crépite sous la chaudière de l’alambic et la chaleur qu’il dégage me réconforte et me rassure. Tandis que l’odeur des vapeurs alcoolisées, la sensation du liquide pénétrant mon corps dans un plaisir sans commun, me procure une émotion des plus agréable, je sens monter de nul part, ne sachant réellement d’où, une étrange ivresse, comme une angoisse sournoise, subtile et presque intangible! La jouissance du doux nectar édulcoré s’estompe peu à peu, me laissant un arrière goût d’amertume, tel un désespoir brumeux entaché de curieuses impressions de solitude et d’abandon! A bien y penser, à chaque fois que je bois une grande quantité d’alcool, je ressens cette détresse, sans pour autant en connaître les causes réelles! Malgré le temps qui passent, les années et mes différentes expériences de vie, ne m’ont pas encore permises de trouver les origines et les raisons de tant de douleurs et de malaises!
Prenant mon courage à deux mains, j’ose m’asseoir au près d’Hélène, avec un léger sourire aux commissures des lèvres. J’avance en tremblant une main fébrile vers la bouteille qu’elle vient à l’instant de poser sur sa cuisse, en lui disant :

« Une larme, seulement une petite larme Hélène! Je t’en prie, passe-moi la bouteille que je rince ma gorge asséchée. »

Posant avidement le goulot brut de la bouteille sur mes lèvres entrouvertes et charnues, je laisse la boisson pénétrer longuement dans ma bouche, tandis qu’une grande quantité de liquide coule le long de mon menton relevé. Je ressens alors davantage cette tristesse des profondeurs m’envahir! Puis j’essuie du revers de ma main droite l’alcool qui s’écoule en petites gouttes, afin de ne rein perdre de la délicieuse boisson sucrée. Puis curieusement, en léchant la surface de ma peau cuivrée, je découvre une saveur particulière. Un mélange de doux et d’amer, fait de ma salive imbibée de sucre et de la transpiration acidifiée de ma peau. Finalement, avant de poursuivre, je regarde Hélène dans les yeux, espérant y trouver réconfort et compréhension!

« Ce qui me passionne? Je ne saurais le dire! Car tout dans la vie me passionne ou presque. Du moins est-ce ce que je croyais avant de te rencontrer! »
Reprenant une profonde et longue inspiration je poursuis, mais cette fois mon regard quitte la jeune femme et se porte sur le sol sablonneux. N’en pouvant plus de me contenir, je laisse échapper la vérité :

« Il faut que tu saches Hélène. Tu feras ce que tu désires, mais je considère qu’il est maintenant temps que tu apprennes toute la vérité. »

Reprenant une autre longue gorgée pour me donner courage, car un nouveau sentiment fait maintenant sa place. Je ressens en effet comme un remord de faire de la peine ou de décevoir mon hôte si généreuse. Je lui dis alors;

« Tu sais chère amie, je suis tout ce que tu peux imaginer de pire et de dégradant sur cette terre. Je suis bandit, un renégat, un voleur de grands chemins. Je pille, vole et assassine pour l’appât du gain ou même parfois pour le seul et unique plaisir du défi et de la renommée ou de la réussite. Au hasard des chemins, sur les routes où me portent mes pas, je recherche l’intrigue ou le risque sans raison aucune que le cœur ne peut comprendre et surtout sans peur ni remord.
Puis, sans que je le désire ou que je fasse quoique ce soit, une chose étrange, inusité et surtout quasiment incroyable pour moi arriva. En effet, depuis que j’ai fait halte chez toi, dans ta clairière et près de ta merveilleuse mansarde, en ta chaleureuse et charmante compagnie, j’ai entendu une petite voix à l’intérieur de mon cœur. Celle je croyais complètement disparue, est tout simplement revenue. Elle a refait surface et je l’ai entendu de nouveau me parler, me chuchoter en me soufflant délicatement à l’oreille, conseils et suggestions! Dire que je l’ai continuellement étouffé et écrasé durant toute mon existence. Et la voilà de nouveau en moi! Cela peut-il vouloir dire que je dois changer mon style de vie? Qu’en penses-tu Hélène, aide-moi! Je suis certain que ce que tu penses en secret peut véritablement m’aider! »
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:51 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-06-03 09:58
(Hors jeu : Tu m’as soufflée avec ces aveux ! Il va falloir que je change les plans prévus (et les réactions de la belle)… ça peut être intéressant pour la suite… )
Un peu de plus et Méséon aurait pu croire distinguer un léger rosissement des joues d’Hélène lorsqu’il lui fait un compliment détourné tout en parlant de ses passion. Le regard fuyant du jeune homme ne passe pas inaperçu pour la belle qui fronce légèrement ses sourcils inquiète des aveux qu’il va lui faire.
Au fur et à mesure qu’il parle, le visage d’Hélène se décompose, se déride. Il n’y a plus aucun sourire qui viennent l’illuminer, mais plutôt une gravité sans précédent. Elle garde un long moment de silence après que Méséon ait fini de parler. Le trouble peut se lire aisément dans son regard qui ne fixe plus rien de précis. Instinctivement, elle tend la main pour récupérer la bouteille et s’enfiler une rasade avant de la redonner au jeune homme. Elle se prend ensuite la tête, passant ses doigts dans ses cheveux roux et soupire.
Lorsqu’enfin, elle redresse le regard et cherche à croiser celui du roublard, c’est une autre Hélène qui se trouve devant lui. Une Hélène à la fois faible et forte, mais surtout perdue, une Hélène qui tente de se faire réconfortante en balbutiant :
- Je… je ne sais quoi te dire…hormis que… je suis flattée que tu m’aies ouvert ton coeur et que… je ne peux pas t’en vouloir parce que … parce que … je n’ai pas plus de valeur humaine que toi…
Elle déglutit et poursuit joignant ses deux mains pour en arrêter un soudain tremblement. Sa voix secouée de trémolos :
- J’ai honte… honte de ce que je voulais te faire….pardonne moi.
Hélène s’interrompt. Ses yeux s’emplissent de larmes chaudes et amères, des larmes de honte et de mal être. Elle détourne la tête et la cache sur ses genoux qu’elle ramène devant sa poitrine se recroquevillant sur elle même.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-06-05 01:03
( Hors -Jeu : Il faut toujours s'attendre à tout dans la vie! )
Presque satisfait, je vois Hélène s’effondrer. Elle devient vulnérable et pour la première fois, je ressens que je peux l’atteindre! Je réalise qu’elle a un véritable cœur et qu’elle peut devenir vulnérable et se laisser toucher!

Par contre, pour tout réconfort, je reçois de la belle ces quelques mots entrecoupés :
- Je… je ne sais quoi te dire…hormis que… je suis flattée que tu m’aies ouvert ton coeur et que… je ne peux pas t’en vouloir parce que … parce que … je n’ai pas plus de valeur humaine que toi…

Tout se déroule si rapidement! La suite inattendue des réactions en chaîne d’Hélène, l’aveu, le trémolo dans la voix, les larmes et le repli sur soi, me surprend au plus haut point!
L’entendre ainsi me dire avec tant de fébrilité et de tristesse dans la voix, - J’ai honte… honte de ce que je voulais te faire…. pardonne-moi, me chavire et me bouleverse amèrement! Je n’en demandais pas tant!

Me voilà encore bien malgré moi dans de beaux draps! Une femme qui me pleur sur les bras! Est-elle véritablement une simple fermière ou une vile contrebandière? Une pauvre lavandière en quête de l’impossible ou je ne sais trop quoi? Ou encore une malheureuse femme abandonnée au fond des bois, réduite à survivre par ses propres et pauvres moyens? Ou simplement une sotte aventurière qui fond en larme à la première occasion? Est-elle comme ces grandes dames de la haute; que j’ai vu si souvent jouer du violon devant leurs prétendants, afin d’obtenir sournoisement et malicieusement ce qu’elles désirent véritablement?

Vraiment, j’aurais tout imaginé comme comportements possibles de la part de cette femme!

Voilà pourquoi j’ose lui rétorquer, avec un peu de froideur et d’arrogance dans la voix :
« Toi qui paraissais si franche, honnête, prude et sincère, tu dévoiles bien tard ton vrai jeu! Toi qui me semblais démunie, dépourvue de tout superflu dans la vie et dépendante par surcroît, tu me donnes un tout autre visage! Avoir ainsi une mauvaise intention à mon égard! Moi qui venais tout juste de t’ouvrir mon cœur et qui plus est, je m’apprêtais à l’instant à t’offrir ma générosité et le fier travail de mes bras! Vraiment, je ne peux te comprendre! Est-ce un cœur de pierre que tu as dans la poitrine? Et que caches-tu derrière ce masque ingénu et pur ? »

En la regardant ainsi chialée et braillée, je sens ma gorge qui se serre et se noue de plus en plus. Une boulle d’émotions longe mes boyaux qui s’assèchent graduellement. Je ne sais que dire et que faire! Suis-je bouleversé, ému, triste, touché ou choqué par tant de débordement de celle que je croyais forte, franche et si candide! Je ne sais que dire et que penser! Le temps s’écoule d’une telle lenteur que j’aimerais être ailleurs.

Ne sachant que faire et comment me comporter en une telle situation, je fais silence. Puis un grand désir d’étancher ma soif m’oblige à prendre une autre longue gorgée d’alcool, qui commence à se faire rare dans la bouteille!

Je laisse ainsi le temps à Hélène, toujours recroquevillée sur elle-même, d’épancher ses pleurs et me lève dans le but de sortir au dehors prendre l’air. Au passage, je prends mon bâton et me dirige vers les tablettes afin d’y prendre une bouteille pleine et de me diriger vers la sortie.


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Message 44 sur 105 dans la discussion


De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-06-08 08:36
(Hors jeu : Hooooo, tu es un vilain Méséon… enfoncer le clou alors que ça fait mal…pauvre Hélène… victime du tact des hommes une fois de plus…
Ah oui, aussi, je tiens à te rappeler qu'après s'être enfilé plus de la moitié d'une bouteille de goutte, ton pauvre roublard ne doit plus trop avoir les idées claires et ordonnées... de même que l'équilibre se faire particulièrement précaire )
Lorsque la voix sèche et dure de Méséon sonne pleine de reproches à son attention, Hélène relève la tête, plus surprise et saisie par le revirement soudain du jeune homme. Lui qui tantôt se montrait presque sensible en lui faisant un aveu, le voilà qui se planque derrière une dureté qui est plus que choquante pour la demoiselle.
Presque immédiatement, le visage d’Hélène délaisse son expression chagrinée et ses yeux cessent de charrier cette eau salée qui témoignait de sa faiblesse. Il ne faut pas être particulièrement devin pour voir que la belle est piquée dans sa fierté. Elle serre les poings et redresse la tête alors que le roublard se lève et s’apprête à fuir les lieux, comme un lâche fuirait la vérité qu’il faut regarder bien en face.
Les yeux clairs d’Hélène, sont à présent chargés de reproches, et sa voix sonne comme une sentence :
- Tu parles de coeur de pierre Méséon, mais ne t’ai-je pas offert couvert et logis de bon gré ? Ne t’ai-je pas soigné alors que tu t’étais blessé en me reluquant dans ma nudité ? Ne t’ai-je pas offert de partager le fruit de MON travail que tu te hâtes d’engloutir sans plus de cérémonie ? t’ai-je reproché d’avoir arraché la porte de ma demeure que tu portes actuellement sur ton séant ? De coeur de pierre, je n’ai point et de coeur je n’ai plus, puisque… puisqu’un brigand de ton espèce me l’a volé !
Hélène se lève pour aller rapidement se camper devant Méséon et lui barrer la route. Elle a le rouge aux joues et ses yeux pétillent de colère. Elle ne peut pas le laisser filer comme ça, et ce pour deux choses, d’une, il l’a piquée dans sa fierté et de deux, elle n’en a pas envie. Elle aurait souhaité rester totalement indifférente à ce jeune homme si… surprenant, mais pourquoi ne peut-elle pas se contrôler ?
Plaçant ses deux mains devant elle, paume vers Méséon, elle lui déclare :
- Tu ne quitteras point cet endroit de la sorte, Méséon ! Je ne te laisserais point partir comme cela ! Je ne suis pas de ces filles qu’on laisse livrées à elles même sans regarder en arrière !
Elle fait un pas en avant pour se rapprocher de Méséon et son visage s’adoucit quelque peu :
- Je te fais peur, c’est ça ? Tu as peur de quoi, dis moi ? Tu n’as rien qui puisse m’intéresser, des fringues sont toujours à tremper et je ne vois rien sur toi de matériel que je puisse convoiter… reviens t’asseoir et discutons… je t’en prie…
La belle fait encore un pas en avant et vient poser sa main sur celle du roublard qui tient son baton. De son autre main, elle l’invite à retourner sur la paillasse avant d’essuyer l’humidité qui sied encore sur son visage.


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Message 45 sur 105 dans la discussion


De : Méséon
Envoyé : 2004-06-13 08:55
( H/J Pas si vilain que cela le monsieur... la soif aidant et le pied pesant! )

Hélène réagit subitement et surtout très vivement à mes dernières paroles teintées de reproches à son égard! Elle cesse donc de pleurnicher, sort de son mutisme tout en se montrant véritablement touchée! La belle serait-elle davantage vulnérable, dépendante et fière que je ne le soupçonnais? Toujours assise, elle laisse s’échapper un flot ininterrompu de paroles amères. En effet, de sa voix cassante, forte, claironnante et pleine d’émotion de colère et de reproches, elle me vomit au visage mes méfaits et mes bévues passés, comme une imprévisible et mystérieuse vipère crache son trop plein de venin dans la morsure de sa pauvre victime!

À la voir se démener tel un chat dans l’eau chaude, si vive dans ses réactions, je me dis alors que je ne lui suis pas tout à fait indifférent… ! Aurait-elle au moins un petit quelque chose pour moi? Eprouve- t-elle un semblant de béguin, quelques atomes crochus à mon égard ou simplement démontre-t-elle les vulgaires symptômes dus au travail hormonal de ces viles et basses pulsions sexuelles, comme en ont tous les animaux? Je ne saurais le dire avec exactitude! Par contre ce que j’ai compris, c’est qu’elle m’a parlé de son cœur, de son cœur qui n’est point de pierre et qu’un vil brigand de mon genre lui a volé! Elle m’a ouvert son cœur, son cœur sensible, son cœur blessé et souffrant! Elle doit probablement souffrir encore en silence! Et moi dans mon ignorance et ma fierté blessée, je lui en fais reproche. Je tourne et retourne le fer dans la plaie encore vive afin qu’elle en souffre davantage. Quel idiot et quel homme mesquin suis-je donc? Pourquoi ne suis-je point capable d’accueil et d’altruisme envers les plus démunis ou les plus souffrant? Ma souffrance est-elle si grande, que je ne puisse m’ouvrir à ceux qui ont réellement souffert et qui malgré tout, ont véritablement du cœur et de la compassion?

Quelle audace, quel courage déploie la belle, pour ainsi se lever prestement et venir se tenir bien droite devant moi, afin de tenter de m’empêcher de passer! Me donnant l’apparence d’être très forte par son attitude physique, je crois cependant percevoir malgré tout, un amalgame étrange fait de la douce candeur de la pudeur et du ressentiment. Le rouge de ses joues et la brillance de ses yeux ternie par le reflet colérique qui semble l’habiter encore, me confirme que je l’ai peut-être véritablement touché.

Je la regarde s’adoucir et se calmer légèrement en s’avançant vers moi. Quelle transformation en si peu de temps! Malgré son air réprobateur, son ton sarcastique et ses reproches, elle veut tout de même que nous discutions. Elle veut faire la paix et parler. Mais parler de quoi?

Je pose alors sur Hélène des yeux hagards et décontenancés! Tant de revirements et de changements rapides me surprennent et me bouleversent. Je n’ai pas le temps de mettre mes idées en place, car elles explosent en petits soleils de bulles d’alcool dans ma tête.

Presque chancelant, me soutenant de mon bâton, je fais un pas à peine vers la belle à la chevelure fauve. Un autre encore et difficilement je lève l’autre pied… Puis en une vaine et futile tentative de le poser sur le sol afin d’assurer mon équilibre devenu très instable, je sens une grande lassitude me gagner et mes jambes ploient sous mon poids. J’ai l’impression très désagréable de perdre mes forces et le contrôle de la situation.
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:52 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-06-14 11:34
Hélène tendant la main à Méséon, lui proposant d’enterrer la hache de guerre adresse au jeune homme qui avance timidement vers elle un petit sourire. L’espace d’un instant, elle est contente que son hôte ne l’ait pas écartée du chemin pour poursuivre sa route vers le dehors, vers la forêt. Une chose la laisse pourtant perplexe, c’est ce regard qu’il vient de poser sur elle. Un regard à la fois brillant et dénué d’expression de ce qu’il pense. Hélène sent même son coeur qui bat lorsqu’elle le voit faire un pas pour se rapprocher d’elle.
Les yeux de la jeune femme s’agrandissent lorsqu’elle réalise que le jeune homme est pris d’une défaillance. Elle fait le chemin inverse pour venir l’empêcher de se vautrer sur le sol, gardant sa main gauche toujours posée sur la main du vaurien et sur le bâton pendant que sa main droite se glisse sous l’aisselle de Méséon pour aller se poser sur son omoplate.
– Méséon, s’écrie t-elle, que t’arrive t-il ?
Hélène se sent soudain un peu gênée par la promiscuité du jeune homme. Elle sent la chaleur de son torse nu au travers de sa tunique de lin légère et sent soudain son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine. L’afflux de sang ainsi propulsé vient empourprer de façon nettement visible ses pommettes et la belle détourne les yeux mal à l’aise dans la situation.

( Hors-Jeu: pas si chaud que cela le roublard! Y a l'air saoul, mais peut-être pas la chanson! Que veux-tu de mieux pour la belle saison... )
Hélène s’approche encore plus près du roublard afin de l’aider à ne pas tomber par terre. Portant la main sous son aisselle et venant l’appuyer tout contre son omoplate, elle le soutient du mieux qu’elle peut. Malheureusement pour lui, malgré l’aide précieuse et rapide de la jeune femme, il sent tout de même ses jambes perdrent de leur force et s’affaisser de plus en plus. Il a ainsi de plus en plus peur de tomber par terre, tel un sac de pommes de terre vide.

Le regard hagard et vitreux du jeune homme en dit long sur son état. Il est complètement gaga par l’alcool. Son visage porte malgré tout, un sourire béat. Il marmonne alors péniblement d’une voix à peine audible, à la belle qui l’enlace maintenant comme malgré elle et qui semble le regarder hébété, complètement démunie et surprise : « Je… je… l’alcool m’a joué un sale tour! Je vais… je sens que je vais… je sens que je vais m’évanouir… vomir, mourir! Aide-moi Hélène, … aide-moi s’il te plaît! »

Puis ses yeux se ferment en une série de clignotements rapides et incontrôlables; et c’est le noir total.

Comme dans un rêve, il voit la belle couchée à ses côtés, la tête appuyée sur sa forte épaule. De sa magnifique et flamboyante chevelure aux allures de fauve, dessinant en une multitude de cascades de boucles et de vagues allongées, l’onde vive d’une rivière tumultueuse s’écoulant de la source à son delta, aux reflets mordorés d’un coucher de soleil, elle vient ainsi lui recouvrir la poitrine qui se soulève maintenant en un rythme saccadé! Que se passe-t-il? Rêve-t-il ou bien est-ce que tous ses phantasmes se réalisent comme par magie?

C’est alors qu’il sent un puissant afflux sanguin se rapprocher soudainement de ses tempes, provocant de forts bourdonnements dans ses oreilles; tandis qu’un frisson merveilleux et intense quitte le milieu de sa colonne vertébrale, juste entre ses deux omoplates et vient se prolonger langoureusement sur toute la surface de son corps, en un flot ininterrompu de secousses électrisantes. Il n’a vraiment jamais rien ressenti et vécu d’aussi merveilleux, de grandiose, d’aussi puissant et de stimulant! A un tel point, qu’il ne voudrait surtout pas que cela ne cesse ou se tarisse. Ce qu’il désire le plus à l’instant, est de conserver cette sensation extraordinaire, presque divine, parfaitement cachée tel un trésor précieux! Il souhaiterait la prolonger, la garder bien ancrée dans chacune de ses cellules, dans sa mémoire physique, comme une expérience exceptionnelle et unique! Il se dit alors que si c’est ce que l’on ressent dans un moment d’extase, que si le Nirvana et le Paradis existent véritablement, ce doit être délicieux d’y être dans cet état de béatitude!

Puis, la belle Hélène de ces rêves, la douce Hélène de ces pensées intimes et secrètes, de ces tourments et de ces obsessions, pose enfin ces lèvres pulpeuses et désirables sur celles avides et gonflées du sang du désir encore inassouvi du roublard, en un baiser sensuel et gourmant, tellement profond et enivrant, qu’il n’en finit plus de durer! Un plaisir sans nom, une excitation sans pareille, une magnifique sensation d’intense bonheur et de grande joie envahissent alors le cœur et l’esprit du voleur!

Il se dit subitement qu’enfin la belle se décide à accepter ses avances et que la nuit qui s’étire, s’annonce des plus agréables et des plus doucereuses. Pour Méséon, sentir ainsi la peau satinée d’Hélène, si chaude, moite, sensuelle et sentant bon le bouquet garni de la rose sauvage, de la lavande et du thé des bois, tient de l’irréel, d’un imaginaire fécond en quête de la quintessence amoureuse, voir même de l’impossible à atteindre, d’un rêve chimérique et idyllique; car l’objet de ses désirs et de son amour secret, se montre si souvent froid et distant!

Pourtant, il en était certain, il l’avait senti vibrer à son contact et rougir si près de lui! Maintenant le doute puéril et vil, s’installait en demeure, comme s’il ne fallait pas qu’il goûte au plaisir de la chair! Comme s’il fallait que la vie ne soit pas seulement belle, bonne et agréable pour lui! Avait-il rêvé ou l’avait-il réellement vu roussir puis détourner son regard lorsqu’elle avait senti la chaleur de son torse nu, chaud et musclé, où une légère toison de poils reluisants de sueur tapissait le creux formé par ces pectoraux gonflés de plaisir? Il ne pouvait le dire avec exactitude, et cela ne lui semblait plus aussi important pour l’instant! Tout ce qui lui importait maintenant, était son plaisir et l’assouvissement de ces pulsions amoureuses!


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-06-18 09:22
(Hors jeu : Waou, joli fantasme Méséon… Crois tu que la suite sera à la hauteur de celui-ci ?
A oui… et puis, il ne faut plus dire Méséon le roublard, mais Méséon le soiffard, ou encore Méséon le soûlard… )
Hélène panique un moment lorsque Méséon lui tombe littéralement dans les bras et le voit perdre connaissance. Elle s’écarte et le laisse couler sur le sol prenant bien soin de s’éloigner. Elle a bien entendu le roublard prononcer le mot « vomir » et ne tient pas à être arrosée en cas de rejet de bile.
Le jeune homme est étendu sur le sable à ses pieds et la belle se fait hésitante en proie à un déchirement intérieur. Ses deux consciences, ses deux voix se livrent à une guerre, à une bataille sans limite, argumentant chacune de leur coté, cherchant à faire pencher sa décision en sa faveur. L’un lui crie de réaliser son plan, celui là même qu’elle avait échafaudé dès l’entrée du roublard dans sa cabane, celui là même qui allait lui permettre de récupérer ce bâton magnifiquement sculpté et gravés, travaillé par le temps et l’amour d’un artisan. L’autre voix, lui crie de laisser parler son coeur. Son coeur de femme solitaire qui a vu chez ce jeune homme un autre coeur solitaire qui ne demandait que réconfort, son coeur de femme touché par la malice et l’humour du jeune homme. La première voix lui rappelle alors amèrement qu’il l’a repoussée alors qu’elle tentait de lui ouvrir son coeur, et qu’il ne s’agit que d’un gredin, un fripon qui aura probablement détroussé quelconque vieillard pour obtenir ce bâton. Son coeur la supplie de regarder ce jeune homme à l’allure plutôt avenante, son visage sculpté par le vent, ce charisme qui s’en dégage. Sa raison lui hurle de ne pas lui faire confiance. Confiance ? Il ne t’a pas violée que je sache, alors qu’il aurait pu se montrer grossier et profiter de tes charmes sans ton assentiment !
S’en est presque trop pour Hélène qui se prend la tête entre les mains, tirant sur sa longue crinière rousse et secouant la tête de droite à gauche en se parlant toute seule. Elle tourne en rond un long moment dans la grotte, hésitante, n’osant pas, se décidant, puis renonçant, réétudiant le pour et le contre, reprenant une décision, la dénonçant, s’en voulant et se reprenant.
Méséon est réveillé par le chant des oiseaux. Une forte luminosité vient lui assaillir ses pupilles fragiles, le soleil est bien haut dans le ciel et la chaleur de la journée s’est déjà bien installée. Une mouche volette et se pose sur son torse avant de retourner investir les airs. Le jeune homme est étendu sur le sol sablonneux sur un morceau de tissu qui ressemble à celui qui servait de porte à la demeure de la jeune femme. Les fougères le cachent partiellement du soleil et lui masquent les alentours. Il ne porte que son pagne et rien d’autre. Tout autour de lui est calme hormis le léger Glouglou d’un petit ruisseau et le chant des oiseaux et des insectes.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-06-18 23:24
Je me réveille péniblement, ressentant des courbatures douloureuses dans chacun des muscles de mon dos. J’ai l’impression que mon corps ne pourra plus se relever, se déplier et surtout, je me sens très faible. Prenant conscience que je suis étendu sur le sol sablonneux, dure et bien tasser de la grotte, je resonge à la nuit passée! Quelle soirée à la fois troublante, excitante et aussi décevante! Quelle sale cuite! Quel inconfort du à ce maudit plumard improvisé!

Le roublard poursuit difficilement son pénible réveil. La sensation d’un anneau métallique lui serrant la tête au niveau du front le rend impatient et geignard. Lui qui adore la chaleur du soleil, se sent harcelé par les forts rayons lumineux qui viennent maintenant plus directement chatouiller ses paupières à moitié closent. Il ne désire pas ouvrir les yeux, de peur et surtout de peine de ne point trouver la belle au près de lui.

Avait-il véritablement vécu, goûter aux délices et savourer tous ces plaisirs de cette nuit d’extase amoureuse en compagnie de la belle Hélène ou bien était-ce seulement un rêve libérateur, un rêve exutoire de tant de passion et de désirs charnels envers la belle rousse des bois? Il ne pouvait le dire avec exactitude pour l’instant et surtout il ressentait cette présence de plus en plus envahissante de la tristesse, de cette nostalgie et de ce vide qui l’accompagnaient si souvent, marchant à ses côtés jours et nuits, le long des sentiers tortueux, au cours de ses nombreux voyages.

Doucement le chant des oiseaux entremêlé du jacassement des insectes se fait de plus en plus présent. Tout d’abord lointain aux premiers instants de son réveil, il se rapproche graduellement, pour devenir aux oreilles du jeune voleur, une symphonie poétique, lui rappelant les matins ensoleillés de son enfance, lorsqu’il dormait sous les étoiles et que les chauds rayons du soleil venaient caresser sa peau cuivrée à son réveil.

Puis, le souvenir de la belle de mes rêves couchée toute désirable à mes côtés, resurgit dans mes pensées et de nouveau ce nœud dans ma gorge réapparaît! Rapidement des frissons me gagnent, se transformant bientôt en tressaillements légers puis en tremblements beaucoup plus apparent, me donnent presque la nausée accompagnée d’un haut le cœur qui s’apparente davantage au vertige que d’un besoin de vomir. Quelle sacrée farce, quelle plaisanterie la vie ou la boisson veut-elle me faire? Ou est-ce la boisson qui devient pour moi du véritable poison? Ou encore est-ce mon cœur qui souffre dans sa prison de froideur et de retenue? Est-ce cette douleur enfouie qui refait surface grâce au bon soin de l’alcool, de mes rêves et de mes phantasmes inassouvis? Ou est-ce tout cela à la fois?

Enfin, après avoir tenter de chasser la sale mouche qui me chatouillait le torse nu, j’ose lentement poser une main tremblante sur le sable déjà chaud, à la recherche de celle que je n’espérais plus! Tel un aveugle, en de multiples tâtonnements, je laisse mes doigts avides conduirent ma main agile vers l’objet de mes désirs. Elle parcourt fébrile et folâtre les quelques centimètres de sable tout près de mon corps allongé. Et sans réellement y croire, le cœur rempli de doutes et de craintes, je poursuis cette quête presque en m’avouant vaincu à l’avance! Puis après ces vaines tentatives qui ne portèrent point de fruits, n’ayant pas trouver la cause et la source de mes obsessifs tourments, je ramène doucement ma main dans la région du cœur, en la posant fatidiquement sur mon torse, en acceptant bien malgré moi de battre en retraite! Quelle déception, quelle défaite, quel affront et quel malheur, je ressens alors!

Le bruissement répétitif et monotone du ruisseau se transforme bientôt en une désagréable complainte pour ses oreilles attentives. Il en profite alors pour relever le haut de son corps et s’appuyant sur son coude droit, il pose fortement l’autre main sur le sol. Il peut ainsi porter son regard au-delà des hautes fougères sauvages qui lui obstruaient la vue. Il s’aperçoit après un simple coup d’œil aux alentours, qu’il se trouve seul dans la grotte. Personne ne se trouve à l’intérieur, pas de femme des bois, aucune âme qui vive! Que faire alors? Vérifiant qu’il est bien seul une seconde fois, il se lève avec précaution et se dirige vers le petit réduit, derrière la tenture qui lui sert de porte.

Réalisant qu’il est presque nu comme un vers dans son pagne de fortune, il décide de rebrousser chemin et de sortir à l’extérieur, à la recherche de ses vêtements qui doivent être bien secs maintenant. Sortant au grand air, il cligne quelques fois des yeux, tant ils sont habitués à la forte pénombre de la grotte et se dirige tout doucement vers la mansarde espérant y rencontrer Hélène.
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:52 pm

De : Gardien-de-la-forêt
Envoyé : 2004-06-23 04:11
Méséon s’est réveillé alors qu’il était déjà à l’extérieur. En se relevant, le jeune homme constate qu’il n’y a plus que des fougères à perte de vue, des fougères, des pins aux troncs pourpres et bruns, et du sable recouvert parfois de mousse. Seul un monolithe haut d’un mètre à peine émerge de cette marée de verdure.
De la grotte, de la masure, d’Hélène, il n’y a pas de traces. Tout semble calme à plusieurs rondes alentours. Là bas près du rocher de silice, Méséon croit apercevoir un mouvement sur une des fougères, hormis ce phénomène furtif et faible, il n’y a rien d’autre.
Sur le sol, des traces dans le sol meuble, indiquent qu’il a été traîné sur le sol en provenance du nord. Il a été traîné pour être laissé là, pratiquement nu à quelques pas du petit ruisseau, laissé là, visiblement seul.
(Hors jeu : j’ai pensé qu’il fallait que je peaufine un peu la description de la situation. A priori, Méséon est seul, presque nu au milieu de bois qu’il ne connaît pas. )



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De : Méséon
Envoyé : 2004-06-24 08:58
Alors que je me réveille, le soleil est déjà haut et je sens sa bonne chaleur sur ma peau, cela me réconforte et me fait du bien. Une fois les yeux grands ouverts, je réalise avec stupéfaction que je suis couché à l’extérieur de la grotte. Je me relève rapidement dans l’intention de rejoindre Hélène et je constate avec horreur, surprise, étonnement et presque avec une rage qui vient bien rapidement me serrer la gorge de ces forts tentacules ressemblant davantage à une grande soif de vengeance qu’à un désir de pardon, que je me trouve dans une curieuse de clairière.
En fait, je me retrouve dans un endroit inconnu et dégagé, un éclairci entouré de magnifiques et majestueux pins aux troncs d’un brun rouge violacé, se rapprochant si fortement de la couleur pourpre, que l’on dirait qu’ils ont longtemps saigné après quelques horribles tortures ou sévices de la nature. Entouré de hautes fougères verdoyantes, les deux pieds bien ancrés dans le sol qui se réchauffe graduellement, car le soleil monte de plus en plus haut à l’horizon, je réalise que l’on m’a joué un sale tour. Ma cuite de la veille m’a coûté plus que ma fortune. Car sans mes vêtements, sans mes armes, sans ma bourse ni mon bâton, je ne suis rien, je ne vaux rien. Je me sens alors de la vrai merde! Je me sens devenir presque la moitié d’un homme! Et ma fierté alors, elle vient d’en prendre toute une raclée! Que faire? Comment réagir? D’abord reconnaître les lieux, puis retrouver la belle et ma vie! Puis continuant mon délire mental je me dis de nouveau que je suis bien idiot de m’avoir ainsi laisser berner et posséder par une stupide aventurière de la forêt et solitaire en plus. Celle que je croyais démuni, sensible, frêle et bonne comme un ange; m’aurait-elle ainsi abandonné seul et quasiment nu comme un vers dans la nature sauvage? Aurait-elle un visage à deux faces? Un cœur de pierre et un cœur de chair? Aurait-elle deux natures si différentes et opposées qu’elle devienne ainsi capable de se débarrasser de ma personne? Cette sale petite vipère, cette sale petite garce me fait réellement chier! Attends donc que je te retrouve! Tu la prendras ta leçon ma douce mégère. Tu verras bien que l’on ne se joue pas ainsi du bon et trop souvent bonasse roublard que je suis!
Je vois facilement le large sillon laissé par mon corps que l’on a traîné dans le sable. Pour ce qui est des traces faites dans le sable par la belle Hélène, je ne saurais les reconnaître! En effet, il y a tellement de piétinements que je ne pourrais dire avec exactitude si elle était seule pour accomplir son méfait ou s’ils étaient plusieurs! Mais peu importe!
Puis mon attention ayant été attiré par un mouvement près de la petite roche en forme de cône. Je m’approche donc lentement de la pierre siliceuse et monolithique, où je vois bouger les fougères rutilantes qui brillent sous les rayons du soleil, car de la rosée perle encore à certains endroits et sèchent bien lentement à l’ombre des énormes pins. Sans armes, je me rapproche davantage de la pierre, tout en étant sur mes gardes et prêt à toute éventualité! En écartant la première fougère à droite de la roche, et qui laisse un mince film humide sur ma main et sur mon avant-bras, j’entends le chant de l’eau qui coule régulièrement et paisiblement dans le ruisseau en me disant que cela devait être une petite bête des bois, car l’air lourd et sans aucun mouvement, n’aurait pu ainsi déplacer la fougère.





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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-07-01 10:13
Méséon rumine tout en s’approchant du rocher, jurant qu’on ne l’y prendrait plus. Alors que ses pas avalent la distance qui le sépare du monolithe, le mouvement sur la fougère se répète. Il n’y a plus de doutes pour le roublard, le vent n’est pas à l’origine de ces mouvements.
Sa main écarte doucement la dite plante laissant apparaître un bout de tissu froissé sur le sol. Un bout de tissu de couleur claire, ressemblant à du lin. Avançant toujours, le jeune homme découvre l’extrémité de son bâton qui est appuyé contre le rocher et là… là tout contre le rocher, Hélène assise dos à la pierre les yeux fermés. Elle a entre ses pieds les vêtements secs et pliés du voleur ainsi que tout son équipement et à sa ceinture une dague toute simple est nouée dans un étui de cuir.
Hélène a les yeux fermés et semble dormir, pourtant, les mouvements des doigts de sa main droite qui dépiautent lentement un morceau de fougère ne laissent pas de doute, elle ne dort pas et parait plongée dans une profonde réflexion. Elle n’a pas vu le roublard s’approcher.
Méséon est trahi par l’envol d’un oiseau dérangé qui fuit en piaillant. Alertée par le bruit, Hélène ouvre les yeux et ne s’attendant pas à voir Méséon, ni quiconque si proche d’elle marque la stupeur sur son visage. Sa bouche s’arrondit et tandis qu’elle expulse sous la surprise tout son air, pousse un cri de surprise strident, aiguë, sec et court qui se perd dans la forêt.
Réalisant qu’il s’agit de Méséon, Hélène retrouve son calme pratiquement instantanément. Son regard s’adoucit alors qu’elle soupire de soulagement :
- Ah c’est toi…


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De : Méséon
Envoyé : 2004-07-02 22:30
Méséon tout en continuant de maugréer contre les attitudes et les mauvaises actions supposées d’Hélène, arrive maintenant tout près du monolithe, lorsqu’une seconde fois, un léger mouvement fait de nouveau frémir la fougère. Sans être tout à fait conscient de ruminer toutes ces folles pensées et possibilités, il écarte la magnifique plante dentelée de la main droite avec un subtil tremblement d’excitation, mêlé d’une douce et étrange inquiétude!

Quel surprise pour moi de rencontrer tout d’abord, un morceau d’étoffe qui ressemblait étrangement à celui des vêtements d’Hélène! Puis un pas de plus et de retrouver mon bâton accoté à la pierre et un autre pas encore, pour finalement apercevoir la belle adossée contre le monolithe. Recroquevillée sur elle-même, comme prostrée dans une position de repli et de fermeture sur soi, elle me parait dormir. Un vague état de sommeil ou de réflexion profonde semble la porter sur des nues lointaines et mystérieuses. Là entre ses pieds écartés, gisent sur le sol chaud et sec, mes vêtements bien propres et séchés.

Ce qui m’étonne le plus dans ce que je découvre, mis à part le fait que mes hardes soient si parfaitement pliées, est que mes armes se retrouvent à ses côtés. Quelle impression bizarre je ressens alors! Quelle sensation pénible et très désagréable naît rapidement en cet instant, qui pour moi me semble devenir plus long que toute l’éternité! Un mal à l’âme se propage dans tout mon être, tandis qu’un goût amer envahi les parois de ma bouche. Puis sournoisement, une grande tristesse l’assèche graduellement et ma gorge se serre de plus en plus. Pareil à un vide intérieur, comme un trou béant qui malgré tout ce que je pourrais penser, dire, faire ou ressentir, elle se referme de plus en plus vers son centre comme un boyau que l’on aurait étranglé et qui me donne alors une grande difficulté à respirer. S’apprête-t-on à me donner mon congé définitif ou bien doit-on me remettre mes vêtements et mes armes pour que je puisse partir jouer mon rôle de commettant, au service officiel d’Hélène, ma douce et si désirable lavandière? Je n’en savais rien et ne désirais point le savoir pour l’instant!

Délicatement, d’un geste d’une lenteur voulue et calculée, afin de ne point surprendre Hélène qui me donne l’air d’être esseulée et presque apeurée, les yeux fermés, comme si elle était perdue dans un état méditatif, j’avance doucement le bras vers son épaule, dans le but d’y appuyer ma main que je désire la plus douce qui soit. Au même instant, un oiseau prend son envol en laissant entendre son mécontentement par une criaillerie effarouchée, sans aucun doute dérangé par mes mouvements. Ces bruits inattendus font sursauter la belle qui ouvre alors les yeux, échappant à son tour un cri de surprise et d’étonnement en réalisant ma présence et surtout ma proximité. Puis l’instant d’après, la stupeur et son émoi s’estompant rapidement, elle laisse paraître sur son visage angélique un air d’apaisement et de douceur, tout en soupirant en prenant conscience qu’il n’y a pas de danger, elle me dit : - Ah! c’est toi…

Je pose alors la main sur son épaule et tout en lui jetant un regard suppliant, je lui réponds naïvement de moi de ma voix tremblotante :
« Et oui chère amie, ce n’est que moi! Mais dis-moi donc, est-ce que tu t’attendais à quelqu’un d’autre? »

Puis le cœur serré, la voix presque faiblarde et chevrotante, je rajoute comme si cela n’était pas suffisant :
« Si jamais tu pratiquais l’art de la divination, peut-être pourrais-tu m’expliquer comment je me suis retrouver presque nu à mon réveil, recouvert du tissu me servant de pagne, coucher comme un pauvre vagabond dans une clairière inconnue fait de sable blond et de belles fougères aux larges feuilles comme compagnons? Ou bien j’ai la berlue ou bien je souffre de somnambulisme et je n’en connaissais rien ou bien encore on a voulu me jouer un sale tour? Et je deviens ainsi le fou du roi, le clown de la fête et je n’en sais absolument rien? Tu sais, j’ai bien vu les traces laissées par mon corps que l’on a traîné dans le sol et le sable friable! Etais-je saoul comme une botte, que je n’en ai aucun souvenir? Qui avait assez de force physique pour être capable de me traîner jusqu’ici? Certainement pas toi, n’est-ce pas Hélène?

Et sur ces mots un peu raides, secs, froids et sarcastiques, je clos mes lèvres en les mordillant fortement, tout en tournant légèrement la tête vers ma gauche, espérant que la jeune femme ne le remarque point. Toujours accroupi au près de la belle femme solitaire à la chevelure rousse, la main posée sur sa frêle épaule, j’attends avec fébrilité et avidité son explication.
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:53 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-07-06 05:58
Le regard d’Hélène suit la main du roublard qui vient se poser sur son épaule. Elle tente de contrôler le frisson qui la gagne. Ses craintes et ses doutes se confirment. Cette même crainte qui l’a empêchée de partir emportant les affaires de Méséon et le laissant livré à lui même en pleine forêt, cette même crainte qui pourtant la rempli d’une force qu’elle ne pensait pas trouver ainsi.
L’expression désorientée du jeune homme lui enserre le coeur. Doit-elle jouer la carte de la franchise au point de le voir la quitter sans autre cérémonie comme un coche piqué par une mouche ? Doit-elle prendre le risque de se retrouver à nouveau seule ? Elle se mord la lèvre inférieure alors que Méséon détourne la tête ayant prononcé des paroles lourdes de sous entendus.
Hélène garde un long moment de silence, le coeur serré, pesant une nouvelle fois le pour et le contre. Elle se maudit et maudit Méséon de l’obliger à faire des choix de la sorte, mensonge ou vérité ? Compagnie ou solitude ? La jeune femme secoue la tête de droite à gauche la prenant dans ses mains. Elle sait au fond d’elle même que sa décision est déjà prise et irrévocable, elle sait que sa décision n’est pas sage, elle sait qu’elle ne saura pas se contrôler si jamais elle va à l’encontre de son coeur…
Lentement, les mains d’Hélène délaissent ses cheveux et elle tourne à nouveau la tète pour regarder le visage de Méséon et capter son regard. Une de ses mains vient se poser sur celle du jeune homme posée sur son épaule dans un mouvement à la fois doux et tendre. Hélène déglutit pour s’éclaircir la voix avant de prendre la parole et d’annoncer à Méséon d’une voix qu’elle souhaite la plus ferme et déterminé possible :
- Je ne suis pas impotente au point de ne pas pouvoir traîner un homme, même pesant le double de son poids habituel à cause de son ivresse sur le sol tu sais… J’ai bien peur que tu aies eu quelques difficultés à tenir l’eau de vie que je distille, mon ami et cette dernière a eu raison de toi et de ta résistance naturelle, j’en ai crainte. Tu as fais un malaise dans la grotte là bas, hier soir, tombant sans connaissance sur le sol… J’ai pensé qu’il valait mieux que je te sorte des vapeurs de mon breuvage pour que tu te sentes mieux. C’est alors que… que ton corps à rejeté une grande partie de ce que tu avais ingurgité un peu plus tôt. J’ai donc dû te traîner jusqu’ici pour pouvoir te nettoyer un peu…
Hélène marque un temps d’arrêt. Elle poursuit :
- Je suis alors retourné chez moi pour chercher tes affaires et tes armes au cas où une bête féroce attaquerait pendant la nuit… et je t’ai laissé dormir et récupéré de cette mauvaise cuite. Je ne sais pas quelle mauvais intention tu me prêtes, mais sache que tous tes biens sont là et qu’il ne manque rien, tout comme tu es en bonne santé… enfin autant que l’on puisse l’être après ce genre d’épisode…
La jeune femme observe attentivement la réaction de Méséon et lui adresse un sourire pour lui signifier qu’elle ne lui en veut pas le moins du monde. Elle poursuit néanmoins :
- Tu as toujours un service à me rendre pour le repas… et ma requête est.. quelque peu… insolite…


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De : Méséon
Envoyé : 2004-07-06 23:09
La jeune femme semble hésiter avant de répondre à Méséon. Elle marque une pause, un temps d’arrêt, un moment de réflexion qui semble s’éterniser aux yeux du voleur! Cela lui semble aussi long qu’un siècle, que l’éternité, que l’interminable passage du temps qui s’écoule inexorablement, vers une fin inconnue et incertaine. Comme le condamné marchant la tête couverte vers une sentence qu’il ne voudrait certainement pas entendre! Mieux vaut la potence, que d’anticiper les paroles du rejet et de l’abandon!
Se tenir ainsi accroupi tout près de la belle lavandière, la main appuyée sur son épaule, sans que rien ne se passe, devient un véritable cauchemar pour le voleur. Sans action, sans aucun geste que celui de percevoir la respiration d’Hélène, qui d’ailleurs se fait un peu plus désordonnée, arythmique et haletante, le rend quasiment fou d’impatience. Demeuré ainsi inactif à ses côtés, fébrile et avide à attendre en silence, en quête d’une réponse, lui paraît presque insupportable.

Lorsque Hélène dans un geste d’une délicate tendresse, pose timidement sa main chaude et légèrement moite sur la mienne, je sens les battements de mon cœur s’accélérer. Une douce sensation de bien-être, de joie et de bonheur, accompagnée d’un immense plaisir naît alors en moi, me procurant enfin la certitude que je ne lui suis pas indifférent. Au contraire, comme si le mouvement cruel du sablier du temps s’arrêtait instantanément, seulement pour moi, uniquement pour nous, je sens dans cet instant privilégié, une merveilleuse douceur m’envahir! Comme par magie, comme si le destin rendait tout possible, je ressens alors toute sa fragilité, sa vulnérabilité, sa grande ouverture à ce que la vie met sur son chemin; et surtout je savoure tel un fruit mûr et savoureux, sa magnifique et généreuse disponibilité à ce que je suis!

Puis, en jetant sur moi un regard aussi profond que le bleu azuré du vaste océan dans lequel se perdent les fibres de mon cœur, elle ouvre les lèvres, déliant finalement sa langue, afin de raconter d’une voix déterminée et qui semble vouloir me rassurer, mes péripéties et mes déboires de la nuit venant tout juste de s’écouler.

Après ces quelques paroles expliquant et justifiant ma présence dans cette clairière sablonneuse, elle me gratifie d’un sourire que je ne connais qu’à elle, en rajoutant : - Tu as toujours un service à me rendre pour le repas… et ma requête est.. quelque peu… insolite…

Lui retournant son magnifique sourire, je lui demande aussitôt, avec un air de curiosité et d’empressement dans le ton de ma voix :
« Mais ma foi chère Hélène, tu m’intrigues! Car en quoi… peux-tu bien me dire, ta requête serait-elle… comme tu le dis, hum! … quelques peu… insolite? Comment une simple demande de ta part pourrait-elle devenir étrange et bizarre? Je me le demande bien! »

Puis, laissant glisser avec une lenteur sensuelle, ma main vers sa nuque, que cachent en partie les rutilantes boucles de sa magnifique chevelure, je poursuis en rajoutant :
« Il est vrai que je te suis plus que redevable pour tout ce que tu as librement choisi de faire pour moi! Ton accueil chaleureux, l’excellent ragoût dont je conserve en mémoire un merveilleux souvenir gustatif, mes vêtements si parfaitement nettoyés, séchés et pliés. Mes armes que je retrouve tout près de toi, tout contre le rocher auquel tu étais adossé lorsque je t’ai découverte, il y a quelques minutes à peine. Et surtout la belle nuit étoilée que j’ai passé seul, sur la dure, à cuver l’alcool dont j’avais soupesé la puissance et la force. »

Finalement je termine en lui disant après une courte pause, tandis que les cris des oiseaux m’accompagnent, comme si leurs chants voulaient me donner un semblant de support, de courage. Comme si le courage devenait une denrée rare pour moi! Normalement, la bravoure et le courage habillent, étoffent mes actions d’éclat… mais en compagnie de la jeune femme des bois, il me manque! Je me sens devenir vulnérable et dépourvu en sa présence :
« Sincèrement, je veux te croire, … je …hum! … je voudrais te croire et surtout je ne voudrais point te porter de mauvaises intentions… Mais dis-moi… que faisais-tu au près de tous mes biens, derrière le rocher? Pourquoi mes armes ne se trouvaient-elles pas à mes côtés, où comme tu le disais si bien, elles auraient pu servir à me protéger, en cas de besoin? Explique-moi alors pourquoi je ne les ai point trouvées à mon réveil? À moins que toi, tu te sois décidée à rester tout près de moi, dans le seul et unique but de me défendre, s’il le devenait nécessaire? C’est cela, n’est-ce pas? Dis-moi que c’est la vérité! Que tu n’as pu t’empêcher de demeurer près de moi, afin de me protéger au besoin! Que tu étais prête à risquer ta vie pour me sauver! Que je suis plus important à tes yeux et à ton cœur, que tu veux bien le laisser supposer »


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-07-08 05:09
La main de Méséon sur son épaule l’avait déjà faite frissonner mais lorsque celle-ci s’engage en glissant sous ses cheveux dans sa nuque, Hélène sent qu’elle perd pieds. Les doigts du jeune homme à présent en contact direct avec sa peau, elle ressent comme une onde électrisante se propageant tout le long de son échine, une onde de chaleur qui fait battre son coeur encore plus vite. Sous cette nouvelle sensation, Hélène ferme les yeux se savoure ce doux contact chaud. Mais les paroles de Méséon la ramènent à la réalité et à sa condition actuelle qu’elle juge peu confortable. Elle n’a jamais eu l’occasion de ressentir une telle attirance, une telle sensation et cela lui fait un peu peur… d’autant plus que le roublard semble l’avoir mise à nue dans ses sentiments…
Hélène rouvre les yeux et les pose sur le visage de Méséon avant de s’arrêter dans le regard brun de ce dernier. Elle hésite un peu, mais se décide finalement à parler avec franchise au jeune homme, non pas sans une légère pointe d’arrogance moqueuse dans la voix :
- Tes armes ne t’auraient servies à rien dans l’état où tu te trouvais, crois moi. Comment aurais-tu fait pour manier le bâton saoul comme une barrique que tu étais ? Je suis effectivement restée près de toi, sacrifiant mon propre sommeil pour t’offrir ma companie vigilante. Je n’aurais pas eu intérêt à te voir être dévoré par les bêtes sauvages sinon tu n’aurais pu répondre à ma requête…
En évoquant la demande qu’elle a à faire au jeune homme, Hélène détourne le regard et s’empourpre légèrement. C’est avec une voix beaucoup moins assurée qu’elle explique :
- Cela fait plusieurs années que je vis seule dans cette forêt… J’ai bien peur que la solitude ne me transforme à la longue en une ermite aigrie et taciturne n’appréciant plus aucune compagnie… Les mois d’hiver sont particulièrement longs lorsque la seule personne à qui l’on peut parler est soi même… et… et je ne veux plus passer de nouvel hiver seule dans ces lieux…
Hélène se retourne alors vers le roublard et vient chercher de ses deux mains celle du jeune homme qui n’est pas placée dans ses cheveux. Elle les lui prend avec une douceur ferme et les serre prise par l’émotion qu’elle ressent avant de formuler sa demande. Son regard clair se fait alors un peu plus brillant, presque suppliant alors qu’elle demande :
- Ne me laisse pas seule Méséon. Reste avec moi, ou alors si tu pars… laisse moi venir avec toi…


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De : Méséon
Envoyé : 2004-07-08 17:07
Après un long moment de silence et d’hésitation, la jeune femme plonge de nouveau son vaste et profond regard dans le mien, se décidant enfin à répondre à mes nombreuses questions, à mes interminables interrogations. Confirmant ainsi mes suppositions plus ou moins douteuses, voir même incertaines, je me sens alors baigner dans un océan de joie et de bonheur. J’ai enfin la certitude que je ne lui sois pas totalement indifférent.

Puis, la voyant légèrement rougir et détourner son regard, lorsqu’elle me fait finalement sa demande, d’une voix embarrassée, remplie de doutes et entachée d’angoisse, j’imagine alors davantage l’importance, la gravité et le sérieux de cette dernière. Osant faire fi de toute pudeur, elle ose me parler d’elle! Chassant la peur et la méfiance qui semblait l’habiter encore, elle laisse son cœur guider ses paroles, comme elle ne l’a jamais fait jusqu’à maintenant. Elle m’ouvre son âme et son esprit, prenant le risque ou la chance de se mettre à nu, en me confiant sa condition particulière de femme vivant seule et recluse en forêt.
Avec courage, audace et une grande naïveté, elle me partage ses sentiments face à la solitude, au goût d’amertume, de mélancolie et de tristesse qui l’habite encore trop souvent, lui rendant de plus en plus difficile les relations humaines, ainsi que la compagnie et la proximité conviviale des humains. Comme si secrètement, inconsciemment, elle se faisait bien malgré elle, le devoir d’éloigner d’elle, tout ce qu’elle semblait désirer le plus dans la vie. Comme si sa vie était devenue une quête impossible de toucher et d’atteindre en toute finalité, l’objet de son désir! Elle me paraissait vouloir fuir ce qui la pourchassait avec le plus d’intensité et d’avidité! Ou encore elle s’arrangeait, sans en prendre réellement conscience, pour faire fuir et s’envoler au loin, tout ce qui lui était le plus cher et le plus précieux dans son existence.

Finalement, se retournant vers moi en fixant de nouveau ses yeux sur les miens, presque langoureusement, elle prend ma main qui gisait inconfortable, le long de mon corps. Comme en attente d’un geste incertain, peut-être vain de ma part, mais je ne sais trop lequel! Celle qui me semblait tantôt inanimée, tandis que maintenant, je la sentais vivre et exultée de plaisir! Puis tout doucement, elle la conduit gracieusement avec une douce fermeté vers celle qui attendait patiemment sur sa nuque nerveuse. Elle les retient alors avec une force surprenante, les enserrant de ces deux mains, comme si la peur que je m’échappe en les laissant glisser le long de son cou, venait subitement de l’assaillir et la tenaillait de plus belle!
C’est alors qu’elle me susurre faiblement, : - Ne me laisse pas seule Méséon. Reste avec moi, ou alors si tu pars… laisse moi venir avec toi…
laissant ainsi transparaître sur la surface mouillée de ces grands yeux extraordinairement bleus, un souhait rêvé tel un espoir et un possible inavoué qui se dessine, naît et se laisse désirer comme un éclat voulant presque dire, je t’en supplie mon chéri!

Le roublard réalise alors qu’il est béni des dieux! Il sent son cœur chaviré dans l’onde merveilleusement profonde et cristalline du regard pur d’Hélène. Espérant que la belle lavandière au si magnifique sourire ne le repousse point, il approche passionnément et langoureusement ces lèvres charnues, gonflées de désirs et de plaisirs vers celles qu’il désire tant! Vers celles pulpeuses, gourmandes et sensuelles de la belle femme solitaire.
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:53 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-07-13 06:04
Hélène voit le regard de Méséon changer et elle sent son coeur s’emballer dans sa poitrine. Les joues en feu, elle savoure le contact des paumes de main du roublard, accentuant légèrement la pression des siennes sur les poignets du jeune homme. Méséon approche enfin son visage du sien et Hélène se laisse aller, fermant les yeux et offrant ses lèvres à celles du jeune homme.
Elle tressaute lorsqu’enfin la peau sensible et douce de leurs lèvres entre en contact, sa respiration devenant un peu plus rapide et profonde. Ses doutes s’évaporent en une fraction de seconde et Hélène sent qu’elle n’a pas eu tord de céder à sa vilaine petite voix.
Elle s’abandonne donc au baiser de Méséon, sans pour autant y répondre avec ardeur, seule sa respiration et la pression de ses doigts autour des poignets du jeune homme trahissent son émoi. Ses doigts, enroulés sur sa peau, ses doigts qui serrent, comme pour dire « tu es à moi Méséon et je ne te laisserais pas partir ».
Lorsque ces quelques instants de volupté, qui semblent durer une éternité trop courte, prennent fin, Hélène rouvre les yeux et contemple un long moment en silence le visage de Méséon. Ses mains toujours posées sur les avants bras du jeune homme, elle lui demande alors avec une pointe de malice :
- C’est ta réponse ?


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De : Méséon
Envoyé : 2004-07-18 00:41
( scuse le retard... travail oblige... et je pars demain le 18 pour le Lac... et il ne fait pas très beau... la température se laisse désirer... comme quelqu'un que je connais... De retour le 2 Août... bye! )
Lorsque enfin Hélène ferme ses yeux, je dépose mes lèvres gourmandes et avides de plaisirs sur les siennes. Sentant sa respiration devenir plus saccadé et un léger sursaut naître en elle, je suppose que le frisson du plaisir, la fait ainsi frémir. Du moins j’ose le croire ou je l’espère!
Malheureusement, le baiser qu’elle daigne partager avec moi me semble fade, sans vie, sans flamme ni passion! Je crois deviner son peu d’ardeur et son piètre plaisir par le fait qu’elle resserre un peu plus ses mains sur mes poignets. Est-ce mon imagination ou est-ce l’intuition qui lui parle d’un futur prochain, qu’elle craint depuis le premier instant de notre rencontre? Est-ce la peur que je la quitte à mon tour, comme tous les autres et qu’elle veuille ainsi par ce geste, me retenir? Je me dis alors que la peur de souffrir de nouveau, en s’abandonnant véritablement aux plaisirs d’un merveilleux et profond baiser, doit certainement être la cause de sa retenue! Mais n’en suis pas totalement convaincu!
Dois-je fuir de nouveau? Ne pas écouter le désir de mon cœur! Dois-je encore une fois prendre mon plaisir, puis abandonner avant d’être abandonner?
Le cœur serrer, je réponds sans réel sourire aux lèvres à sa question sarcastique.
- C’est ta réponse ?
Me voilà bien pris dans le piège d’une séduisante et belle aventurière. Me voilà pris à mon propre piège. Que répondre afin d’atteindre mon but et de ne point me faire débusquer? Comment lui dire la vérité et ne pas trop la faire souffrir? Ou bien tout cacher, feindre l’amoureux commettant!
Je réponds positivement à la belle, en lui disant :
« Il en est ainsi chère amie! Je veux bien rester au près de toi le temps que tu aies besoin de moi comme commettant! »
Puis, les yeux dans le vague, je regarde au loin, aussi loin que puisse porter mon regard, cherchant un quelconque appui, une voie d’évitement, une simple route ou une sente à emprunter…


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-07-21 05:09
(Hors jeu : Passe de bonnes vacances. Ce sera peut être mon tour lorsque tu seras de retour )
Le sourire malicieux d’Hélène se crispe lorsqu’elle entend la réponse du roublard. Trois mots résonnent comme une mauvaise note de musique, une seule qui attire l’attention et gâche toute une symphonie, trois mots, trois petits mots : « Le temps que »
La jeune femme ne peut maîtriser sa crispation et ses doigts enserrent encore un peu plus fort les poignets du jeune homme. Elle remarque sans aucune hésitation, comme si l’envie de Méséon de se trouver ailleurs lui sautait au visage, le malaise qui habite le roublard.
Lentement, elle desserre les doigts blanchis par la pression des poignets du jeune homme et baisse la tête. Il faut qu’elle trouve quelque chose pour que laps de temps que lui accorde Méséon soit le plus long possible ! Oui, c’est ça le plus long possible ! Elle ne le laissera pas partir comme cela, non, pas de cette façon, elle ne sera pas abandonnée par lui !
Sa main droite glisse en remontant sur le bras de Méséon dans une caresse sensuelle pour remonter jusqu’à son cou, puis sa joue qu’elle effleure du revers de sa main. Elle lui adresse un sourire emplit d’autant de tendresse qu’elle peut le faire et lui déclare :
- Tu es un ange, Méséon de combler ma vie par ta présence… A présent que tu es en forme, allons travailler un peu, veux-tu ?
Hélène se lève et replace négligemment une mèche de ses longs cheveux roux derrière son épaule. Elle compte bien jouer la carte de la séduction également, pour accrocher Méséon par le coeur… Elle prend alors le jeune homme par la main et se dirige vers le Nord, sur une petite sente serpentant entre les fougères et lui déclare :
- Je te propose de m’aider dans le colportage et la vente de mon eau de vie… cela te va t-il ?

De : Méséon
Envoyé : 2004-08-13 23:11
Les doigts d’Hélène me serrent alors si fort que je crois deviner une grande déception suite à mes propos. Je me dis aussitôt qu’une réaction aussi vive et instantanée de sa part, doit certainement vouloir dire qu’elle se doute de mes malicieuses et fourbes intentions. Mon départ futur semble la toucher davantage que je ne l’imaginais. Je me sens à ce moment davantage vulnérable, car elle me paraît deviner à l’avance les atouts de mon jeu de cartes et en même temps empli d’un vil et puissant désir de jouer avec ses sentiments et d’atteindre ainsi mon but. Jouer avec la sensibilité de la belle et m’accaparer son butin, quoi de plus merveilleux pour le voleur que je suis! Je suis même convaincu qu’elle doit cacher quelque part dans sa mansarde ou sa grotte lui servant d’alambic, les recettes de son négoce d’alcool! Je me dois donc de tout faire pour déjouer les plans ratoureux de la jeune femme en manque d’affection et pouvoir ainsi la détrousser de sa fortune.

Puis, je me sens de nouveau frémir lorsqu’elle desserre les doigts de mes poignets et qu’elle effleure de sa peau douce et sensuelle mon visage. Je devine alors dans son geste, une certaine réticence que j’impute à la déception qu’elle doit ressentir! Un autre homme de plus dans sa vie veut en effet la quitter. Je peux donc comprendre son état et peut-être même les émotions qui s’y rattachent. J’en conclus une nouvelle fois, que je ne lui suis pas indifférent! Alors une grande satisfaction naît en moi et j’en deviens comblé de plaisir.

Et lorsqu’elle me prend la main afin de me conduire sur le petit sentier qui se laisse voir entre les larges fougères, en me disant :
- Je te propose de m’aider dans le colportage et la vente de mon eau de vie… cela te va t-il ?<o:p></o:p>
<o:p></o:p>
Je lui réponds que certainement cela fait plus que mon affaire et que j’accepte avec empressement son offre.
- « Tu sais Hélène, j’ai effectivement bien hâte de gagner ma pitance et je sens qu’un peu plus d’action et de défi seraient bienvenu dans ma vie! Ce n’est pas que ta charmante et très agréable présence m’ennuie, mais mon tempérament vif et curieux se meurt de trop de facilité. »
En marchant sur le petit sentier au son des oiseaux qui jasent et jacassent dans les sous-bois avoisinants, j’accorde le rythme de mes pas à ceux d’Hélène, tout en pensant au joli butin qui m’appartiendra bientôt. ( HJ/ Passe de belles et bonnes vacances Thalie. Reviens-nous en forme et pleine de brillantes et palpitantes idées. )
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:54 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-09-01 07:19
Hélène sourit à Méseon avant de prendre le chemin qui les mènera à sa masure. C’est étrange comme par moment ses paroles sont blessantes au plus haut point et comment à d’autres instants, ce qu’il lui dit la comble de ravissement.
Tout en marchant, la demoiselle réfléchit aux tâches qu’ils pourraient accomplir tous les deux, afin de mettre un peu d’action et de défi dans leurs vies comme l’a si bien dit le jeune homme.

Arrivés à la masure, la jeune femme soulève la natte de roseau tressés pour y récupérer un havresac qu’elle passe en bandoulière, à l’intérieur, elle y enfourne le reste de la miche de pain de la veille, son outre d’eau vide, un couteau de cuisine et un tunique de rechange. Elle récupère ensuite sa couverture qu’elle roule et qu’elle noue avec un morceau de liane. Ainsi parée, elle se retourne vers Méséon, lui annonçant pleine de dynamisme :
- Retournons à la grotte pour préparer la charrette, et en route pour un petit voyage !

(Hors jeu : Hélène a maintenant sa fiche )



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De : Méséon
Envoyé : 2004-09-07 09:18
Je retourne à Hélène son sourire spontané, tout en emboîtant le pas derrière elle. Elle marcha rapidement sur le petit sentier conduisant à sa chaumière, sans dire aucune parole. Et tout le long de la courte distance, elle semble pensive. J’ai quelques difficultés à la suivre de près au début, car j’en suis encore presque à me vêtir et à ajuster mes armes. Je me contente de la suivre, accordant mes pas à son rythme pressé, tout en observant la beauté du paysage.
Bien vite nous sommes de retour à la masure, et s’en prendre le temps de respirer, Hélène soulève la natte de roseau, et en ressort son attirail de marche et de survie dans la forêt. De quoi se vêtir, dormir, boire et manger!
« Que tu es pressé chère Hélène, il est vrai que je peux retourner à la grotte préparer la charrette, remplir l’outre d’eau fraîche! Et toi pendant ce temps, ne pourrais-tu point me préparer de quoi manger? Car après ma cuite de l’autre nuit, je sens une faim énorme de tenailler et quelques faiblesses pourraient me tomber dessus! Je ne te serais alors d’aucune utilité et surtout de désagréable compagnie. »
( Belle fiche Hélène... que dirais-tu de grimper dans les arbres? )



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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-09-09 13:04
La jeune femme marque un temps d'arrêt devant la réticence du roublard à suivre son rythme. Elle le dévisage, se mord la lèvre inférieure et bientôt son visage s'illumine d'un sourire alors qu'elle déclare avec tout autant d'entrain :
- Mais bien sur, cher ami... que suis-je sotte, nous n'allons pas partir l'estomac vide ! Il reste un peu de ragout d'hier, je vais le faire réchauffer et avec le quignon de pain qu'il nous reste cela fera bien l'affaire avant de ralier le village voisin ! Tiens, prends l'outre et rend toi à la rivière, tu sais où elle est... termine t-elle avec un léger clin d'oeil.

Puis, détournant son attention du jeune homme, elle redépose ses affaires au sol et entreprend de ramasser un peu de bois mort pour faire prendre le feu rapidement.

Peu avant que Méséon ne s'éloigne, elle l'interpelle moqueuse :
- Ah ! Au fait, je viendrai avec toi préparer la charette ! Je n'ai pas envie que tu t'ennivres à nouveau sans moi !


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De : Méséon
Envoyé : 2004-09-09 21:17
Hélène fait un long silence et m’observe avec une attention toute particulière. Sa réaction si positive et son empressement à la recherche du bois et à la préparation du repas, est-elle une manière de déjouer mon jeu? Sa demande qui est presque un ultimatum à mes yeux, d’aller à la rivière remplir l’outre d’eau me paraît bizarre. Et son explication ou son interdit de pénétrer dans la grotte, de peur que je prenne une autre cuite sans elle, me semble tirer à quatre épingles. Que de détours pour m’éloigner de l’alambic! Devine-t-elle mes intentions réelles ou quelques doutes naissent-ils dans son esprit concernant mon offre de préparer la charrette qui se trouve dans la grotte à l’alambic?
Car depuis que j’ai vu la tenture dans un coin de la grotte, la pensée qu’elle cache l’accès à un autre réduit ou encore conduit à une galerie secrète, d’où l’on peut accéder à une grotte plus petite, où s’y trouve un coffre contenant son butin et son or, m’obsède véritablement!
Je songe en moi-même, qu’elle est en effet bien sotte et bien naïve de croire en ma bonté et en mon honnêteté! Puis, pour reprendre son ton et son air moqueur, je lui dis qu’elle peut compter sur moi pour un si futile et simple labeur :
« Ne t’inquiètes surtout pas de moi très chère Hélène, j’en profiterai pour flâner quelques instants avant que le repas soit près et je reviendrai avec une outre d’eau fraîche, pour notre randonnée qui promet de belles et stimulantes surprises, je l’espère!
Laissant Hélène à la cueillette de son bois pour la préparation du feu, je me dirige en direction de la rivière, tout en jetant occasionnellement des regards furtifs sur les côtés et j’ose même un tour complet, afin de voir de quoi il retourne. Préparant mon scénario, au cas ou la belle remarquerait mon manège. Me disant finalement, qu’aussitôt qu’elle aura le dos tourné, je filerai au pas de course vers la grotte.


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-09-12 08:34
Naïve, ou trop confiante, Hélène ne regarde pas le gaillard qui s'éloigne dans la mauvaise direction. Trop occupée à ramasser son bois mort et groggie par l'enthousiasme qui l'habite d'avoir troupé un nouveau compagnon de voyage.

Méséon parvient donc à la grotte quelques instants plus tard. Il retrouve sans peine l'entrée de la cavité masquée par le lierre qui court sur la pierre, il retrouve l'alambic, les cendres du feu de la veille, le sable sur lequel il s'était écroulé et il avait perdu connaissance sous le trop plein d'alcool. Il retrouve les étagères croulant sous les bouteilles d'eau de vie et cette tenture si intriguante masquant une partie de la grotte.

Derrière cette tenture, un petit boyau s'enfonce dans le sable et la roche siliceuse, un boyau sombre et frais. Méséon sent comme un léger courant d'air sur sa figure lorsqu'il tire la tenture.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-09-17 19:12
( Scuse pour le temps de réponse... est-ce qu'un boyau pourrait-être un petit tunel? )
Je jette régulièrement des regards sournois dans la direction de la chaumière et me retourne même complètement une première fois, pour me rendre compte qu’elle ne me regarde pas.
- Que la chance soit bonne pour moi, me dis-je alors, tout en songeant à l’excellent repas que je ferai à mon retour; et surtout au joli butin que je pourrai bientôt contempler.
L’excitation de l’aventure et l’appât futur d’un merveilleux larcin me font légèrement trembler, et je sens la circulation sanguine augmenter au niveau de mes tempes, en jouant un air de tambour résonnant.

Puis en accélérant le pas afin de pénétrer le plus rapidement possible dans la grotte, je me dis qu’Hélène me semble tellement emballée par son projet de se rendre en forêt en ma compagnie, qu’elle doit nécessairement s’empresser de vaquer à la recherche du bois sec pour la préparation du feu et qu’elle ne songe même pas à me surveiller du coin de l’œil! À moins qu’elle se soit cacher entre les arbres entourant la masure et qu’elle observe mon manège. Rien n’est véritablement certain, mais malgré toutes mes appréhensions et mes doutes, je bifurque vivement vers la grotte.

Quelques pas encore et voici devant moi l’ouverture de la grotte cachée par le rideau de lierre sauvage, dont le feuillage rougi et devient à peine mauve par endroit, miroite sous les chauds rayons du soleil.

Avant de pénétrer dans la grotte, je me retourne une seconde fois complètement, dans le but de vérifier et de m’assurer que la belle aventurière ne m’a pas suivi; puis d’un geste rapide, j’empoigne de la main droite deux ou trois des lierres qui forment le rideau obstruant l’ouverture et je dégage ainsi l’entrée de la grotte. Je pose alors un pied assuré sur le sable familier et m’avance doucement à l’intérieur.

L’atmosphère moins lourde que la veille ou l’habitude de sentir l’odeur si enivrante des fruits en état de macération dans un espace réduit, font que je ne perçois plus aussi rapidement et fortement le fantastique parfum que dégage continuellement l’alambic. Les effluves d’alcool qui se retrouvent ainsi en suspension dans l’air, viennent doucement chatouiller mes narines et viennent aviver de tant de douceurs exotiques et sucrées mon imaginaire! Je ressens alors une forte invitation, une véritable tentation de boire une bonne rasade de l’extraordinaire alcool.

Tout à l’intérieur de la grotte semble ne point avoir bougé, tout est à sa place, du moins d’après le souvenir que j’en ai d’avant ma cuite. Le sable que foule mes pieds bien ancrés, les restes du feu devenus cendre, l’alambic, les nombreuses étagères et leurs contenus si alléchants; ainsi que la curieuse de tenture.

Avant de me diriger vers la pièce cachée par la tenture de tissu, je fais quelques pas vers l’étagère la plus proche. Avec fébrilité, je prends la bouteille qui me semble la plus désirable, puis d’un revers de ma manche, j’en essuies le goulot recouvert d’une épaisse couche de poussière. Avec gloutonnerie j’enlève de petit bouchon de liège, qui cède difficilement.
-Je songe alors qu’elle doit être-là, attendant ma venue, depuis quelques temps déjà! Et d’un geste assuré et avide d’une sensation familière, je laisse le savoureux liquide, coulé avec lenteur dans ma bouche gourmande. Quelques secondes suffisent pour que les milliers de papilles gustatives de ma cavité buccale s’imbibent avec plaisir et avidité de ce nectar divin, pour finalement avaler cette gorgée de boisson fruitée. Quelle merveille, quel délice, quelle sensation de bien-être je ressens alors. Je me sens véritablement réconforté!

Finalement, ma soif autant physique que psychologique étant abreuvée, je me dirige vers la tenture. Avec un léger tremblement dans les mains et une infinie précaution, je la soulève. Un doux courant d’air frais vient presque instantanément caresser mon visage et j’observe alors un étrange et sombre boyau d’une dimension réduite qui sort du roc et du sable fin qui le recouvre. Je songe immédiatement aux différentes possibilités et dis :
- Hum! Où peut bien conduire ce petit tunnel? Si j’allais voir?
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:54 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-09-24 08:37
(Hors jeu : Je confirme qu'un boyau est un petit tunnel )

Le jeune homme s'enfonce donc dans la galerie qui était masquée par la tenture grossière. Une légère brise fraiche lui souffle sur le visage, un brise qui porte l'odeur d'une cave, d'un lieu humide, frais et renfermé.

Méseon marche ainsi sur presque une dizaine de mètres, sur un sol sablonneux, qui laisse bientôt la place à la roche de silicate qui l'entoure totalement à présent. L'humain doit se concentrer pour parvenir à discerner quelque chose dans cette obscurité. A l'oreille et à tatons, Méséon constate que bientot les murs du petit tunnel s'éloignent pour s'ouvrir probablement dans une nouvelle salle.

La résonnance de gouttes d'eau chutant dans une flaque, indique au roublard que cette nouvelle cavité est importante de par son volume.

Là bas, loin devant lui, il lui semble qu'il aperçoit une trés faible lueur.

(A toi de me dire, si tu continues à l'aveuglette, sans guide pour tes mains, ou si tu as une torche, etc...)


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De : Méséon
Envoyé : 2004-09-28 16:04
( Une torche aimant l'alcool, cela te va! )

Je prends finalement la décision d’entrée dans le petit boyau qui débouche du sol. Cependant, je retourne auparavant dans la grotte, afin de pouvoir me trouver de quoi m’éclairer dans le noir. Sur les tablettes, j’empoigne rapidement une bouteille d’eau de vie, et à l’aide de ma dague, j’arrache le tissu servant de tenture cachant l’entrée du petit réduit. Je me fabrique ainsi une torche que j’allumerai au besoin, lorsque l’obscurité sera devenue trop présente.

Mon sac à dos sur les épaules, mon bâton de marche à la main, ainsi que mes armes à la ceinture, j’entre donc avec un peu d’appréhension et de craintes, dans le tunnel. Je sens alors l’air frais et humide qui me touche comme une légère brise. Ce qui me surprend alors, et je me dis qu’un courant d’air aussi puissant doit bien provenir d’une autre sortie sur l’extérieur. Je respire profondément et l’air sent la moisissure et le renfermé.

Sur une dizaine de mètres, j’avance avec assez de facilité, le sol étant sablonneux. La clarté encore suffisante pour me diriger, j’arrive cependant rapidement dans une partie du boyau où le sol se transforme en pierre. La lumière déjà réduite, ayant graduellement fait place à l’obscurité opaque et totale, ne parvenant plus à me diriger qu’à tâtons et aux sons que font mes pieds sur le roc dur, j’arrête donc ma marche, et, je décide d’allumé ma torche.

Je peux ainsi discerner que le couloir que j’avais emprunté quelques instants plutôt, paraissait vouloir s’élargir et former au loin, une salle d’une proportion plus imposante.

Méséon réalisant que sa torche n’éclairait pas assez loin devant lui, ne pouvait jurer de la grandeur de la salle. Par contre, les bruits saccadés et répétés que produisaient presque à un rythme régulier, les gouttelettes d’eau dans ce qu’il considérait être une flaque plus importante, lui laissait supposer que l’espace au loin devait être de plus grande dimension.

Puis, à force d’observations patientes, il crut discerner au loin un point lumineux.
Il ne savait que faire! S’arrêter ou continuer. Et de plus, il remarquait que sa torche de fortune vacillait dangereusement sous la force surprenante de la brise maintenant presque nauséabonde!

Si elle parvenait à s’éteindre, par manque d’alcool, comment ferait-il pour poursuivre son exploration! Comme il ne pouvait parler qu’à lui-même, il se dit intérieurement :
- Je traverserai le pont quand je serai arrivé à la rivière!


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-10-05 03:33
( tu veux t'enflammer ? Nooooon ! Méséoooonnn . Si tu veux bien sur sa tombe, l'épitaphe suivante sera gravée :
"Bien plus que l'or, il aimait l'alcool,
Et c'est avec une allumette qu'il a pris son envol" )


Dans la petite galerie, la lumière de la torche a fait danser les ombres sur la roche proche, produisant une lumière chaleureuse rassurante pour le jeune homme.

Lorsque le roublard s'engage dans la grande caverne, le courant d'air fait vaciller la flamme de la torche, atténuant la lumière qui s'en dégage. Il n'y voit plus qu'a quelques pieds devant lui et c'est de justesses qu'il s'arrête au bord d'un gouffre béant. Après quelques instants resté dans la large cavité, les yeux de Méséon s'habituent et perçoivent plus précisément les contours et le relief des alentours.

Une large faille lézarde le sol sur toute la largeur de la grotte. De longues stalagtiques blanches descendent vers le sol dans un scintillement magique aux reflets de la torche. Leurs homologues montantes, les stalagmites leurs dont face, érigeant leur bout arrondi comme un pic émergeant des nuages. A leur base, des milliers de minuscules bassins à la surface miroitante de forme arrondie et répartis en espaliers déversent leur trop plein d'eau vers un bassin un peu plus grand.

C'est là au bord de ce bassin que des objets étranges sont disposés de façon volontaire. Des objets dont certains sont taillés dans le bois et dont d'autres sont comme figés dans le calcaire brillant de mille éclats.*

Mais c'est là-bas, de l'autre coté du vide béant traversé par une balustre faite de bois et de corde, que ce qui intéresse Méséon sse trouve. Un coffre de métal, est disposé sur une sorte de plateforte rocheuse, non loin d'une charette à bras rangée derrière un gros rocher.

(* la technique de la pétrification des objets par dépot de calcaire progressif est utilisée dans certaines grottes pour embellir les objets. On les place sous un goutte à goutte naturel d'eau qui dépose chaque jour une mince couche de calcaire. Après plusieurs mois, les objets sont recouverts d'une couche scintillante. On trouve des fontaines pétrifiantes dans le sud ouest de la France, mais aussi en Auvergne, par exemble à Saint Nectaire où les sources sont également chaudes.)


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De : Méséon
Envoyé : 2004-10-06 18:46
( Bravo pour de si beaux vers! Par contre, soit rassurée... je ne te laisserai pas me malmener au point de me conduire sous terre ou vers un vulgaire cimetière et que de mes osselets nasaux me sortent de vilains vers. )

Méséon le Barde errant, presque Roublard par certains penchants le portant aux risques, à l’alcool et aux recels continue sa lente progression dans le petit tunnel. Heureusement que la flamme que dégage sa torche, produit suffisamment de lumière, malgré le fait qu’elle se fasse malmener par un courant d’air davantage présent en pénétrant dans une salle aux dimensions beaucoup plus imposantes; car en avançant les pieds comme à tâtons, pour sentir davantage la solidité du sol, il réalise subitement qu’un vide s’ouvre juste devant lui! Surpris et étonné, il arrive en effet près du bord abrupt d’une large faille qui montre sa gueule gigantesque et profonde dans le roc! Elle lui semble partager la vaste salle en deux, mais n’en est pas certain! Car la lumière devenant de plus en plus faible, il ne peut voir que quelques pieds devant lui.
Je décide donc de suivre avec précaution, le bord escarpé et sinueux du gouffre, pour vérifier jusqu’où il entaille ainsi le sol rocheux! Je peux ainsi observer avec attention et plaisir, les nombreux détails du relief qui se dessinent au fur et à mesure de ma progression.

Quelle magnifique grotte, me dis-je alors! Quelle splendeur la nature offre-t-elle à mon regard avide!

Le sol monte par endroit de façon inégale, créant ainsi plusieurs paliers de différents niveaux; d’où naissent d’extraordinaires stalagmites aux faîtes arrondis. Leurs couleurs et leurs éclats brillent d’une blancheur éclatante et d’une grande beauté. Et lorsque je monte mes yeux vers la voûte imposante, j’y vois comme un ciel étoilé! Élevant ma torche rudimentaire, j’observe alors plusieurs stalactites qui pleurent et suintent en un liquide magique, contenant le précieux calcaire, qui formera en tombant avec patience, les colonnes montantes. L’on dirait qu’elles veulent rejoindre leurs âmes sœurs, étirant inégalement leurs bras tendus depuis le sol, vers leurs compagnons créateurs. À la lumière vacillante de mon flambeau de fortune, j’admire et contemple un spectacle fantastique. Des myriades de reflets étincelants s’exhibent, comme voulant tapisser le dôme opaque et noir profond de la grotte, d’une infinité de minuscules pierres rutilantes, formant alors une splendide toile éclatante de mille feux.
En m’approchant davantage des stalactites, je vois que l’eau qui s’infiltre et qui tombe du plafond rocheux, a créée depuis sans doute des milliers d’années d’érosion, des bassins au pied de chacun des stalagmites, où elle peut s’accumuler. Puis, elle se déverse lentement par gravité, dans ceux situés plus bas; pour finalement venir former une vasque de plus grande dimension.

Tout au pourtour de ce bassin, des objets hétéroclites, de textures et de formes différentes s’étalent, comme dans un hall d’exposition. Je ne vois là rien de très intéressant, sauf peut-être le contraste intéressant entre les objets de bois et ceux qui semblent recouverts de la même matière qui constitue les colonnes calcaires qui garnissent au hasard des écoulements, l’espace intérieur de la merveilleuse salle.
Finalement, en m’approchant un peu plus près du précipice, vers le centre de la salle, j’observe une fragile et rudimentaire passerelle, traversant la large faille et conduisant de l’autre côte de la grotte. Des planches entrebâillées, entrelacées de cordes forment un frêle pont suspendu. Sur une dénivellation plus imposante, un coffre de métal usé s’offre à ma vue. Et je crois aussi discerner malgré l’obscurité plus présente de l’autre côté de la faille, le profil flou de ce qui me paraît être une charrette, car il est en partie caché par un gros rocher.

Des palpitations fébriles d’excitations et de désirs se chamaillent dans mon estomac! N’en pouvant plus de languir, je me décide finalement à traverser de l’autre bord de la faille. Je m’approche avec empressement afin de vérifier la solidité de la passerelle et de ses balustres!
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:55 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-10-15 06:07
L'oeil aguéri du roublard ne s'y trompe pas : Bien que mouillées les cordes semblent avoir conservé leur solidité primaire et ne devraient pas lâcher au cas où Méséon s'engagerait sur la passerelle. En revanche, certaines planches de bois sont vermoulues et entièrement pourries. C'est à croire d'ailleurs à en juger l'alternance des planches saines et des planches faiblardes que cela a été fait exprès... A coup sûr, compte tenu de leur disposition, quelqu'un empruntant ce pont suspendu sans y prêter gare, finirait au fond du ravin en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Alors qu'il est penché sur le passage, Méséon remarque l'aspect étrange du sol au delà du ravin. Du sable fin a vraissembablement été éparpillé tout le long du chemin qui mène à la charette, mais surtout au coffre métallique, cela marque l'oeil du jeune homme car ici tout n'est que rocaille et calcaire humide, pas comme un peu plus haut dans la caverne de l'alambic.

Méséon peut traverser le pont sans encombre, avec un peu d'accrobatie et se retrouver de l'autre coté devant ce chemin de sable fin qui le sépare sur plus de cinq mètres du promontoire où est posé l'objet de ses convoitises. Un coffre métallique dans lequel un homme pourrait être enfermé en étant recroquevillé, fermé d'un gros cadenas à serrure assez compliquée.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-10-15 10:36
( Ben alors... comment veux-tu que je puisses ouvrir le coffre, je n'ai aucun point de compétence pour décrocheter les serrures? Wriiiiiiii. enfin... attendons la suite! )
Avec davantage d’efforts que je ne l’aurais cru, je réussis à traverser la petite passerelle bien fragile et rudimentaire. Tenant du mieux que je peux les cordes poisseuses du balustre, évitant les planches vieillies et déjà pour certaines en état de décomposition avancée, je poursuis lentement ma progression afin de rejoindre l’autre bord du précipice. Mes sens d’observation aiguisés et mon attention accrue, me guide et me protège dans ma traversée périlleuse du pont juchant la faille. Presque à mi-chemin, je me penche légèrement dans le vide, dans la direction de la charrette, tenant fermement le chanvre des cordes du bastingage. Je peux ainsi observer à mon aise, la seconde partie de la vaste salle. J’y vois comme un genre de chemin conduisant à la charrette derrière le gros rocher, ainsi qu’au promontoire, où s’offre à ma vue, la malle étrange. Il me semble vu du haut de mon petit bastingage de bois et de cordelettes, fait d’une autre matière que la pierre de la grotte. En effet, la lumière de ma lanterne improvisée, ne me permet pas de discerner clairement les moindres détails du sol. Ce que je peux affirmer avec exactitude, c’est que l’on dirait de la fine poussière ou de la farine. Je reprends alors ma marche acrobatique et me retrouve ainsi, sain et sauf, de l’autre côté du ravin.

Enfin arrivé sur le sol ferme et rocailleux de l’autre côté du ravin, j’avance avec précaution et lenteur sur le petit sentier rocailleux, recouvert de sable fin. Il ressemble étrangement de par le mélange de ses couleurs et de sa texture, à celui qui recouvre le sol du petit alambic.

Je me décide donc de poursuivre mon avancée sur le petit chemin qui conduit vers l’objet de mes désirs. Je marche ainsi approximativement cinq ou six mètres, et me retrouve tout près du monticule, sur lequel un coffre métallique de grande dimension, un coffre pouvant contenir un trésor ou je ne sais quoi d’autre, d’étrange, s’offre à mon avidité!

Je contourne avec hâte et fébrilité le coffre, pour m’apercevoir avec déception qu’il est bien fermé et pourvu d’un fort cadenas, qui me paraît à prime abord très résistant. Je le manipule de toutes mes forces, essayant de l’ouvrir, mais sans résultat. Je réalise alors rapidement, qu’il forme avec une serrure bien complexe, une barrière très réelle à mon exploration.
Je me mets à réfléchir aux différentes possibilités s’offrant à moi afin de faire sauter le cadenas de la serrure et songe aussitôt :
« Hum! Bien plus résistant que je ne l’imaginais! Allons voir dans la charrette, si quelques outils ou pièces métalliques ne s’y trouvent point?


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-11-07 13:10
(Hors jeu : la vie réserve parfois de mauvaises surprises... comme celle de se trouver devant un coffre emplit de pierres précieuses et d'or sans pouvoir l'ouvrir . Mais ne brûlons point les étapes... avant de pouvoir parvenir jusque là, d'autres surprises attendent Méséon )

L'aspect du sol et ce sable visiblement rapporté aurait dû lui mettre la puce à l'oreille... Bien que progressant des plus prudemment possibles et aussi lentement qu'une limace, le roublard se montre bien imprudent !
Alors qu'il ne lui reste plus que trois ou quatre pas pour parvenir jusqu'au coffre, il sent son pied droit s'enfoncer légèrement dans le sol. Son instinct lui dit immédiatement que ceci n'est pas dû au "moelleux" du sable, surtout qu'un léger déclic se fait entendre à cet instant précis.

Un mouvement furtif se fait dans l'angle extrème de vision de Méséon, là, tout près de la paroi rocheuse, dans le renfoncement qu'il n'a pas bien regardé. Tounant la tête, le jeune homme s'aperçoit, mais un peu tard qu'il s'agit du mouvement d'un tronc d'arbre suspendu à des cordes qui plonge droit sur lui !
La masse imposante de bois, maintenue horizontalement effectue un balayage de la zone où se trouve le barde, venant frapper de plein fouet dans les cotes le jeune homme.

(A toi maintenant ! Imagine un gros tronc d'arbre qui t'arrive droit dessus.. ça doit faire mal )



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De : Méséon
Envoyé : 2004-11-08 11:24
( Hors-jeu: Ben la…la… Thalie tu charries un peu fort! … Un tronc d’arbre… et moi qui suis devenu davantage Barde que Roublard… Comment vais-je bien pouvoir m’en sortir? Veux-tu ma perte ou quoi? )

Malédictions des malédictions! Malgré toute ma prudence et mon expertise de barde/roublard, je me fais prendre dans un piège… Trop heureux de découvrir un trésor… j’avance avec à la fois, une certaine précaution et hantise. Malheureusement, mon pied droit s’enfonçant dans le sable meuble, que déjà un bruit bizarre se fait entendre!
« Semble-t-il que mon attention vigilante ne fut point suffisante! Peut-être fut-elle légèrement teinté de trop de confiance en moi-même et en ma bonne étoile? Est-ce que l’appât du gain facile et de mon avidité insatiable, ne m’ont pas détourné des règles de base d’un bon observateur? Probablement qu’il en est ainsi! Je dois alors m’avouer, déçu de moi et du piètre roublard que je suis, qu’en réalité, l’infaillibilité n’est pas ma tasse de thé! »
Heureusement que le son du mécanisme qui se déclancha alors, me prévient malgré tout, que quelque chose d’inattendu et d’inhabituelle se préparait.
Puis voilà que sans plus d’attente, un énorme billot de bois soutenu par un système de cordage ingénieux, un tronc d’arbre entier s’élance vers moi dans l’intention bien évidente de me frapper de plein fouet!
« Je me dis sans même prendre le temps de réfléchir, que la belle aventurière, cachait vraiment au fond d’elle-même, un côté bien sombre de sa personnalité! Oser me faire cela! Moi, Méséon le barde errant. Moi qui comme elle, voulait bien cacher son jeu et qui ne demandait qu’à lui ravir son trésor! Quelle insanité! Quelle vacherie et quelle malchance! »
Le temps d’action du piège se balançant dans le vide, ne semble pas aussi rapide que prévu par son concepteur et cela permet au jeune homme de prendre une grande inspiration.
Les bras écartés, tout en creusant le plus possible mon abdomen, j’expire au maximum de ma capacité. Je me penche alors vers l’arrière, créant ainsi le transfert du poids sur mes pieds vers le haut de mon corps et une perte d’équilibre se produit. Mu comme par magie, mon instinct de survie me commande aussitôt de me laisser tomber telle une carcasse vide et flasque, sur le sable mou…Je m’exécute aussi rapide que l’éclair… ce qui permet au vaillant et dure, dure, dure tronc d’arbre de me frôler à peine sur le devant de mes côtes flottantes…


De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-11-17 09:26
(Hors jeu : Outch ! La police que tu as choisie est assez difficile à lire, je dois avouer... après avoir changé mes lunettes en cours de lecture... voilà la réponse )

Méséon peut se vanter d'avoir une veine du tonnerre sur cette aventure ! Le tronc destiné à l'applatir tel une mouche par la queue d'une vache frôle son abdomen, rapant sa protection de cuir. Le jeune homme tombe lourdement sur le sol, déclenchant par son poids de nouveaux cliquetis, et mettant en branle un étrange balet d'objets se balançant à rythme régulier. Hormis le tronc d'arbre, Méséon remarque également une roue de charette, une hallebarde, un chaudron rouillé, une fourche tordue... La personne qui a confectionné ce piège en a mis assez pour balayer toute une armée !

Peu à peu, l'étrange danse se ralenti, se calme, se terminant par une simple oscillation de faible amplitude. Le chemin semble à nouveau libre. Seuls les grincements des cordes tendues par le poids des objets et leurs mouvements mourrant.
Arrivé à hauteur de la charette, tous les espoirs de Méséon s'envolent. Celle ci est totalement vide, aucun ustensile !

(Hors jeu : bon, je te laisse trouver une solution et il en existe...)


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De : Méséon
Envoyé : 2004-11-18 07:11
( Scuse pour tes jolies yeux Thalie! Il est vrai que j'aurais pu choisir une police anglaise, davantage droite, froide et flegmatique! Hélàs pour toi, mais satisfaisant égoistement mon état d'âme du moment, j'ai préféré une française légèrement plus penchée, un tantinet habillé de flexibilité dans ses courbes calligraphiques et arrondies! . Je te jure... de ne plus recommencer... )

Échappant de justesse à l’attaque sournoise du piège constitué d’un tronc d’arbre suspendu par des cordes, je perds l’équilibre et me retrouve couché sur le dos, à même le sable.
J’entends alors une série de cliquetis plus ou moins sourds et j’aperçois aussitôt tout un arsenal de pièces hétéroclites, suspendues par le même système de cordelettes, qui se promènent devant mon visage dans un va et vient aléatoire, dont la vitesse de croisière diminue cependant rapidement. L’on dirait que quelqu’un me regarde à l’instant, me narguant et me disant mon imprudence! Je me sens stupide et bien peu enclin à faire le fanfaron!
« Quelle étrange corde à linge me dis-je alors! »
Une roue de charrette bien massive, un chaudron rouillé de bonne taille, une vieille fourche toute tordue et finalement une hache au tranchant encore acéré, qui brille sous le peu de lumière que procure ma torche de fortune. J’observe leurs mouvements oscillatoires perdrent de la vitesse et réfléchis en me disant intérieurement, que cette arme tranchante ressemble étrangement à une ancienne hallebarde et qu’elle pourrait bien me faire un outil précieux afin d’ouvrir le coffre.
Quelque peu ébranlé, abasourdis par la rapidité des événements, je pose ma main sur ma poitrine, jetant un coup d’œil à mon armure de cuir… j’y constate de larges et profondes égratignures! « Ouf! Me dis-je, sacré sort! »
Je songe alors que j’ai véritablement eu de la vaine, car j’aurais pu y laisser ma peau!
« Quelle chance! »
Après quelques instants d’arrêt et de repos forcé, je me relève à demi, essuie de ma main libre la transpiration qui perle sur mon front qui se garni de plis soucieux; puis me remets à quatre, tel un félin en quête de sa proie. Je me dirige tout droit vers la charrette, espérant y trouver de quoi réaliser mon larcin. Je regarde à l’intérieure, elle est vide, complètement vide.
Déçu, je prends le temps de sauter sur le bout du chariot de bois, de m’y assoire confortablement et de réfléchir à la situation particulière dans laquelle je me suis bourré. Balançant mes pieds dans le vide, je me fais cette réflexion. « Vraiment stupide Méséon! Espèce d’idiot… n’avoir point prévenu le coup. »
Je décide donc de suivre encore une fois mon instinct, et spontanément je saute par terre et contourne la charrette afin de m’attaquer à un énorme travail. La tirer et la pousser jusqu’au petit présentoir allongé d’objets divers. En montant sur le bastingage de cette dernière, j’espère ainsi atteindre le système de cordage, sans trop de risque. Que dame chance me protège!
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:55 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-11-23 10:20
Méséon peine beaucoup à manipuler la charette pour la rapprocher du ravin et la placer sur le chemin étroit, juste en dessous des objets pendouillants. L'espace entre les roues de la charette étant légèrement plus grand que l'espace entre les deux morceau de roche qui entourent le chemin, c'est au pris de maints et maints effort que le roublard parvient enfin à mettre le tout en place. Tout cela lui prend beaucoup de temps, mais au final, Méséon peut être fier de lui : il dispose d'un beau promotoire qui va lui permettre de pouvoir accéder aux cordes des ustensiles.

Mais alors qu'il est grimpé sur son estrade, les deux bras levés en train de tenter de défaire un noeud qui lui donne du fil à retordre, il semble au jeune homme que quelqu'un approche. C'est comme une sorte de mouvement furtif, de déplacement discret, de bruissement de tissu qui résonne contre les parois.


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De : Méséon
Envoyé : 2004-11-23 18:33
Un temps qui me semble interminable s’écoule et après avoir réussi à passer de justesse entre les deux gros rochers, j’arrive avec beaucoup de patience, d’efforts et de difficultés, à positionner le chariot sous les objets suspendus. Puis, exténué, j’exécute une série d’acrobaties, en grimpant sur le plancher de bois vieilli et en jouant des doigts, avec le plus de dextérité possible, tel un pianiste exacerbé par une mélodie trop longue et trop ardue, afin de dénouer les cordes, dont les nœuds compliqués me donnent énormément de fil à retordre. Je m’évertue sans me décourager, afin de pouvoir récupérer la hache si précieuse pour réaliser mon éventuel larcin et qui pourtant, semble me narguer de son tranchant éclatant.

Finalement, presque désabusé, j’empoigne ma dague par son pommeau, la sort rapidement de son fourreau, me disant que je sauverais un temps précieux si je coupais simplement la corde qui retient la hallebarde. Je lève alors la lame de ma courte épée, la dirige lentement vers la corde et empoigne la hache de l’autre main.

Hélas, au même instant, comme au comble de ma mauvaise chance, un bruit bizarre, subtil et léger, pareil au froissement d’une étoffe s’égratignant sur les parois du roc, se fait entendre dans le silence calme et plat de la grotte, attirant subitement mon attention. Haletant et surpris, je tente de diminuer la force de mon souffle pour ne pas attirer l’attention. Retenant mon geste, je détourne ma tête en direction du fond de la caverne, d’où semble provenir le bruissement, tout en m’écrasant le plus rapidement possible sur le fond de la charrette, pour ne pas me faire voir aux yeux d’un éventuel intrus.
( Vais-je m'en sortir? Ben chanceux que je suis! Espérant que je n'attendrai pas trop longtemps ainsi? Le souffle me manque... quelle planque! )



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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-12-02 15:56
(Hors jeu : Mon pauvre Méséon ... Tu as oublié que tu avais une torche de pacotille à tes cotés ! Tu vas te faire ... remarquer ... et... flageller !! )

A peine le roublard a t-il le temps de se plaquer contre le bois loin d'être lisse et enfonçant au passage plusieurs échardes dans ses paumes, que la personne qui venait par le boyau débouche dans la grotte. Hélène, tentant une torche à la main marque un temps d'arrêt et découvrant la scène.

Sa charette a bougé et bouge encore, oscillant légèrement. Comment a t-on pu la tirer jusqu'ici ? Et comment cela se fait-il que...
- Méséon ! Où es-tu ?! Montre toi vil sacripant ! Cesse donc de te cacher ! Je sais que c'est toi qui a fait tout cela !

La jeune femme fait quelques pas serrant sa torche et s'arrête juste avant le pont de corde suspendu. Elle plisse les yeux et scrute les lieux, les recoins rocheux pour découvrir où le roublard peut bien se cacher. La lumière vacillante et faiblarde de la torche de Méséon attire alors son attention. La rouquine traverse alors le pont, plaçant ses pieds nus que les planches de bois non vermoulues, connaissant leur emplacement par coeur et se dirige rapidement jusqu'à la chariotte.

(Sale temps pour toi on dirait )



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Message 82 sur 105 dans la discussion


De : Méséon
Envoyé : 2004-12-02 22:59
( Pas un instant de répit, mais tant pis! Il ne s'ra pas dit, que Méséon est un étourdit, qu'il ne sait pas jouer du violon... N'est-il pas un brin soûlon! )
Me voilà pris à mon propre piège. Couché que je suis à plat ventre sur le fond de la vieille charrette, les mains pleines d’échardes, je sens la moutarde me monter au nez. Et pourtant, je ne puis rien faire pour me sortir de mon guêpier, que d’affronter la triste réalité. Je suis fait berner comme un raaat! Et moi qui voulais détrousser la belle de son trésor précieux! Vraiment, la chance est contre moi!

La voix d’Hélène, forte et claironnante, tout en étant cependant teintée de sarcasmes et d’ironie, roule et roucoule en cascade, s’amplifiant entre les parois rocheuses et vient m’exaspérer de sa déduction évidente. - Méséon ! Où es-tu ? ! Montre-toi vil sacripant ! Cesse donc de te cacher ! Je sais que c'est toi qui as fait tout cela !

<o:p></o:p>
Que me reste-il à faire? Tout lui avouer en risquant ainsi de perdre une autre fois, la possibilité de lui ravir son butin? De cela je ne peux me résoudre! Lui dire que je me suis perdu dans la grotte, y étant retourné afin d’y prendre une partie de mes affaires, oubliée par mégarde! Bien sotte elle est certainement, cependant pas au point de me croire si naïvement! Comme vais-je m’y prendre pour la berner? Jouer l’idiot et l’imbécile heureux, sera probablement la meilleur chose à tenter, vu la situation présente! Vider ma bouteille d’alcool et faire semblant que je suis ivre mort… voilà la solution!
Rapidement, j’éteins ma lampe, qui d’ailleurs ne contient presque plus de combustible et me retrouve ainsi dans le noir. J’entends alors les planches de la passerelle suspendue, se mettre à craquer, à geindre et à se plaindre sous le poids de la jeune femme qui s’aventure à ma recherche de l’autre côté de la fissure.

Je sors la bouteille de ma poche et l’empoigne fortement par son goulot. Finalement, après un court laps de temps d’hésitation, dans un geste quasiment déraisonnable, je dépose l’embouchure à mes lèvres entrouvertes et d’un trait continu, je laisse couler le contenu entier de la fiole à l’intérieur de mon gosier. Le feu et la chaleur intense de l’alcool pur, enflamme prestement mes boyaux. Puis malgré la forte nausée et la douleur intense que je ressens dans mes entrailles, je laisse délicatement choir tout près de mon corps, la carcasse vide ayant contenu une si merveilleuse boisson et fais celui qui cuve son vin…
( Que cela ne tienne, je ne peux toujours avoir de la veine! Ce n'est hélàs qu'un sursis )



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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-12-09 05:15
Hélène découvre Méséon feintant l'endormissement causé par une trop grande quantité d'alcool. Affalé sur la charette, il a à ses cotés une bouteille de sa meilleure eau de vie.

La jeune femme voit soudain tout en rouge, frappée par l'évidence qu'elle refusait de voir jusqu'à présent. Ce Méséon, n'est qu'un soulard, un bon à rien qui a jusqu'à présent évité toutes les corvées, la laissant le nourrir et le blanchir ! C'en est cette fois ci trop pour elle, elle ne va pas endurer cette situation plus longtemps !

Elle soupire bruyamment puis se déplace, contournant la chariotte pour aller vérifier l'intégrité de la serrure du coffre métallique tout en tapotant sur une des poches de sa blouse. Elle s'empare ensuite d'une vieille gamelle métallique et va chercher de l'eau dans les bassins cristallins avant de revenir vers le soulard endormi.

D'un geste vif et rageur, elle jette cette eau glacée à la figure du jeune homme en lui criant :
- Debout, espèce de pochetron ! Je ne veux plus te voir !
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:56 pm

De : Méséon
Envoyé : 2004-12-13 18:18
( Soûlon, peut-être; mais pochetron? J'comprends pas! J'aurais apprécier poltron ou vaurien ou encore cochon ... avec toute la bile que la douce Hélène va peut_être recevoir en douche chaude. La vengeance est acide au coeur du roublard! )
L’alcool de la belle Hélène fait doucement son œuvre. Les effluves me montent à la tête, ma pensée s’embrouille, devenant de plus en plus confuse et sombre. J’entends les pas sourds de la jeune femme qui approche, résonner dans mes oreilles sensibles, tel la peau d’un vieux tambourin vibrant sous le choc de la main le frappant sans retenu. Un mal de cœur inquiétant naît alors dans mon estomac et se propage farouchement vers ma bouche asséchée. Puis au travers de mes paupières presque closes, la lumière de la lampe de la jolie rousse vient chatouiller la rétine de mes yeux et je retiens difficilement en serrant les poings, une série d’éternuements qui voudraient s’échapper au galop. Feignant d’être complètement saoul, quoique d’ailleurs, je ne sois plus du tout si certain que je ne le suis pas véritablement, je vois Hélène qui me regarde d’un air courroucé et qui dépeint le désabusement. Son visage semble s’empourpré, tandis que je vois le masque de la colère et de la répugnance se dessiner sur son visage normalement radieux et enjoué. Quelle horreur, ma douce coquine semble en avoir ras le bol ! Que va-t-il se passer ? Quelles seront ses réactions ? Je n’ose et ne peux alors l’imaginer !

Comme dans un rêve, je la vois qui s’avance vers le coffre métallique, tout en tapotant l’une des ses poches, puis le contourne pour en vérifier l’état de la serrure. Je songe alors avec grande difficulté aux différentes possibilités qui s’offre à moi, car ma faculté d’analyse s’amenuise en perdant de sa capacité de compréhension. Un doute monte à présent dans mon esprit mélangé. Cache-t-elle véritablement la clé permettant l’ouverture du coffre au trésor, à l’intérieur de la poche de son vêtement ? Je dois absolument le savoir et trouver le moyen de la lui ravir, sans qu’elle s’en aperçoive ! Une idée saugrenue et obsessive fait alors sa place dans ma tête, comme une sangsue à un pied mouillé. Tout faire afin de me l’approprier ! Voilà ce que je dois faire. Lui voler la clé du coffre !

Subitement, je vois Hélène, comme dans un songe et je reçois en plein visage, alors que je ne m’y attends le moins, une douche d’eau glacée, qui me surprend énormément et me fait sortir de mes gonds. N’écoutant plus les paroles acerbes de la belle qui m’injure en prononçant ma condamnation finale, je me relève difficilement, perd l’équilibre, me reprends et descends malgré tout en titubant de la charrette. Fou de rage, je tente de prononcer dans un langage incompréhensible, le plaidoyer de ma défense, tout en m’approchant de la jeune femme en furie, d’une partie essentielle de mon butin. Puis, je m’effondre dans ses bras, m’agrippant du mieux que je peux à son cou, laissant courir mes mains sur son corps aux formes désirables et arrondies, en m’arrêtant à la poche de son vêtement, où je crois être cachée, la clé tant désirée.

C’est alors que le haut le cœur me terrasse à nouveau, et ne pouvant me retenir, j’éclabousse la belle d’un trop plein d’alcool déjà en transformation, tout en fouillant à l’intérieur de la petite pochette, espérant trouver l’objet de mon désir. Une forme froide, métallique et qui ressemble parfaitement à une clé s’enferme alors avidement dans ma main gourmande et je m’écroule lentement sur le sol, à genou aux pieds de la jolie rousse, tenant cachée aux yeux d’Hélène, l’objet presque magique.


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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-12-16 12:59
(Hors jeu : Pauvre Méséon... il n'est déjà pas bien aidé dans la compétence pickpocket et a besoin de bien plus d'expérience... mais l'alcool n'aidant pas... J'ai bien peur pour lui que la belle Hélène, ne soit pas une poire et se fâche tout rouge ! )

Hélène regarde en fronçant des sourcils le roublard se descendre de la charette en titubant et se trainer jusqu'à elle, maugréant des paroles incompréhensibles. Elle fait quelques pas de recul lorsque Méséon tente de s'approcher d'elle cherchant visiblement une nouvelle fois à se justifier et à trouver une excuse à sa conduite qu'elle juge pourtant... inexcusable.

Pourtant, le jeune homme tombe littéralement dans ses bras et pour ne pas le laisser ainsi choir, elle le rattrape en songeant que son bon coeur la perdra un jour... C'est alors qu'elle sent les mains du gaillard glisser sur les courbes de son corps, dans des caresses bien trop osées pour leur degré d'intimité. Cette familiarité la fait sortir de ses gonds et Hélène s'emporte.

Craignant pour sa vertue de femme, craignant que Méséon ne soit plus assez lucide pour savoir où sont les limites à ne pas franchir, elle se défend alors, montant un de ses genoux et venant frapper violemment le pauvre Méséon dans son entre jambes, là où sa masculinité en souffrira le plus. Elle le pousse en même temps et c'est à cet instant que le flot de bile alcolisé jaillit et l'éclabousse.
- Lache moi ! Lache moi !

Méséon est déséquilibré et tombe à la renverse, arrachant dans son geste de repli la poche de la blouse d'Hélène et une bonne partie de celle ci, dévoilant les cuisses de la demoiselle. Une clé métallique est propulsée dans les airs par le geste et tombe sur le sol avant de se perdre dans le sable.


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Message 86 sur 105 dans la discussion


De : Méséon
Envoyé : 2004-12-17 01:45
Sans crier garde, Hélène m’assène un coup de genou juste là, où je conserve mes bijoux de famille, tout en me repoussant fortement. La douleur est si intense et si vive, que je ne peux retenir une longue plainte, qui aurait ameuté tous les passants, si passants il y avait!

Instantanément, je perds l’équilibre, tombe à la renverse, me retrouvant couché au sol, sans défense, anéanti, recroquevillé et gigotant de douleur. Malgré l’effroi et l’affront que je viens de subir, malgré que mon orgueil devienne ainsi entaché et que je sois rabroué par la jeune femme au regard pétillant de colère et de satisfaction, je la désire plus que jamais. Le rouge de la colère lui fait office de fard à joue et l’éclat victorieux que je peux lire dans ces yeux, me prouve qu’elle ne me semble point dépourvu de l’orgueilleux désir de dominer et de se venger! À moins, que mes caresses hypocrites, lui aient plus et qu’elle veuille feinter la femme prude qui jamais ne répondrait aux manières déplacées d’un vulgaire coureur de jupons!

Malgré la rapidité de ces gestes et ma douloureuse défaite, je demeure vigilant dans mon observation et j’ai le temps de voir la chair laiteuse des magnifiques cuisses que la belle rousse m’offre à son grand désarroi, semble-t-il. De plus, je suis du regard la clé qui vient agoniser sur le sable moelleux recouvrant le plancher rocheux de la grotte.

Alors, rassemblant toutes mes forces et mon énergie, je me lève péniblement et fais quelques pas tout en vacillant et en titubant, avant de m’effondrer, juste là, sur le sable où la clé se cache à présent. Continuant de gesticuler de tous bords et de tous côtés, je sens la forme métallique de la clé sous mon coude droit. Alors, je décide de me relever. Et pour ce faire, je pose ma main gauche, par terre sur le sable, tout près de mon coude droit et venant fouiller le sable, en soulevant légèrement mon appui, je récupère la clé et l’enferme précieusement dans ma main.

En me relevant lentement, m’appuyant de la main droite, je frôle ma poche gauche de mon pantalon et y laisse tomber rapidement la clé.

( Hors-jeu: Il est vrai que je fais un piètre roublard... mais il ne sera pas dit que j'abandonne ma proie... alcool, douleur ou cuisses à l'air! Autrement, de quoi j'aurais l'air? )



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De : Maître du jeu
Envoyé : 2004-12-29 09:20
Hélène toujours rouge de colère regarde le roublard s’étaler de tout son long sur le sol. Ses paupières sont à demi closes par l’ire qui l’habite. Elle s’est bien faite avoir ! Offrir le gîte et le souper à cet énergumène, fainéant comme une pierre, qui n’a fait jusqu’à présent que profiter d’elle ! Elle songe un instant qu’elle a bien fait de ne point succomber à ses regards et paroles mielleux, qu’il eut été beaucoup plus difficile pour elle de le chasser qu’à présent !

Il semble que la douleur ait bien vite fait désaoûler le gaillard, car celui-ci commence à se redresser en titubant. D’un geste vif et directif, Hélène pointe le fond de la caverne, celui là même que Méséon n’a pas encore visité et lui lance sur un ton autoritaire qui semble sans appel :
- Fiche le camp d’ici Méséon ! Je n’ai pas besoin d’outre à alcool comme compagnon ! File d’ici avant que je te chasse à coup de pieds dans le derrière ! Et que…

La voix d’Hélène semble faiblir un instant, la belle secoue la tête comme pour chasser les pensées qui la serinent comme une sentence se rapprochant à grands pas :
- Et que… je ne te revoie plus jamais !

Qu’elle a le cœur lourd de chasser ainsi celui qui aurait pu égayer ses journées, les habiller et les remplir de discussion et d’une simple présence ! Qu’elle a le cœur lourd de se condamner ainsi à continuer sa vie dans cette insupportable solitude !


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Message 88 sur 105 dans la discussion


De : Méséon
Envoyé : 2005-01-04 12:17
J’ose à peine lever les yeux vers celle qui me condamne et qui m’ordonne de la quitter sur-le-champ, tout en m’indiquant le fond de la grotte d’un geste décidé et autoritaire.
Son ultimatum semble sans équivoque, quoique après une pause de sa part, croyant déceler dans sa voix le ton de l’hésitation, de l’amertume, de la déception, voir même de la nostalgie et de la tristesse; je me dis que j’ai peut-être, encore la chance de me sortir du pétrin dans lequel je me suis placé.

Je me décide sans trop réfléchir, de m’approcher de nouveau de la jeune femme, lui fait un sourire et sort candidement la clé de ma poche gauche, la tenant toujours cachée dans ma main. Puis, l’approchant doucement du visage d’Hélène, je lui laisse voir l’objet en lui disant :

« Vois la belle, j’ai trouvé cette clé dans le sable! À quoi peut-elle bien servir? Elle me semble bien mystérieuse! Qu’en dis-tu? »
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:56 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2005-01-10 12:12
A la vue de la clé, la colère s’efface du visage de la jeune femme pour laisser la place à tout un mélange d’émotions, surprise, incompréhension, interrogation, suspicion et enfin pudeur. Avec un léger mouvement chaste, Hélène passe une main au niveau de ses cuisses mises à jours, tâtant par la même occasion l’absence de tissu et l’explication de l’absence de sa poche qui contenait la clé.

Elle se doit d’analyser rapidement la situation et faire le point des choses qu’elle sait et des choses dont elle est certaine avant de réagir de façon peut être emportée. Elle sait que la clé était dans sa poche avant qu’elle n’entre dans la grotte, elle sait qu’à présent elle se trouve dans la main de celui qu’elle voulait chasser il n’y a pas plus tard que quelques secondes, elle sait qu’elle n’a pas envie de dévoiler son secret à cet homme, sans être certaine de pouvoir avoir totalement confiance en lui.

Elle doit récupérer sa clé au plus vite ! Non pas que la serrure de son coffre soit un mystère pour elle, mais plutôt qu’elle craint que cette clé ne tombe dans des mains peu recommandables et de voir son trésor le plus précieux emporté loin d’elle.

Une étincelle de peur mêlée à de la cupidité s’empare soudain du regard de la belle rouquine. Elle s’approche rapidement de Méséon et lui arrache littéralement la clé des mains en s’écriant :
- Cette clé n’a rien de mystérieuse, elle était dans ma poche que tu as honteusement déchirée ! Rend la moi et va t-en Méséon ! Tu m’apportes beaucoup plus de tracas que d’aide et… et… !

Hélène baisse les bras, ne trouvant pas d’autres arguments ni la force de continuer à le chasser pour le moment. Elle lève vers Méséon un regard qui se veut inquisiteur et se demande visiblement si elle doit lui laisser une seconde chance ou non…


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Message 90 sur 105 dans la discussion


De : Méséon
Envoyé : 2005-01-21 14:56
À la vitesse de l’éclair, tout se bouscule dans ma tête… Réalisant de plus en plus que je ressens réellement beaucoup d’affection envers la jeune femme, une peine naît en moi, venant ainsi rapidement faire ombrage à ma joie, à mon désir de pouvoir; ainsi qu’à mon plaisir de détrousser la belle de son trésor.

Prenant réellement conscience de mes erreurs, un mélange lourd de remord, de regret et de tristesse monte d’un abîme depuis déjà trop longtemps enfoui et j’ai de la difficulté à retenir mes pleurs.

En regardant le visage de la belle prendre différentes teintes et passer par de multiples expressions d’émotions et de questionnements, je me dis que je suis allé vraiment beaucoup trop loin. Pour la première de ma vie, j’ai la certitude que l’amour palpite dans mon cœur et je ressens que cette énergie habite un petit coin qui ne demande qu’à grandir et qu’il risque maintenant de disparaître à jamais! À la seule pensée que celle qui m’a accueillie avec tendresse et compréhension, que celle que je sais aimer véritablement pourrait s’évanouir pour toujours, l’angoisse m’envahie, serrant ma gorge de ses tentacules gigantesques. Puis, sans que j’en aie le contrôle, la certitude que je le regretterais toute ma vie, que j’en serais très déçu et que mon cœur pleurerait pour toujours, s’installe instantanément comme dans une demeure accueillante!

Voyant la clé quitter ma main et se retrouver dans celle d’Hélène, un pincement me fouette le cœur avec ardeur, telle un regret amère. Puis malgré tout, en entendant sa dernière pensée fendre l’air et venir résonner à mes tympans, j’ouvre mes bras tout en m’avançant vers celle qui veut me chasser! Alors n’en pouvant plus de me contenir, de me retenir, j’éclate en sanglots.
Finalement, tout en me laissant tomber à ses pieds en signe de pardon et de supplications. Tel un enfant blessé que l’on veut encore une fois abandonner, prenant mon courage à deux mains et faisant fi de mon orgueil qui me commande de fuir, je lève lentement la tête vers la belle rouquine et dans un dernier soubresaut de d’espoir, je lui avoue avec toute ma foi possible en l’avenir:

« Ne me chasse pas bel amour et fasse que chacun de mes jours, soit le plus beau, le meilleur et le plus merveilleux! Je te demande pardon pour ce que j’ai fais qui a pu causer tant d’émoi et de chagrin, en ton esprit et ton cœur serein! Et que je vois maintenant chavirer et déchirer, entre la clarté du bonheur et le manteau noir du malheur! Ne me chasse point avant que tu saches ce que mon âme à de bon et que de moi au fond, tu puisses voir le compagnon valeureux, que la vie à mise sur ton chemin!
Je te jure sur ce qu’il y a encore de plus cher et de plus beau en moi, que jamais plus je ne tricherai avec toi! Voilà… je t’en conjure encore une fois… permet que je demeure au près de toi et de ton magnifique sourire. »

( H/J: scuse le retard... une grosse grippe tenace et ma mère de 83 ans qui est à l'hôpital. )


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Message 91 sur 105 dans la discussion


De : Maître du jeu
Envoyé : 2005-02-07 09:23
(Hors jeu : y a pas d’excuse à faire Ray, la vie n’est pas facile pour nombre d’entre nous. Chacun son rythme, j’espère simplement que tu vas mieux.)

Déjà qu’elle hésite à la chasser de la sorte et voilà que ce Méséon vient ramper à ses pieds comme aucun homme ne l’a jamais fait ! Comment résister à cette supplique ? Hélène a tout d’abord un léger mouvement pour se baisser vers le jeune homme qui l’implore aussi bien par ses paroles que par son regard, mais elle marque un arrêt et réfléchit quelques instants.

Elle plonge son regard clair et méfiant dans celui du gaillard, plisse le coin de ses yeux et la commissure de ses lèvres, semble hésiter, va pour parler et se reprend, garde son silence encore de longues secondes, fait un léger mouvement de la main qu’elle réprime et enfin tend sa main droite devant elle, exhibant la clé que Méséon lui a tantôt dérobée. Pincée entre le pouce et l’index, le morceau de métal ciselé est agité quelques secondes juste sous le nez du roublard pendant qu’Hélène parle :
- C’est ta dernière chance Méséon et je veux que tu me promettes une chose et une seule avant d’aller plus en avant : Tu ne toucheras plus une seule goutte d’alcool !

De : Méséon
Envoyé : 2005-02-07 22:29
L’attente de la réponse d’Hélène me paraît interminable. Dieu qu’elle en met du temps avant de me donner son verdict. Malgré ma position d’infériorité, agenouillé que je suis à ses pieds, malgré les larmes mêlées de colère, d’amertume et de mon renoncement à fuir, j’ose continuer à affronter son regard profond et perçant. J’ai l’impression qu’elle lit au centre intime de mon être, comme dans un livre ouvert. Je songe alors qu’elle doit tout connaître de cette douleur qui m’accable et du terrible combat que je livre depuis tant d’années.

Puis, comme pour me narguer ou pour me prouver sa victoire, elle agite la clé du coffre, que j’aurais tellement voulu posséder. Sait-elle au moins la force de mon désir. Connaît-elle véritablement cette avidité et cette volonté qui m’habite encore en cet instant? Se doute-t-elle, de cette pulsion irrésistible qui me pousse à vouloir la lui ravir malgré tout le désespoir et l’humiliation que je ressens amèrement présentement?

Enfin, elle ouvre la bouche, et je vois ses lèvres s’agitées en un dernier ultimatum.

Je demeure pantois, tenant de retenir mes pleurs. J’ai l’impression alors de vivre un véritable cauchemar. Elle vient de me tuer. Je suis cuit dans l’œuf. Et dans un tourbillon sonore indescriptible, j’entends ces dernières paroles prononcées mon arrêt de mort!

« C’est… c’est… c’est ta dernière chanceeee… Mé…Mé…Méséonnn… et je veux que tu me promettes…promettes…promettes une choseeee… et une seuleeee… avant d’aller plus en avant : Tu ne tou… tou… toucheras plus une seule goutteeee… d’alcoolololol… ! »

L’écho de sa voix se perd dans ma tête! Jamais je ne saurai promette une telle chose. Ne plus boire d’alcool! Cet élixir de bien-être et de plaisirs délicieux. Quelle sentence fatidique déclare-t-elle! Et qui est-elle pour exiger un tel sacrifice de ma part? Si j’accepte, s’en est fini de moi! Si je refuse, elle me chasse sur-le-champ. Alors adieu la belle et mon trésor! Que faire?

Je mets un certain temps de réflexion avant de réagir. Tout s’embrouille dans mon esprit et je ressens mon visage devenir livide, exsangue. Je sens un froid glacial monter à ma tête; puis très rapidement, je sais… Oui, je sais que je dois tout lui promettre…tout jurer… afin d’arriver à mes fins! Pour le reste, je verrai plus tard! Pour l’instant je me dois d’agir rapidement.

Levant alors mes yeux rougis vers la belle aventurière, qui me contemple de sa hauteur, moi qui me sens tout petit à ses pieds, je lui fais un sourire étudié. Forcé par les circonstances présentes, par son ultimatum, je lance comme si aucune autre chance ne m’était accordée :

« Oui, je te promets Hélène, que je ne toucherai plus à une seule goutte d’alcool! Et pour moi-même, j’ajoute que plus jamais je ne toucherai une goutte d’alcool en sa présence; mais plusieurs gouttes en son absence! Je t’en fais la promesse sur mon honneur et sur ce que j’ai de plus précieux en ce bas monde, le souvenir de mon grand-père, mon bâton de marche, taillé dans un bois de santal, d’une grande valeur vue sa rareté et son pommeau en or massif, sculpté par Claporte D’Aubergne lui-même. Que Dieu aie son âme! »

Puis, feignant toujours les effets nocifs de l’alcool, je me relève en conservant difficilement mon équilibre. Fais quelques pas en arrière et me laisse tomber sur le sol, les deux mains sur les genoux. La tête baissée en avant, espérant entendre bientôt la voix souriante et enjouée de la jeune femme,ce qui me dirait qu’elle me croit! Je réfléchis à la situation embarrassante dans laquelle je me suis placé et aux possibilités de me sortir d’embarras..

H/J . ( Enfin de retour Thalie! Je commençais à m'ennuyer! Et Méséon aussi. )
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:57 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2005-03-01 11:18
Hélène n’est pas dupe. Elle sait qu’elle vient de toucher une corde sensible pour Méséon et plus il met de temps à répondre, plus elle est sensible. Ce gaillard serait-il si accroché que cela à l’alcool ? Voilà qui est fort embêtant ! Le voir douter et hésiter ainsi n’est pas bon signe…

Heureusement, le roublard se décide enfin à parler et prononce les paroles que la belle souhaitait entendre au fond d’elle-même. Elle le laisse parler dans sa posture plutôt inférieure, à genoux devant elle et savoure malgré elle cet instant et se sent forte. Son regard plongé dans celui du jeune homme, elle le toise de haut, comme sondant son esprit pour voir s’il ment ou non.

Hélène garde un long moment de silence, comme pour faire durer l’instant de torture psychologique que doit subit Méséon en cet instant. Elle plisse les yeux et ne défait pas son regard du visage du roublard. Quelques secondes plus tard, sa main se referme sur la clé métallique, la faisant disparaître à leurs yeux. Elle déclare enfin :
- Ta prochaine faute signera la fin de tout rapport avec toi, que tu en sois bien conscient… Maintenant, sors cette charrette, tu trouveras une issue par là, contourne la grotte par la forêt et vient la garer près de l’alambic, nous avons du travail.

Hélène tourne alors les talons et retraverse le petit pont et disparaît dans le boyau étroit, laissant Méséon seul avec sa conscience.


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De : Méséon
Envoyé : 2005-03-01 22:49
Aux yeux de Méséon, le silence prolongé de la belle aventurière, en dit long qu’en à ses intentions. Elle doit certainement craindre le pire de ma part et mettre en doute ma parole. Il est vrai qu’elle vaut ce qu’elle vaut, en l’occurrence pas grand chose, car ma bourse est vide et je n’ai pu hélas lui dérober sa mystérieuse clé.

Déçu, presque déprimé et dépité, je regarde Hélène disparaître dans le minuscule couloir. Je murmure si bas, craignant que l’écho lui porte mon message, que j’ai peine à m’entendre moi-même!

« Hum… que la voilà bien bougonne. C’est qu’elle paraît bien décidée et déterminée la mignonne! Elle veut jouer à la patronne! Et pour ce faire, se donne un air à la garçonne? Vas! Vas-t-en trimer à ta guise! Vas, je te le promets, plus jamais tu ne me reprendras par surprise! Vas! Que je me grise! Et sois convaincu que pour te plaire j’accomplirai ta sale besogne. Et je te jure de tout faire afin de te déplaire! Je me fais un point d’honneur, celui de conserver dans mon cœur les traces de ton exécrable rogne. Me traiter ainsi d’ivrogne! Moi un vulgaire ivrogne. Moi qui étais prêt à te faire laver mes hardes. Moi qui voulais partager avec toi, ma vie, ma fortune et le creux de mon épaule! Moi, Méséon le valeureux barde! Quel idiot ai-je été de croire, que tout cela fut possible! »

M’attelant avec force au devant de la charrette, j'empoigne les deux manches afin de la sortir de l’amoncellement de sable où elle gisait depuis peu et me dit en me dirigeant péniblement vers la sortie; qu’il fallait absolument que je trouve le moyen de lui dérober sa clé.

(( Pas déçu de te retrouver... en espérant que tu nous sois revenu en forme? À ta santé et au plaisir de jouer! ))


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Envoyé : 2005-05-10 09:25
L'animateur ou l'animateur adjoint a supprimé ce message.


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Message 96 sur 105 dans la discussion


De : Maître du jeu
Envoyé : 2005-05-10 09:30
Cela demande beaucoup d'efforts au roublard pour sortir la vieille charette de la grotte. Il doit zigzaguer entre les cailloux et les rochers, puis la pousser dans le sable meuble, tout cela est bien difficile avec l'alcool qui lui chauffe encore les oreilles et c'est tout mouillé de transpiration qu'il parvient à gagner l'air libre. Au dehors l'atmosphère et lourde et sèche. L'après midi est bien avancé et les rayons du soleil sont suffisament mordants pour faire regretter la fraîcheur de la grotte et ce même si on se trouve sous les feuillages.

De l'autre coté de l'amas rocheux, une large ouverture non cachée et non dissimulée lui permet de se retrouver au grand air. Un petit chemin serpente entre les fougères et permet de contourner le complexe souterrain en surface. De l'autre coté de la colline, là où Hélène a établi son campement et là où elle a dévoilà à Méséon l'entrée de sa distillerie, une épaisse colonne de fumée s'élève dans les airs... Une étrange odeur caramélisée vient chatouiller les narines du barde, une odeur qui lui est à la fois famillière et à la fois étrangère, c'est une odeur qu'il connait à coup sûr...

Méséon estime qu'avec la charette, il lui faudrait environ une dizaine de minutes pour se rendre sur le lieu de l'incendie alors qu'à pieds, cela ne lui demanderait que quelques minutes tout au plus. Le sol est ici aussi fait de sable sec et fin en couche assez épaisse pour lui donner du fil à retordre à pousser la chariotte ici encore.


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De : Méséon
Envoyé : 2005-05-10 23:03
Méséon s’éreinte et suinte abondamment à mesure qu’il avance avec difficulté entre les rochers. Ce semblant de chemin rocailleux le fait regretter sa rencontre avec Hélène. Pourtant, s’il veut atteindre ses buts, il doit continuer. Il lui faut nécessairement se plier aux ordres de la femme solitaire.

Le manque d’air et la moiteur lourde de l’atmosphère, ralentissent son avancé. Voilà pourquoi dans son fort intérieur, il ne fait que jurer et maugréer après la douce Hélène. Il se dit qu’elle sait aussi très bien devenir marâtre et aussi cruelle à ses heures.

Il arrive enfin à l’extérieur de la caverne. La forte chaleur lui fait malgré tout du bien et il s’arrête en lâchant les manchons de la lourde charrette, qui fait un bruit sourd sur le sable meuble recouvrant le sol. De magnifiques arbres viennent se coucher sur les abords rocheux, lui donnant un semblant de fraîcheur. Il respire avec peine, et dans ce moment de calme, il scrute les alentours parsemés de magnifiques fougères aux fortes couleurs de jade et l’horizon qui se dessine par la colline, où il sait se trouver la mansarde de la belle aventurière, ainsi que l’entrée de la distillerie.

Quelques respirations profondes lui redonnent un peu de calme; lorsque tout à coup, une vision d’horreur s’offre à son regard. Une colonne de fumée monte de plus en plus dense dans les airs, accompagnée d’une forte odeur de fruits et d’alcool. Il croit reconnaître la nature et la provenance de cet arôme sucré et grillé, qui vient lui chatouiller les narines.

« La distillerie… Oh! Non! Grand dieu! … ce merveilleux élixir qui part en flamme et en fumé! Il faut absolument que je fasse quelque chose et cela très rapidement… sinon, il sera trop tard! »

Vif comme l’éclair, sans réfléchir, je prends donc la décision d’aller à pied. L’instant de le dire, je serai sur les lieux… il faut rapidement mettre fin à l’incendie… sinon adieu mes nuits de plaisirs à savourer mes délicieux fantômes aux effluves fruités.

Laissant là la charrette, à dormir au soleil, je pars au pas de course sur le sentier de sable épais, dans lequel mes pieds s’enlisent parfois, ralentissant ma course.
( Salut Thalie! Toute une entrée en jeu... la distillerie en fumée... non, non, non! Je ne le prends pas! Et toute cette liqueur et boisson gaspillée... Content que tu sois de retour... tout en faisant attention à toi... )
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:57 pm

De : Maître du jeu
Envoyé : 2005-08-12 10:22
Méséon s'élance donc en direction de l'origine de la colonne de fumée qui s'élève vers les cieux. En quelques secondes, il arrive sur les lieux (il aurait tout de même pu s'inquiéter pour Hélène ! ).

Hélène est là, autour d'un foyer aux flammes immenses. Les cheveux au vent, le visage et sa toge de lin blanc noircis, elle fait des allers et retour entre la grotte et le brasier, arrivant les bras chargés de ses caisses et repartant les mains vides d'un pas décidé, à la limite du pas rageur.

Avant chaque retour dans la grotte, elle jette violement dans le bûcher le contenu des caisses. Cette manutention peu précautionneuse a pour effet de briser les bouteilles de verre stockées dans les caisses. A chaque contenant qui se brise, le feu prend un peu plus de vigueur, roussissant les feuilles des arbres et les fougères alentours. Ce dernier dégage une chaleur impressionnante et Méséon constate qu'en son coeur, de grosses branches servent de combustibles durables, prennant le relai une fois que l'alcool s'est entièrement volatilisé.

Hélène dans sa colère, ne voit pas que le foyer qu'elle a allumé s'étend rapidement sous la brise qui commence à souffler.


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De : Méséon
Envoyé : 2005-08-31 22:00
Hors d’haleine, ayant un mal fou à respirer, j’arrive tout près de la distillerie. Quelle horreur, quel cauchemar s’offre à ma vue. Un immense brasier gît tout près du réduit, dégageant une chaleur épouvantable. Hélène en furie et qui me paraît incontrôlable, jette dans le brasier les caisses contenant le liquide liquoreux. Elle ressemble à une femme en folie, en train de danser un ballet frénétiquement alcoolisé.

Les effluves merveilleux de fruits mûrs et savoureux que j’avais connu autrefois, s’envolaient en fumée, comme ces caisses d’alcool. L’odeur rassurante de l’alcool parvenait à mes narines une dernière fois, puis se saturait de celle du bois qui se calcinait, avant de disparaître complètement en fumée sombre, comme le gage de ces souvenirs enfouis dans mes cellules depuis tant d’années, et que j’avais malgré tout occulté.

Cessant ce bavardage inconscient qui refit surface bien malgré moi, je réalisai soudain que la légère brise qui se levait doucement, propageait subitement les flammes au-delà du brasier qu’Hélène semblait avoir alimenté avec soin et attention. Je crus à l’instant que l’ardeur de la passion qui l’habitait, fit qu’elle ne s’aperçut pas de mon arrivée.

Je hurlai donc à l’improviste, le plus puissamment possible, le cri de la détresse et de la cruelle douleur qui montait en moi.

« Hélène, sacré diable! Que fais-tu donc? Toute cette boisson et ce profit perdu en vain. À quoi pensais-tu donc? Et regarde au alentour, le feu qui se nourri de la sécheresse des feuilles roussies, des fougères, des brindilles et des branchages asséchés. Cours avant qu’il ne soit trop tard, va chercher de l’eau pour éteindre le feu qui s’étend au loin. »

( Pas le temps de penser à Hélène. De toute façon, cette chipie qui me vole mon alcool... )


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De : Gardien-de-la-forêt
Envoyé : 2005-12-14 23:24
La femme sursaute au cri violent lancé par Méséon. Son visage, reflétant déjà les tréfonds de la colère l’habitant, prend des allures encore plus furieuses alors qu’il lui parle des profits perdus. Elle ouvre la bouche pour l’attaquer de toute la hargne qui l’habite en ce moment…

Mais son regard devient hébété en constatant la véracité des dires du barde au sujet cette fois des flammes qui s’étendent en léchant les herbes sèches. Ses mains, écorchées pour avoir charriées les boîtes de bois contenant l’alcool sans ménagement chassent les mèches de cheveux roux lui fouettant le visage. Le feu gronde à quelques pas à peine et elle réalise tout juste toute la chaleur s’en dégageant. Elle sent presque la morsure des flammes la caresser, faire craqueler sa peau par leur pouvoir destructeur. Elle est effrayée, l’espace d’un clignement de cils et ensuite…

- Qu’elle aille au diable cette forêt et toi avec!

Hélène hurle à pleins poumons face au brasier avant de s’esquiver à la course en direction de la grotte pour sans aucun doute aller reprendre une autre caisse emplie de bouteilles du liquide enchanteur convoité par Méséon et la lancer comme ses semblables dans le feu.


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De : Méséon
Envoyé : 2005-12-15 12:32
La furie gagne de plus en plus le visage et le comportement d’Hélène. Le jeune barde se dit qu’elle devient folle dans sa rage contre lui et tout ce qui le représente, en l’occurrence, les merveilleuses caisses d’alcool. Son inconscience devient tel qu’elle en oublie le feu qui gagne à toute vitesse la nature environnante.

* … et si le vent se lève et tourne de bord, sa mansarde va y passer et brûler en un rien de temps… quelle folie l’habite, songe t-il alors en courrant derrière elle, la voyant pénétrer de nouveau dans la grotte. *

Ayant en tête ses dernières paroles qui résonnent comme une sentence irrévocable… Qu’elle aille au diable cette forêt et toi avec! … Qu’elle aille au diable cette forêt et toi avec! Qu’elle aille au diable cette forêt et toi avec! … Il court encore plus rapidement afin de la rejoindre dans le but de l’arrêter et de lui faire entendre raison.

« Hélène…Hélène… je t’en supplie! Cesse de courir comme une déchaînée. Attends-moi, je t’en prie! Reviens et arrêtons le feu qui s’étend rapidement au loin…»

( Comment vas-tu Nathalie... je commençais à me poser de sérieuses questions... Rien de trop sérieux ou de graves? J'espère que tu vas bien... )


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De : Gardien-de-la-forêt
Envoyé : 2006-02-07 23:31
À son retour dans la grotte, Méséon se heurte à une caisse de bois emplie de bouteilles d'alcool portée par les bras menus d'Hélène. Le visage de la femme est rouge, parcouru de petites perles de sueur tant les efforts et l'énergie qu'elle déploie dans sa furie sont grands. Sa poitrine se soulève rapidement en même temps que sa respiration haletante mais la lueur de son regard conserve la même froide détermination à mener sa fureur jusqu'au bout.

Au dehors, les choses prennent une tournure plus dramatique alors que le brasier prend de l'ampleur et gronde de plus belle, alimenté par des bouteilles d'alcool qui n'avaient pas encore cédé sous la pression et qui viennent d'éclater sous la chaleur intense des flammes. Les animaux paniquent et s'enfuient dans tous les sens, en lâchant des cris et des piaillements apeurés. Le feu n'a pas encore gagné les arbres, mais les grosses étincelles qu'il lance à tous vents n'augurent rien de bon, et déjà l'épais nuage de fumée noire qu'il crache avec ardeur vers le ciel dégage une odeur âcre de brûlé.

Sans ménagement, Hélène bouscule Méséon, aidée de la caisse qu'elle transporte et lui hurle, même si elle se trouve à quelques centimètres de lui :
- Va t'en d'ici! C'est depuis que tu es là que tout va mal! Va t'en! Je brûle tout et je m'en vais d'ici! Je veux qu'il ne reste plus RIEN!

La douce Hélène a de plus en plus les airs d'une forcenée. Il semble qu'elle n'hésitera pas à faire appel à la violence si le barde tente encore une fois de lui barrer la route et de contrecarrer son projet. Que la forêt risque de brûler ne semble pas la préoccuper, tout ce qui semble compter pour elle est de faire disparaître l'alambic et tout ce qu'il a pu produire à ce jour, les caisses, les rangées de bouteilles prêtes à utiliser, etc.
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MessageSujet: Re: 2004-DESTINATION SALNIUM   2004-DESTINATION SALNIUM Icon_minitime16/01/09, 03:58 pm

De : Méséon
Envoyé : 2006-02-13 15:34
* Elle devient complètement folle! ... Jamais je ne l’ai vu aussi enragée…Mettre ainsi sa vie en danger… celle d’une forêt entière, la mienne… et surtout!

Je n’osais plus réfléchir… Il fallait que je l’arrête le plus rapidement possible, avant qu’il ne soit trop tard.

Qu’importe le moyen… il faut que j’essaie du moins!

* … Et ces maudites caisses d’alcool! … Qu’en j’y pense… Je ne peux l’admettre. *

En songeant à tous ces bons moments, s’envolant en fumée… je n’en peux plus!

Et soudain… le couperet s’abat en un son sec sur mes rêves les plus fous. Tranchant toutes autres possibilités de dialogue, la bousculade d’Hélène suivie de ses paroles qui résonnent longtemps à mes oreilles, telle une sentence irrévocable, sonne le glas de la belle démoniaque en furie.

Ne lui laissant aucune chance de s’expliquer dans une fuite salutaire, je lui fais un croc en jambe audacieux. Elle chancelle un instant, tentant de parer à mon coup. Mais l’énorme poids de la caisse de bois l’en empêche. Elle vacille encore, puis tombe finalement à la renverse, recevant dans un énorme cri de douleur, la caisse remplie à rebord, de toutes ses bouteilles d’alcool.

Me jetant à genoux pour lui venir en aide, j’ose dans un tel moment de détresse, lui crier au visage toute rage enfouie.

- Pourquoi Hélène, pourquoi détruire tout cet avenir prometteur?


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De : Gardien-de-la-forêt
Envoyé : 2006-02-14 22:30
La chute provoquée par Méséon semble avoir remis les idées de la belle Hélène en place, du moins pour l’instant. Elle se relève à demi, sa robe de lin souillée d’alcool de bouteilles ayant éclatées sous le brusque choc. Échevelée, la belle rousse passe une main tremblante sur son front où un tesson de bouteille a laissé une coupure sanguinolente. Ses yeux hagards se posent sur Méséon, puis se remplissent de larmes, qu’elle essuie avec sa manche sans tarder. Sa voix est brisée lorsqu’elle parle, elle étouffe les sanglots qui cherchent à percer.

- Ça n’a rien d’un avenir. Va t’en.

Avec lenteur, elle se remet sur ses pieds, dédaignant l’aide de Méséon. Sa vigueur et son énergie l’on apparemment abandonnée car tous ses gestes sont lourds et fatigués, même sa tête est penchée comme celle d’une femme en deuil. Elle essuie ses mains écorchées sur sa toge noircie par la suie et fait quelques pas en direction de la caverne, stoppe net sur ses pas, se ravise puis s’éloigne de la cachette d’alcool, du brasier et du barde pour se diriger vers sa masarde.


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De : Méséon
Envoyé : 2006-02-19 11:37
*… Tout cet alcool envolé en fumée! Quel gâchis stupide de sa part! Dire que j’aurais pu devenir un riche colporteur! Voir un riche contrebandier… que sais-je? Vraiment idiote la belle Hélène! Elle fait bien de se cache dans les bois… car jamais un homme au grand cœur n’en voudras comme épouse… même pas comme torchon à ménage. Bonne à rien… qu’à mettre des bâtons dans les roues. De toute façon, seulement un vaurien comme moi, a pu imaginer un certain avenir avec une traînée de la sorte…*

N’en croyant pas mes yeux, lorsqu’elle laisse quitte le brasier, le laissant prendre davantage d’ampleur, pour se diriger vers sa mansarde, je lui lance:

« Va Hélène! Va fuyarde! Marche vers ta mansarde, te sauvant de tes responsabilités… »

Sans attendre de réponse de sa part, je cours derrière elle, me disant qu’il faudrait bien que je retrouve mes armes… juste au cas où j’en aurais un besoin urgent!
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